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Critique de Bazart



Grâce à Babelio , j'ai eu la chance de rencontrer lors du salon du livre 2017, et avec d'autres lecteurs privilégiés l'auteur de littérature jeunesse Orianne Charpentier que je ne connaissais pas et qui fut une très belle découverte tant la femme est aussi intelligente et délicieuse que l'auteur est talentueuse.

Dans Rage, son sixième roman publié chez Gallimard jeunesse, ( une maison d'édition qu'elle chérissait plus que tout car c'était celle de Proust son auteur de chevet), Orianne Charpentier fait le parallèle entre les horreurs subies par une jeune fille lors de son périple pour immigrer en Europe et le destin des chiens de combat souvent maltraités par leurs maitres qui en font des armes.
Des thématiques particulièrement difficiles- comme l'étaient aussi ceux de ses précédents romans, dont après la vague sur les victimes du Tsunami- qui font évidemment écho à l'actu, et qui sont abordés comme une tragédie antique, sans aucun simplisme qu'on pourrait un peu redouter dans la littérature jeunesse. Dans Rage, le téléscopage entre ces deux thématiques se fait à travers deux personnages, une jeune fille mineure isolée vivant depuis peu en France , après avoir vécu des traumatismes terribles dans son pays d'origine et ce chien sans nom qui effraie tout le monde sauf cette jeune fille- qu'on appelle RAGE- qui vont un peu se voir comme le miroir l'un de l'autre.

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La question des réfugiés va ainsi de superposer à la question de la maltraitance animale, et pour l'auteur ces sujets sont arrivés un peu malgré elle, sans qu'elle ne l'ait forcément prédéfinie au départ, puisqu'elle nous a expliqué lors de cette rencontre qu'elle avait refoulé un souvenir personnel d'une rencontre avec un chien de combat blessé il y a plus de 20 ans, et qui a rejailli lors de l'écriture de son livre.

Orianne Charpentier a voulu faire de son histoire une tragédie contemporaine, dont elle a conservé l'unité de temps et de lieu- tout se passe en une seule soirée qui va bouleverser le destin de ces personnages, mais qui laisse entrevoir l'espoir et la lumière au bout du compte, parce que les adolescents, potentielle cible de ce livre ont besoin d'optimisme et aussi parce que l'auteur elle même comme elle le dit veut croire à l'espoir pour tous ces personnages et refuse totalement le glauque et le nihilisme des tragédies antiques.

Au gré d'une écriture très épurée, taillée à l'os, afin de mieux rendre universel le destin de ces personnages dont on ne connaitra que l'essentiel, Charpentier touche juste et fort.Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est tout aussi long et fastidieux de faire court- le livre ne fait qu'une centaine de pages- que long, économiser ses mots pour trouver ceux qui sont essentiels et les plus représentatifs pour expliquer la solitude et la souffrance de son héroine est un travail d'écriture particulièrement pointilleux. Un roman juste, bref et intense à lire d'une traite et à conseiller à tout jeune à partir de 14-15 ans, pour amorcer un dialogue nécessaire sur cette question des migrants...

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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