Dès lors, tout espoir évanoui, chacun n’a plus pensé que pour soi et les siens. Fini le respect de l’ordre, de la foi en la discipline, du glacis élémentaire d’humanité, du besoin de solidarité. Logique sauvage. Logique de meute.
Le monde est grand, mais on y trouve peu de place.
- On doit bien pouvoir sortir de cette foutue vallée
- Le bordel, rien n'est prévu
- Quel cauchemar...
-Que foutent les secours?
- La caravane voisine...emportée en dix secondes...
Les gens ont faim, soif, peur.
Les gendarmes font respecter l'ordre.
Est-ce compatible ?
Chierie, le cimetière nous avale.
n'ayez crainte, nous ne risquons plus rien.
Nous sommes allés trop loin pour cela.
Notre échappée. La frontière de la vallée, les garçons.
Nous sommes coincés! Coincés comme des rats dans une nasse. Des rats sans espoir, sans compassion, sans avenir.
Les garçons s’aguerrissent. Ils sont ma fierté. (...) Mon humanité m'abandonne. Mon corps s'affûte.
Reste à espérer que la vallée soit dégagée demain pour prendre le train à Luchon. Difficile à réaliser à quoi nous avons échappé aujourd'hui. C'était d'une violence inouïe. Les mots manquent.
On ne reste pas là les garçons !
On bouge.
Vite !