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Citations sur La Hurlevent (10)

Me fera-t-on jamais grâce d'avoir été ce que je fus, probablement par inadvertance, du moins sans préméditation, et me laissera-t-on un jour de bienheureuse indifférence rejoindre cette paix à laquelle je n'ai cessé d'aspirer de mon vivant ? M'abandonnera-t-on enfin à l'oubli, au vent ? Serai-je jamais libre de regagner les terres où reposent ceux que l'anonymat sauva de la voracité de l'Histoire ? Lasse d'avoir rebondi dans la mémoire collective depuis bientôt un siècle et demi, mon ombre attend la délivrance. Hélas, ma prière n'a pas d'effet sur le monde qui me torture et dont, madame, vous faites partie. J'en ai pour preuve votre venue dans mon pays, ce Yorkshire éloigné des capitales. La naïveté m'avait pourtant invitée à croire que j'avais réussi à semer en cours de route mes admirateurs : écrivains à l'écoute de leurs passions, universitaires en quête d'un sujet de thèse, exégètes, curieux de tous acabits. Ce n'était qu'une illusion. Pourtant, combien d'essais, d'études n'a-t-on pas publiés sur moi, sur mon œuvre ? Parce que ces ouvrages ne sont pas parvenus à cerner un mystère qui se refuse au monde, voici qu'un nouveau livre s'annonce, lequel, j'en suis convaincue, ne le cernera pas mieux. Il ressemblera plus ou moins aux précédents, portera un titre qui me déplaira sûrement. Je ne pourrai ni m'en défendre, ni l'interdire.
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Poème d'Emily Jane Brontë, 17 juillet 1841
Traduction de Pierre Leyris, Editions Gallimard

Autour de moi des tombes grises
Étendent leurs ombres au loin.
Là, sous le gazon que je foule,
Silencieux, seuls, gisent les morts -
Là, sous le gazon, sous la glaise,
Voués au froid, voués au noir.
Malgré moi m'échappent des larmes
Thésaurisées par la mémoire
Aux dépens des années enfuies.
Ah ! Temps, Mort et Tourment mortel,
Si vous blessez, c'est pour toujours.
Qu'il me souvienne seulement
D'une moitié de la souffrance
Que j'ai vue, apprise, soufferte,
Et le Ciel même ne saurait,
Si pur et bienheureux soit-il,
Donner quiétude à mon âme.
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(...) comment ne pas reconnaître ce sentiment du déjà vécu ou du déjà craint, cette angoisse ressentie par ceux qui se souviennent de l'instant où l'être aimé, sur le point de mourir, les a fixés de ce regard que nul ne décrira jamais vraiment, parce qu'il est de l'ordre de l'incommunicable, de l'indicible, regard révolté par l'injustice qui oblige l'homme à partir seul.
(...) "La Mort de Mary Percy", c'est la nôtre, cette lente, et tout à coup rapide montée des ténèbres dont nous savons - même si nous l'oublions à chaque instant de notre existence - qu'elles nous attendent quelque part ; et si ce n'est pas la mort, c'est à coup sûr l'expérience du deuil, ce refus d'être séparé à jamais (...) de ceux qui donnèrent un sens à notre vie.
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rien n'est plus émouvant pour une femme qu'un homme qui se permet le luxe de lui emprunter un peu de sa féminité . p 267
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On ne mène bien que les combats secrets.
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Rien ne vaut la présence d'un être cher auprès duquel on peut se taire.
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Ainsi fonctionnons-nous. Nous donnons davantage à ceux qui nous envahissent qu'à ceux qui nous aiment assez pour ne songer qu'à notre bonheur.
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Charlotte, Branwell, Anne sont présents dans mon œuvre comme je suis dans la leur. On ne peut isoler nos écrits sans commettre une erreur, pire, un faux. Si certaines de nos expériences ont été divergentes, nos hantises, nos obsessions, nos espoirs, nos joies se sont entrecroisés comme les ramures du même arbre.
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Emily a décidé d'échapper à la prison du corps et au mauvais gouvernement de l'esprit. Elle accepte ce que nous refusons : l'inéluctable. La mort ne lui cause aucune frayeur ; au contraire, elle l'attend comme une délivrance.
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