AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Ma dernière incursion chez Maxime Chattam, Que ta volonté soit faite, avait été plutôt mitigée.
Comme je ne suis pas rancunière, je décidai de lui redonner une chance avec La conjuration primitive. Bien m'en a pris.

Je n'adhère pas totalement au style Chattam. Dans l'ensemble, son écriture est fluide et se lit aisément. Mais il lui arrive par-ci, par-là de choisir des termes un peu trop grandiloquents (notamment concernant les regards) qui ne collent pas avec l'ensemble et donnent un côté artificiel aux phrases en question. Après, c'est son style et il fait ce qu'il veut.

Au niveau de l'intrigue, le romancier se montre d'une redoutable efficacité. Les mécanismes narratifs se mettent en placent progressivement, m'empêchant souvent de reposer mon livre. Un vrai "tourne-page". Il plonge sa plume dans l'encre la plus noire pour nous offrir une histoire où le sordide et la monstruosité humaine ne connaissent plus de limite. Il vaut mieux avoir le coeur, l- et le moral! - bien accrochés pour parvenir au bout de ce thriller terrifiant et dérangeant.
On ressent en effet un profond malaise à la lecture des théories décrites par Chattam, théories qui sous-tendent son oeuvre pour ce que j'ai pu en lire jusqu'ici.

Ces réflexions contextuelles forment la partie qui m'interpelle le plus, à vrai dire. Au-delà des nécessités de l'histoire et des ressorts propres au genre, Maxime Chattam aborde la question de l'état de notre civilisation humaine par le biais de la criminologie. Il n'est certes pas le seul puisque le roman policier en général permet de définir un contexte sociétal souvent juste.
Mais Chattam s'avance peut-être plus en tentant de ressortir une théorisation du Mal à travers son univers romanesque. Je dis peut-être car je n'ai pas assez de données sur son oeuvre et sur ses congénères pour me montrer pleinement affirmative. En tout cas, faits divers et actualités un peu partout dans le monde viennent hélas enrichir ses propos...

Il met en scène des personnages très intéressants avec des caractères différents, des forces et des failles qui les rendent crédibles. Difficile d'observer le profileur Mikelis sans penser à la citation de Nietzsche sur l'abîme. C'est véritablement à une mise en abîme que Chattam invite Alexis Timée (tiens, un nom qui me parle...), Ludivine et consorts.

En conclusion, La conjuration primitive offre une lecture palpitante (et inquiétante), ainsi que matière à réfléchir sur la violence et plus généralement sur l'atavisme du Mal. de quoi se dézinguer le moral en deux temps, trois mouvements! Et pourtant, j'en redemande!
Masochisme littéraire, quand tu nous tiens...
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}