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Citations sur Les neuf vies de Sappho (10)

Sappho a été non seulement la première femme écrivant mais la première personne à écrire en son nom propre, sans invoquer l'aide des divinités de l'inspiration. La première confession humaine est celle d'une femme ; le premier auteur, une autrice ; avant elle, il n'y avait que des histoires, qui circulaient depuis la nuit des temps, incréées. Il n'y avait pas d'auteur, seulement des interprètes. Quelle claque pour tous ceux qui se sont par la suite évertués à faire des femmes des éternelles secondes, des Ève nées « d'après » Adam et « après » lui, des représentantes du deuxième sexe (toutes talentueuses qu'elles étaient), toujours des numéros 2, comme pour celui de la Sécurité sociale ! Sappho, elle, est la première et, depuis, son nom a servi de modèle ou de point d'appui à toutes les pionnières, de toutes les époques et dans de nombreux domaines, culturels, bien sûr, mais aussi politiques et sociaux. Non seulement Christine de Pisan, Olympe de Gouges ou Marguerite Yourcenar se sont rangées sous l'égide de Sappho, mais aussi quantité de femmes et d'hommes qui ont œuvré pour la liberté des femmes en particulier et de l'humanité en général. Elle a été le porte-voix de toutes celles et ceux qui ont osé ne pas faire comme la société le leur demandait, avec plus ou moins de courtoisie agressive ou de coercition contenue.

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Les différentes métamorphoses de Sappho ont pour point commun de faire de la poétesse la première figure féministe, celle que tout le monde devrait connaître ou reconnaître.
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Vénérée par certains, exterminée par d'autres, l'œuvre de Sappho a une histoire, fascinante et fabuleuse, qui raconte et cristallise le désir de domination des uns et la volonté de libération des autres. Reine des banquets, philosophiques ou libertins, elle est brûlée par les pères de l’Église ; sorcière médiévale, elle renaît en idéal de la culture à la Renaissance, encourage les premières écrivaines, devient une égérie politique à la Révolution… Chaque époque a sa Sappho, et nous la voyons mourir et revivre là où on ne l’attendait pas, tour à tour héroïne de roman, femme fatale, puis icône LGBT.
Les différentes métamorphoses de Sappho ont pour point commun de faire de la poétesse la première figure féministe, celle que tout le monde devrait connaître ou reconnaître. De ces vies nouvelles, ce livre en raconte neuf. Mais il y en aurait sans doute quantité d'autres. Peut-être, qui sait, une en chacun de nous, car l'œuvre de Sappho nous tend un miroir magique, dans lequel nous voyons un peu plus loin et un peu mieux que nous-mêmes : elle nous invite à considérer le féminisme non plus uniquement comme un moment crucial de l'histoire contemporaine, mais comme une philosophie de la justice et de l'équité, partagée et accessible à tous, à la racine de l’humanisme.

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L'homosexualité et la masturbation étaient grossièrement confondues, entassées dans le même panier, le même bourbier, celui où les hommes n'arrivent pas à se fourrer.
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Dans l'Antiquité, la fumée était la nourriture que les hommes offraient aux dieux, mais maintenant qu'il n'y a plus de divinités, elle n'est rien d'autre qu'un néant noir, le voile sombre de l'obscurantisme qui plonge le monde dans la nuit, une nuit noire et sans dieux, sans les poètes et sans les scientifiques qui les ont honorés.
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Qui ne voudrait pas avoir de son côté l'Amour avec un grand A comme Aphrodite ? À la fin du cursus, c'est la déesse la plus puissante du panthéon, celle qui règne autant sur les hommes que sur les dieux, qui devient bienveillante, complice à vous seul et terrible aux autres.
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L'ennemi du Livre, ce sont les livres. [...] Des pans entiers de la littérature partent en fumée, dans le grand brasier du monothéisme qui s'est imposé par la foi, mais aussi par les flammes.
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Dans le cercle privé comme dans la sphère publique, ce sont les femmes qui chantent et qui dansent, qui portent l'esprit de la fête.
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Avant elle, Homère, Hésiode et les rares poètes dont nous avons conservé le nom relatent ce que les Muses, les déesses de l'inspiration, ont bien voulu leur dire [...]. Ils ne créent pas : ils répètent, leur talent est ailleurs.
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[Ce passé] poussé sous le tapis de l'histoire des hommes (qui se prétend l'histoire de l'Homme), infime, à peine digne d'être balayée (par une femme, de préférence).
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