- L'avenir ? dit-elle. Je n'ai pas d'avenir. Je le sais. Tout juste un présent très immédiat.
Une fois dans le couloir, Conrad sortit son portefeuille et examina encore longuement la photo de Frances Coleman. Ce visage l'attirait comme un aimant.
l'appel strident du téléphone retentit au moment où Janey Conrad descendait l'escalier d'un pas vif
Le seul autre moyen d'approcher est un précipice de quatre-vingt mètre. Une mouche s'y romprait le cou.
Ferrari mesurait à peine un mètre cinquante. Il était presque nain et n'avait que la peau sur les os. Son complet noir paraissait accroché à un mannequin de fil de fer.
Seigel fut immédiatement frappé par sa démarche extraordinaire. ll glissait sur le parquet comme si ses pieds ne touchaient pas le sol. Son visage triangulaire contribuait aussi à lui donner un aspect fantomatique. Le front était large, le menton étroit et carré, le nez crochu et épais ; la bouche paraissait totalement dépourvu de lèvres. La peau jaunâtre était tellement tendue sur les os de son crâne et de son visage qu'on eût dit une tête de mort.
Il avança et chercha le commutateur. En allumant, il respira profondément, s'attendant au pire; mais il n'y avait ni cadavre, ni sang, ni arme du crime. Ce n'était qu'une toute petite pièce avec un lit de fer, une commode, une chaise et une armoire en pitchpin. C'était à peu près aussi confortable d'aspect que le lit de clous d'un fakir.
Ohé ! Y a du monde ? brailla Bardin d'une voix à faire trembler les vitres.
Le silence qui accueillit son cri était aussi épais et étouffant qu'un morceau de neige.