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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"Libration" fait suite à "L'espace d'un an", mais Becky Chambers n'évoque que deux personnages du premier volume : l'IA (Intelligence artificielle) du vaisseau Lovelace placée dans un corps humain, et Poivre, la jeune mécanicienne dont on nous raconte l'enfance malheureuse. Alternant avec ce récit d'enfance, nous suivons les déboires de "Sidra" (c'est le nom adopté par l'Intelligence Artificielle incarnée en une personne). Les deux récits alternés se fondent en un à la fin.

La romancière aborde des thèmes fréquents dans la littérature politiquement correcte des deux bords de l'Atlantique : les rapports entre les genres, le "transgenre" (de la machine à l'humain, par exemple : trans-espèces), les difficultés ressenties par un esprit bloqué dans un corps qui ne lui convient pas, etc ... le tout transposé en science-fiction, avec une multiplicité d'espèces et "les grandes leçons de tolérance" etc ... que cela implique. Mais les symboles et les thèmes de ce catéchisme sont un peu plus habilement ficelés que dans les productions de SF française de ce type (où le procédé littéraire appelé "suivez mon regard" est toujours trop lourdement souligné). Le public visé par ce produit-ci est aussi identifiable : il est censé se reconnaître dans ces personnages ignares et geeks, menés par leurs émotions, pleurards et aussi attachants que des enfants capricieux. La langue s'est un peu améliorée par rapport au tome I.
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Mêmes impressions que pour le premier opus, même roman-savon mais l'ennui et la bêtise militante en plus et gna gna gna .
Les femelles
De cet opus on extrait l' IA Lovelace pour la transplanter dans un corps trop étroit appelé le «kit» Sidra dans lequel elle se contorsionne. Sidra souffre de dysphorie et d'aphantasie mais a quand même la chance dans son malheur de n'être ni rousse ni chauve contrairement à Jane qui l' est ainsi que rosée, la pauvrette.
Lovelace/Sidra/L'Intelligence Artificielle s'interroge sur celle des autres, robots et drones et perpétue, l'assignation du genre comme au moyen âge l'homme se demandait si la femme et plus tard le sauvage avaient une âme.
Belle conservation de stéréotype dont il est difficile de se dégager et donc on feinte et on le met à la sauce du jour et hop! D'autre part Sidra se réalise quand elle apprend à mentir: la construction d'un être passe par la valeur morale intéressante du mensonge. On peut noter que la réputation de menteuse de la femme est suffisamment ancrée pour ne pas en rajouter : stéréotype renforcé !
Poivre humaine augmentée avec sa sacoche de plombière fait penser à Marie-Jo de «Gazon Maudit» mais Poivre a été aussi Jane 23 une mécano curieuse de 10 ans. Mythe de la femme trop curieuse comme Pandore, qui donna aux femmes la mauvaise réputation qu'on leur connaît et elle colle à Jane devenue adulte un look d'hommasse frappée d'alopécie précoce à comportement conventionnellement purement masculins: goinfrerie (Poivre tape le Boursin, dans le frigo ah la vache!), grossièreté et ivrognerie, elle devrait, normalement, aussi éructer et péter mais Chambers a éludé poliment. Point trop n'en faut!
Belle inversion, là encore, de stéréotypes ou alors, paresse intellectuelle.
Curiosité néanmoins pour ce personnage féminin qui bénéficie d'un nom masculin. Chambers aurait pu choisir un (pré)nom épicène tout aussi épicé: Vanille, Cannelle (non pas Cannelle ça fait ourse assassinée) ou même Moutarde (ça fait mâle et c'est jaune et moche dirait Karl Lagerfeld mais pourtant c'est féminin) et Nougat c'est pas mal. Mais bon...
Parallélisme entre IA/Sidra et Jane/Poivre toute deux en réadaptation et réapprentissage de la vie qui débouche sur une recherche d'identité malaisée de personnalités dissociées voire schizophréniques, déphasages et trouble cognitifs ou ne serait-ce qu'un problème passager de binarité ou autres de LGBT+. Mais peut être tout simplement est -ce le syndrome de la contrariété typiquement féminin, stéréotype encore, car une fois intégré, au kit , l'IA n'a qu'une idée en sortir à peine sortie elle fait des pieds et des mains pour y rentrer! Certes la femme est complexe mais l'IA aussi, vingt minute après son transfert il y avait déjà des problèmes. «On ne naît pas IA on le devient»
Les mâles
le bon, Laurian/Bleu suggère bleu-bite, fleur bleue, mâle souriant et aimant, bécote souvent Poivre, artiste sensible, fée du logis, bègue, couine, ronfle, fait des bruits bizarres, ne commence jamais une phrase sans un «euh» c'est dire, homme soja attend avec angoisse les approbations de Poivre, bref le mâle moderne, déconstruit comme les aime Rousseau (l'autre), au moins un qui ne fout pas les chocottes. A noter que lors de sa première rencontre avec Poivre il était «prêt à se chier dessus» Oh la la…Ecce homo, le veau! «On ne naît pas Homme on le déconstruit» Ah misandrie quand tu nous tient!
le mauvais: le chien, puant, méchant qui finit en daube.
le style Chambers
le procédé littéraire de Chambers à mener l'histoire d'un personnage à deux époques différentes mais en même temps est intéressant mais interroge le lecteur un certain temps.
Les descriptions acceptables du contexte, des personnages, de points très précis (sims, tatouage) quoique partielles mais sans beaucoup d'imagination. Un vocabulaire tiède de geek pour noob. le style du texte, de bon aloi, soigné lui confère toutefois une certaine crédibilité.
Paradoxes et illogismes.
Esclavagisme illogique de Jane, les machines excellent au travail non-stop: 24h/24, 7/7 jours pas les humains On suppose donc une méchanceté atavique et stupide des machines: les mères. Cela reste néanmoins une opportunité de dénoncer, une situation de violence à l'encontre de la femme.
Utilisation de l'infini spatial pour de petits problèmes d'ego de machines-femelles. On passe de l'infiniment grand extérieur à l'infiniment petit intérieur de l'intelligence coincée dans un contenant exigu. Alors pourquoi cette débauche d'espace et d'infini pour quelque chose d'aussi synthétique qu'une IA ? Pourquoi la SF?
Racisme chez Chambers
Une population qui n'est pas blanche mais très colorée même la femme dite de race blanche est rosée
Une population sans mâle mais exclusivement féminine, même les machines sont des «Mères» qui rappellent les «Bene Gesserit» et les IA.
Une population sans adultes matures sauf synthétiques «Les mères» et l'«IA Chouette»
Un message militant, misandre, suprémaciste féministe très méprisant, très attristant qui impose des frontières sexuelles.
En résumé
On s'est focalisé sur le discours idéologique militant de Chambers qui a de nombreuses incohérences et ses assignations de genre et/ou spécisme qui se nichent, à son insu peut-être, n'importe où dans l'ouvrage.La moindre des choses serait de ne pas perpétuer les problèmes que l'on dénonce!
Si la SF d'autrefois, deuxième moitié du XIX e siècle, négligeais l'élément féminin c'est parce que le monde technique appartenait aux hommes et que les valeurs n'étaient pas celles de cette décennie on pêchait donc sans le savoir.
Aujourd'hui on sait mais le discours de Chambers est volontairement inversé, sectaire et méprisant envers l'homme. Une sorte de racisme, machisme féministe (quel terme employer?) exclusivement homosexuel parfaitement assumé.
Une « Chick littérature » et «livre qui fait du bien» (mais pas à tout le monde) qui ne peut qu'intéresser le public très ciblé et minoritaire.
Peu de SF, pour elle-même, mais un support pour un militantisme homosexuel. On aurait préférer un rééquilibrage des valeurs des genres plutôt qu'une inversion bête et méchante, carrément exclusive de quatre vingt dix neuf pourcent, virgule quelque chose de l'humanité. Si l'objet du livre est de développer quelque chose autour de la femme et du problème du genre c'est très bien, il n'en reste pas moins que l'homme est montré faible, dépourvu d'attributs masculins, neutre bref castré. Pas sûr que le lecteur masculin apprécie cette vision, car ce n'est pas en rabaissant un sexe que l'autre s'en trouve grandit, bien au contraire.
Bref dans le fond une littérature qui prête à sourire, jaune, mais déprimante et surtout sans innovation de SF.
Extraits de dialogues condescendants et con-con
- Jane/Poivre regarda Laurian/Bleu en soupirant. « O.K. Tu sais ce qu'est un témoin lumineux ? »
- Il secoua la tête mais se détendit un peu.
- Jane, en gagnant la cuisine, s'appuya légèrement au canapé. Elle désigna la petite diode verte sous la stase. « Tu vois ? »
-Laurian hocha la tête.
(Pas con le culbuto! Hein? Ça rappelle le sketch de Fernand Raynaud sur «le rayon lumineux»)
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Je n'ai pas été convaincue par ce tome 2 des Voyageurs. Je ne suis pas dans la hype avec Becky Chambers. A chaque lecture, ça me laisse dubitative ou un gout d'inachevé que je n'arrive pas vraiment à définir.
Là, je me suis ennuyée tout du long. Je n'ai vraiment pas trouvé grand chose d'intéressant dans l'histoire que j'ai trouvé fade et peu approfondie. On voit bien un questionnement sous jacent sur les IA et une espece de mise en scène de transidentité version IA, mais je n'ai pas du tout été conquise. L'autrice n'apporte rien d'original et ne prend pas la peine d'aller au fin fond des questionnements et de ces sujets, comme si elle ne faisait qu'effleurer de loin sans trop se fouler pour étayer un peu son propos. Pour autant, il n'y a pas non plus forcément d'enjeu prenant, les personnages ne rencontrent pas vraiment de difficultés dans leur parcours, le monde parait vraiment très vide avec seulement 4 personnages qui se triturent le nombril.... Quid du reste de l'espace ?
J'ai aussi été gênée de retrouver les mêmes discours "leçons de vie" que dans ses autres bouquins. Exactement le même propos sur "on est tous humains, on n'a pas de but, il faut l'accepter".
L'histoire de Poivre/Jane avec les flashbacks étaient d'un ennui intersidéral, avec des pages de "vie quotidienne" remplies de détails inutiles, tandis qu'on ne nous explique finalement jamais vraiment d'où elle vient, qui les a créé, pourquoi. Tout ça n'est même finalement jamais questionné ni combattu ni remis en cause. Étrange ! Pourquoi mettre ça dans un scénario si on n'étouffe pas ? Pour le "décor" et faire croire que le perso a un background ?...
Bref plutôt dubitative.
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