Je remercie Lilian des éditions l'ivre-book pour l'envoi de ce service presse numérique. Je dois avouer que lorsque j'ai vu la couverture, j'ai eu envie de le lire. Surtout avec le titre, ou plus précisément le début : "huis clos" cela veut tout dire et rien dire à la fois. J'aime déjà ce début. La couverture représente parfaitement la plus grande partie du récit, le manoir dans la brume, la neige environnante, la montagne, la forêt qui semble bien lugubre. bref de quoi passer un bon moment.
Nous débutons avec Edmond Boisejac, grand auteur de polar qui passe dans une émission. Sarcasmes et piques sont à l'honneur entre lui et l'animateur qui n'a toujours pas eu la présence d'esprit de lire son énième livre. Grâce aux notes de Sophie, la maquilleuse, il s'en sort plutôt bien. Mais l'auteur le sait bien. C'est au cours de cette télévision que Edmond va faire une annonce improbable. Il va inviter chez lui 10 personnes, triées sur le volet par ses soins, afin de participer à une murder party. Pour ceux qui pourrait l'ignorer, un cluedo géant. le temps passe et décembre arrive. Les invités sont amenés de manière à ce qu'ils oublient le chemin. Et le jeu va pouvoir commencer. Sauf que le jeu va être à différent niveau. Certains d'entre eux se connaissent. Des rancoeurs vont ressortir et ce qui aurait dû n'être qu'un simple jeu va devenir un véritable enfer.
Le livre est découpé en trois parties distinctes. Première partie - Préludes au jeu, deuxième partie - le jeu et troisième partie - Les coulisses du jeu.
La première partie, un prélude est tout simplement la présentation de l'auteur succinctement, puis de tous les futurs participants. J'avoue que cette partie, je l'ai trouvé longue. Je sais bien qu'il faut une présentation des personnages, mais j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. Savoir qui est qui de suite me donnait déjà des idées sur ce qui risquait de se passer. Dommage d'avoir déjà autant d'idées et d'avoir une partie de la trame. Je dirais que cette première partie est un peu trop détaillée pour ma part.
La seconde partie est le jeu proprement dit. Soit le récit le plus long du livre. Les invités arrivent, au nombre de dix. Aucun d'entre eux n'a le droit de parler de sa véritable identité. Ils ont un pseudonyme et doivent intégrer le jeu directement, enfin presque. Les personnages visitent les lieux, ont chacun leur chambre et récupère ainsi ce qu'ils doivent être. Jouer un double rôle est facile pour certains qui ont fait cela toute leur vie. Pour d'autres c'est plus difficile. Soit par leur propre passé qui est ressemblant à ce qu'on lui demande, soit parce que les cases sont vides.
La troisième partie et ses coulisses est ma partie préférée. Nous découvrons beaucoup de choses. Des éléments que je n'aurais pas cru, je me suis bien faite avoir sur cette dernière partie. Surprises à découvrir, l'auteur Simone Chanet-Munch donc, nous effectue un retournement de situations magnifique. Tout ce que nous croyons n'est peut-être pas réel. Tout ce que nous imaginons n'est peut-être pas une illusion. Qu'est-ce qui est réel ? Qui va vraiment recevoir le chèque promis au départ du jeu ? Et bien entendu un avenir des personnages qui sera indiqué, mais est-ce que nous aurons vraiment la vérité ?
D'une manière générale nous sommes dans une atmosphère tout autant stressante qu'amusante. Stressante car nous nous demandons sans cesse si telle ou telle action fait partie du scénario de base ou non. Est-ce qu'il n'y a pas des complices d'Edmond dans les parages. Caméras ? Micros ? Qui travaille dans l'ombre ? Lorsque un acteur de ce jeu disparait, pui un autre et ainsi de suite, nous ne pouvons nous demander qu'une chose : jusqu'où cela va aller? Qu'est-ce que l'auteur Edmond attends de ses hôtes ? Amusante de par certaines scènes. Les rancoeurs sont tenaces, les années ont pourtant passées et malheureusement certaines personnes n'arrivent pas à passer par-dessus. Et puis il y a des personnages qui sont risibles de par leur action, leur geste et leur caractère.
Tristesse, peine souffrance sont un écho en chacun, ou presque. Car il y a un intrus. Nous le savons nous du départ, mais qu'à cela ne tienne, le jeu doit continuer à n'importe quel prix. Edmond Boisejac montre une facette différente de ce que sa fille connait. Car il y a sa propre fille dans ce manoir, mais tous les deux sont hors course, bien entendu. Ils ne sont là que pour faire en sorte que leurs invités se sentent au mieux. Nous avons un panel large : homme politique, aide-soignante, médecin, animatrices, un évadé de prison, un voleur à la petite semaine, un guide de montagne alpiniste, une star du cinéma et l'intrus bien entendu.
J'ai beaucoup aimé les derniers moments avant la troisième partie. Là où l'auteur démontre le pourquoi chacun d'entre eux ont été choisi. Passé commun, énigme à résoudre, mystères en tout genre et petits meurtres entre amis (ou presque).
En conclusion, un huis clos qui est très bien écrit, avec parfois un peu trop de descriptions. Des personnages dont j'ai volontairement tus car je l'ai ai tous apprécié à leur juste valeur. Et vu le nombre mon avis serait deux fois plus long. Un début long pour ma part, mais j'ai passé un bon moment de lecture qui a été crescendo.
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