La cité des sang-pur, tome 2 : D'ombre et de sang

Pas très emballée, finalement, par cette duologie. Elle se lit très bien, elle est dynamique et c'est une bonne lecture si on veut pas se prendre la tête, mais pour moi il y a trop de problèmes derrière.

- Liens avec l'oeuvre de Bottero:

Si l'inspiration Botterienne est clairement assumée (cf la dédicace à Pierre Bottero du premier tome, l'autrice m'ayant par ailleurs confirmée qu'elle parlait de lui), pour moi elle va trop loin et frôle même parfois le plagiat. L'univers de base déjà: les Poussières et les Sang Purs sont clairement copié-collées des Cendres et des Perles des Âmes croisées, l'autrice a juste rajouté les privilégiés au milieu mais ça change vraiment pas grand chose. Les Ombres et Senia sont clairement inspirée des marchombres. Rien que leur nom - "Ombres" -, mais aussi leur lieu de vie, qui est très clairement inspiré des souterrains d'Al-Jeit. Leur entraînement aussi, qui se fait de maître à élève, où l'élève doit une obéissance absolue au maître, qui dure 3 mois (là ou celui des marchombres dure 3 ans). Et le rituel de passage! Il n'y a quasiment aucune différence avec l'Ahn-ju, à part qu'il n'y a pas 3 juges, et retrouver son chemin dans le noir c'est littéralement ce qu'Ellana à du faire...

Bref, en plus de ces faits matériels on a aussi le style, qui essaye souvent -désolé pour l'autrice mais, pâlement- de ressembler à celui de PB, il m'es en effet souvent arrivé de soupirer parce-que les phrases ressemblaient trop à des phrases du pacte (et je connais bien le Pacte des Marchombres).

Bref, à ce niveau de ressemblance là, on est vraiment proche du plagiat, et je trouve que si l'autrice avait fait une fanfiction en croisant les univers des Âmes Croisées et du Pacte des Marchombres, ça n'aurait rien changé. C'est vraiment dommage (si ce n'est problématique en terme de droit d'auteur), et en plus ça en pâti car vu la qualité des livres de Pierre Bottero, la comparaison rend ce roman-là vraiment très fade...

- Propos politique:

Ça en manque cruellement. On est dans une société hypeeeeer inégalitaire, avec les 3 classes sociales Poussières-Privilégiés-Sang Purs, et pourtant le sujet de la lutte des classes n'est quasiment JAMAIS abordée. Pire que ça, on apprend aussi que Spoiler(cliquez pour révéler)

Les poussières ont à peine le droit à quelques que lignes de Miodanscelle à la fin en mode "les Poussières méritent plus" mais c'est beaucoup trop court, mal amené et on ne sait pas d'où cette idée lui sort. Avant ça elle était intéressée par le conseil juste pour venger la mort de son père et avait dit que les débats politiques entre les progressistes et les traditionalistes ne l'intéressaient pas. Même Senia, qui a vécu dans la misère, ne met jamais le sujet sur la table et se s'indigne jamais de cette situation.

Cette absence de prise de position est pour moi un problème car l'autrice se sert de ces inégalité pour nous faire ressentir de la pitié pour son personnage et c'est tout, comme si ce n'étais pas plus grave que ça les différences de classes car après tout, c'est la vie des Nobles qui est palpitante.

- le style

J'ai pas été hyper convaincue par le style d'écriture non plus, qui bien que n'étant pas mauvais, n'avais rien d'extraordinaire et qui contenait pas mal de tournures de phrases niaises et redondantes, comme Senia qui parle sans cesse de "retrouver/ aider ses amis", ou l'appellation de Miodanscelle de "la poupée qui étais marante au début mais qui, je trouve, perd son sens quand elle prend en maturité.

Mis à part tout ça l'histoire est pas trop mal non plus, le livre à au moins une fin que j'ai trouvé bien et un peu originale. Je pense que je reproche à peu près les mêmes choses à cette duologie qu'à la série Gardien des Citées Perdues (bien que j'aie beaucoup moins aimé cette dernière), c'est à dire vouloir être un bon roman jeunesse pas prise de tête qui se lit bien et qui est entraînant, mais qui du coup oublie trop le fond et reste trop dans la superficialité.