Les années de plomb, tome 1 : La décheance d'Edouard

On ne doit pas tout dire aux femmes, tu as raison. Il y a des choses qui se passent entre hommes.

Rien de plus frustrant que de reprendre une page parce qu’à l’avant-dernière ligne on a tapé un «s» à la place d’un «a».

«Autant garder les serpents à l’œil, pour ne pas me faire surprendre de nouveau.»
Même dans ses soliloques, jamais il n’admettrait la moindre responsabilité dans sa déchéance. Ses malheurs venaient de la malignité des autres. Tout de même, le voisinage du magasin agirait comme un avertissement, pour l’aider à ne répéter aucune de ses erreurs passées.

Les gens cachent l’argent qu’ils ont encore, car ils craignent les mauvais jours à venir. Si c’est bon pour leur budget personnel, ça paralyse l’économie, ils l’empêchent de tourner.

Sur une terre, ils pourront semer et récolter. Ça vaut mieux que de mourir de faim en ville. Ils auront des légumes, des céréales…

En vérité, sauf pour réduire les symptômes, la médecine ne pouvait pas grand-chose.

En politique, cent jours, c’est déjà une éternité.

En économisant le prix d’une consultation chez le notaire, les propriétaires condamnent leurs héritiers à payer le triple en frais d’avocat.

Quand le moteur aura l’air de vouloir s’étouffer, ce sera comme un petit coup sur l’accélérateur.Si Gertrude ne connaissait rien à la conduite automobile, la comparaison la rassura un peu. On voyait des machines toutes rouillées fonctionner encore.

Faire des économies en retardant les consultations est une chose, mettre sa santé en jeu en est une autre. Certaines personnes verront leur état empirer.