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Critique de franksinatra


Dix-huit mois après l'ouverture de son agence à San Luis Beach, les affaires vont très mal pour Floyd Jackson, détective privé un peu véreux, fumeur et buveur et il va mettre la clé sous la porte quand il est engagé pour 1000 dollars par Cornélius Gorman, l'imprésario de Veda Rux, effeuilleuse de son état, pour remettre dans le coffre fort du millionnaire Lindsay Brett, un poignard joyau de grande valeur que celle-ci lui a dérobé dans une crise de somnambulisme et récupérer dans le même temps le poudrier en or oublié par la demoiselle dans le coffre fort.
Mais l'affaire ne se passe pas vraiment comme prévu, car Dominique Parker, l'associé de Gorman a remis à Jackson, non pas l'écrin contenant le poignard, mais une bombe artisanale qui explose au moment où le privé est surpris devant le coffre par les gardiens de la demeure de Brett, lui permettant de s'échapper avec le poudrier qu'il cache avant de rejoindre Parker. Passé à tabac par Gorman et Parker qui ne croient pas à sa version du poudrier volatilisé par l'explosion, Floyd Jackson ne doit son salut qu'à l'intervention de Veda Rux qui assomme Parker avant de s'enfuir avec lui pour se planquer à Santa Medina chez Mick Casy, un vieux pote de Jackson, propriétaire d'un tripot, qui lui arrange un alibi quand Redfern, le chef de la police de San Luis Beach le soupçonne du coup du coffre fort, et le fait protéger par Lu Farrel, son meilleur homme de main.
Quand Brett propose à Jackson 25000 dollars pour lui remettre le poignard, ce dernier oblige Gorman et Parker avec l'aide de Farrel à le lui donner. Malheureusement pour Floyd Jackson, lorsque le privé arrive chez le millionnaire, il ne retrouve pas le poudrier dans la planque où il l'avait caché et Brett a été assassiné. Cette fois, c'est sûr, il est cuit et Redfern va avoir beau jeu de l'accuser du meurtre.
La chasse à l'homme commence. Après avoir revendu le poignard à Parker, il s'enfuit en compagnie de Veda vers Tijuana mais les barrages de police les obligent à se planquer dans une cabane abandonnée dans la montagne, où ils sont retrouvés par Max Otis, l'ex-chauffeur de Gorman qui a reconnu Veda allée faire des provisions dans une proche bourgade. Dans un nouvel accès de somnambulisme, Veda tue Otis et Jackson pour la protéger s'accuse du meurtre. Ce mensonge met fin à leur relation et Veda quitte la cabane terrifiée par Jackson. le privé retourne chez Casy, bien décidé à faire la lumière sur le meurtre de Brett pour trouver le véritable coupable et s'innocenter aux yeux de la police. de proie, il devient chasseur avec Gorman dans le collimateur.

Publié en 1949, "Garces de femmes" est le 19ème roman de James Hadley Chase en 10 ans. Il est, à l'époque, dans une très bonne période puisque l'année précédente sont sortis "La chair de l'orchidée" et "Traquenards", cette année 1949 est aussi celle de la publication de "la main dans le sac" et l'année d'après verra celle de "Lâchez les chiens", quatre romans que les spécialistes de l'auteur britannique considèrent parmi ses meilleurs oeuvres. "Garces de femmes" ne fait pas exception. Chase propose là un très bon roman noir, écrit à la première personne, ce que je considère pour ma part comme le nec plus ultra pour entrer dans la peau du personnage et se mettre à sa place. Avec Floyd Jackson, Chase réussit à créer un héros qui emprunte à la fois au détective privé classique du roman noir et à cette catégorie de gens que Robert Deleuse, dans son ouvrage "A la recherche de James Hadley Chase" publié dans la collection "Les Essais" aux Presses de la Renaissance, qualifie de "déclassés" ; des personnes parties de zéro qui n'arrivent pas à s'en sortir alors qu'elle ont tout essayé pour, à défaut de réussir dans la vie, obtenir ce que les oracles avaient fait briller à leurs yeux, prêts pour cela à diverses compromissions et autres bassesses ou filouteries.
Quand ce type de personnage croise la route d'une Veda Rux, femme fatale dans toute sa splendeur, féminine, intelligente, séductrice et manipulatrice, menteuse et meurtrière, il y a fort à parier que plus dure encore sera la chute.


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