Quoi qu'on fasse, on manque des occasions. Ou on en saisit d'autres. Tout dépend du point de vue.
Elily et James passèrent la pause-déjeuner du vendredi à la bibliothèque. James voulait y faire des recherches sur les cryptogrammes. [...] Les autres élèves assistant avec eux au cours de sciences sociales devaient avoir eu la même idée, car presque toutes les tables étaient occupées. Après avoir pris connaissance du défi, le bibliothécaire du collège avait rempli un chariot de livres sur le sujet et en avait provisoirement interdit l'emprunt afin que tout le monde puisse les consulter.
Pendant des années, elle avait pris beaucoup de plaisir à jouer à Book Scavenger en solo, mais étrangement, ce soir, sans son ami, elle avait soudain l'impression qu'il lui manquait quelque chose.
Émily le regarda, bouche bée. Pour elle, vivre à San Francisco et ne pas jouer à Book Scavenger était comme de vivre dans une usine de bonbons et ne pas manger de sucreries.
"Elle n'aurait échangé ces dernières semaines pour rien au monde. Matthew avait raison, quoi qu'on fasse, on manque des occasions. Ou on en saisit d'autres. Tout dépend du point de vue."
Ce que j'ai fini par comprendre avec tous ces déménagements, c'est que, que l'on reste ou que l'on parte, on manque forcément des occasions.
Les énigmes ainsi que les casse-tête étaient amusants, et elle dévorait les livres, mais c’était le côté chasse au trésor qui l’avait rendue accro à ce jeu. Elle aurait pu emprunter des livres à la bibliothèque et acheter des magazines de casse-tête dans les kiosques à journaux. Mais la combinaison des deux avec la chasse en prime était comme de jouer à un jeu de société grandeur nature, avec un livre en récompense.
- Sa coupe me fait plus penser à un chapeau de champignon qu'à une serpillière, commenta Emily.
- Un champignon ! C'est ce qui t'a donné l'idée de l'amanite ? Pourquoi je ne m'en suis jamais rendu compte ? (Il lança à Emily un regard espiègle.) C'est la maléfique reine champignon.
- Sa Royale Moisissure ?
Sa connaissance des livres et de l’histoire de la littérature est extraordinaire, mais j’ai tendance à oublier que tous les amoureux des livres ne sont pas forcément des gens bien.
Il n’est jamais trop tard pour tendre la main à quelqu’un.