Tchao Toen remplaça Tch’eng-ki dans le gouvernement du royaume. Deux ans plus tard, le duc Siang, de Tsin, mourut. L’héritier présomptif, I-kao, était un enfant. (Tchao) Toen, considérant que la situation du royaume était fort difficile, désira mettre sur le trône Yong, frère cadet du duc Siang, et, comme, en ce temps, Yong se trouvait dans le pays de Ts’in, il envoya des émissaires le chercher. La mère de l’héritier présomptif jour et nuit gémissait et pleurait ; frappant de son front la terre, elle dit à Tchao Toen :
— Quel crime a commis le prince défunt pour que vous rejetiez son héritier légitime et que vous cherchiez un autre prince ?
Tchao Toen s’inquiéta de cela ; il eut peur d’être attaqué soudain et mis à mort par la famille (de la princesse-mère) et par les grands officiers : il plaça donc sur le trône l’héritier présomptif ; ce fut le duc Ling ; il fit partir des troupes pour arrêter le frère cadet du duc Siang qu’on était allé chercher dans le pays de Ts’in.
La série des maisons héréditaires peut se diviser en quatre sections. La première, qui compte douze chapitres, forme le tome IV de notre traduction ; elle embrasse toute l’histoire des royaumes féodaux qui figurent dans la période tch’oen ts’ieou (722-481 av. J.-C.). La seconde section comprend les monographies des royaumes qui n’ont commencé d’exister à l’état indépendant qu’après cette période : ce sont, d’une part, les trois familles de Tchao, Wei et Han qui se substituent, à la fin du Ve siècle avant notre ère, aux princes de Tsin, et, d’autre part, la lignée des T’ien qui, vers le même temps, remplace les Kiang sur le trône de Ts’i. La troisième section est constituée par la biographie de Confucius. La quatrième section traite des maisons héréditaires à l’époque de la Chine impériale.