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Critique de Papiercrepon


Ça a commencé comme une biographie, et ça s'est terminé comme un pugilat.
Car Picasso était un monstre.
Un monstre qui dévorait le monde et les oeuvres d'autrui pour les régurgiter comme jamais, en pur créateur qui ne savait qu'innover. Mais aussi un monstre avec le monde de chair et de sang qui l'entourait. Pas simplement odieux : profondément cruel.

Brisant les codes de la peinture autant que les hommes et les femmes qui avaient le malheur de l'aimer. Jusqu'à laisser Max Jacob crever à Drancy, alors qu'il avait tant fait pour lui, quand jeune peintre méconnu et sans le sou il débarquait de son Espagne natale.
L'autrice met à jour le narcissisme, la négation d'autrui, la perversité de l'homme - aussi sonnée que son lecteur. J'ai partagé son sentiment d'attraction-répulsion, sa consternation et sa colère au point de devoir parfois lire autre chose pour m'extirper de cette histoire.
Une histoire finalement de toute-puissance. Qui m'a perturbée mais dont je retiens aussi le bel aperçu sur le monde artistique du XXe siècle, entre Matisse, Apollinaire, Braque, Eluard, Cocteau... et Dora Marr, par-delà la muse éteinte qu'il a fait d'elle.
Une indispensable relecture féministe, humaniste même, du monstre Picasso.
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