P.64.
Pendant longtemps, les médecins n’ont pas été formés à cela. La plupart le vivaient mal et commettaient des erreurs qui laissaient les patients en souffrance. Comme nous l’avons vu, une approche insensible de l’annonce augmente la confusion, la détresse ou la colère des patients et peut avoir un impact durable sur leurs capacités de guérison. Mais à l’inverse, lorsque l’annonce est bien menée, elle peut aider à la compréhension, à l’acceptation ainsi qu’à la mise en action.
P.57-8.
Pour Cunsolo et Ellis, il y a un troisième type de de peine écologique, lié à la perte d’un futur anticipé. Ponctuel ou chronique, il tient au changement des représentations que l’on se fait d’un avenir (ou d’une absence d’avenir), et touche plutôt les jeunes. Il s’apparente à ce que d’autres ont appelé le syndrome de stress pré-traumatique, c’est-à-dire les conséquences psychologiques du fait de vivre avec la peur du futur.
On peut subir ces effets délétères d’absence d’avenir à la suite d’annonces de catastrophes climatiques ou d’effondrement des écosystèmes. En médecine, l’annonce d’une maladie incurable, mortelle ou non, provoque les mêmes effets.
P.54.
Comme le pointe l’éditorial de la revue Nature Climate Change, on étudie davantage le changement climatique que la santé mentale des chercheurs dont le champ d’étude touche aux catastrophes et aux changements globaux, alors qu’ils sont plongés au quotidien dans une information anxiogène et exposés au déni, à l’apathie, voire à l’hostilité du grand public. Le bon cocktail pour la dépression !
p.18.
Le dernier mâle rhinocéros blanc du Nord s’est récemment éteint, rejoignant la liste des animaux imaginaires qui illustrent les histoires qu’on lit à nos enfants.
Nous vivons donc une "radicalisation" d'une guerre des mondes" entre Modernes et Terrestres, entre ceux qui pensent que la terre est leur propriété à moderniser et ceux qui savent appartenir à la terre et composent de nouveaux liens entre humains et avec les autres qu'humains sur les territoires en lutte.