Dillon, une brute ayant déjà fait les 400 coups débarque dans un patelin paumé. Après avoir truqué un match de boxe, il s'acoquinera avec des gangsters à la petite semaine. Les quittant avec une jeune fille désoeuvrée, il s'installera dans un autre bled où après avoir fait son trou, au sein d'une autre bande, il finira par décider de mettre "
les bouchées doubles" : prendre la place du caïd de la ville.
En lisant ce livre on pense aux vieux films noirs américains mettant en scène Edward G Robinson ou
James Cagney nous racontant l'ascension irrésistible des petits brigands lorgnant la place du Caïd qu'ils convoitent.
Le premier tiers du roman est délicieux en cela qu'il nous dépeint avec un style brillant les moeurs brutales d'un petit patelin peuplé de gens frustes, le tout sur fond du monde de la boxe ; on songe d'ailleurs à
John Steinbeck voire, par certains aspects, à
Erskine Caldwell (l'auteur nous campe une adversité cruelle entre un père aveugle et sa fille délurée)
Chase nous conte son histoire avec une aisance éloquante ne cédant sur rien : scènes de tortures, femmes malmenées, parricide, meurtre à mains nues de sang froid.. le récit n'en est que plus plausible et tranchant. Ce roman n'utilise par les ressorts du suspense insoutenable dont Chase nous a tant de fois généreusement fait part, c est un roman brut de décoffrage dans la lignée des films de gangsters.
Içi, point de détectives creux dignes des bandes dessinées ou d'enquetes assommantes telles que les romans d'aujourd'hui nous abreuvent mais d'hommes et de femmes qui se battent(ou y succombent et s'y vautrent) contre leurs pulsions les plus primitives.
Un roman aigre et aride comme une traversé du désert du Sahara dans la lignée de
Traquenards ou
En trois coups de cuiller à pot du même auteur.