Fais-moi plaisir... crève!

Depuis ma récente installation à Wicksteed, j'avais eu l'occasion d'examiner l'élément féminin. A côté des lots que j'avais vus, Mme Beth Marshall était une lionne parmi des chevreuils.

Au temps où j'étais chez Barton Sharman, j'avais suffisamment coudoyé de magnats pour les apprécier à leur juste valeur et savoir qu'ils étaient intraitables, sans scrupules et résolus. Et amoraux pour la plupart. Leur philosophie se résumait ainsi: les faibles au poteau, les forts empochent le gros lot.

Mon rêve de gros fric me brûlait avec l'intensité d'une flamme de lampe à souder. Elle me tenaillait comme une rage de dents.

J'avais encore menti à Bert en affirmant que je n'étais plus ambitieux. Mon ambition, c'était comme les taches du léopard. Une fois qu'on est dévoré par ce genre d'ambition, elle vous tient bien.

Il ôta son cigare de sa bouche et l'examina avant d'observer:
- Tout le monde, à un moment de sa vie, a besoin d'un petit coup de main, je suppose.

Là-bas, ce fut la fête. Les Vietnamiennes étaient aussi accommodantes qu'elles étaient belles.

En écrasant la pédale au plancher, je caressai encore une fois le Mauser. [dernière phrase du livre]

De nouveau, le doigt mort et glacé me courut dans le dos.

Je ne pouvais pas aller le trouver et lui donner une petite tape sur sa poitrine épaisse en lui disant : "Faites-moi plaisir... crevez." Impossible, mais c'était maintenant ce que j'avais en tête.

Je n'avais que Beth dans la tête.
Le désir que j'éprouvais pour elle me transperçait comme un coup de couteau.