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Citations sur Ronce-Rose (28)

Les gens vieillissent seulement quand on ne les regarde pas.
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Ce n'est pas que je n'aime pas être toute seule, en fait même j'aime bien. Si je me mets debout sur le canapé, je peux encore tomber mais je ne peux plus être punie, et comme je ne tombe jamais. Mais là, ça dure trop longtemps. Je ne vais pas non plus passer ma vie debout sur le canapé. Tout à l'heure, d'ailleurs, je me suis demandé pourquoi ça me plaisait tellement. J'étais debout sur le canapé, toute contente parce que personne ne me disait de descendre de là et qu'un canapé c'était fait pour s'asseoir, et à un moment soudain, je n'ai plus du tout compris pourquoi je trouvais ça formidable. J'étais instable sur le coussin mou, comme quand on commence à se noyer. J'ai sauté deux ou trois fois pour voir ce qui me faisait rire avant et j'ai failli me tordre la cheville. Alors je me suis assise et c'est vrai qu'on est incroyablement mieux assise que debout sur un canapé, on devine pourquoi les gens préfèrent.
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Et donc, je vais raconter un peu comment ça se passe. D’abord, je me réveille. Avant, bien sûr, je m’étais couchée mais je préfère raconter ça à la fin, sinon à force de remonter en arrière dans le temps je tomberai en pleine paléontologie. On les rencontre parfois, ces hommes préhistoriques, ils sont accroupis entre des ficelles tendues, ils creusent dans la boue. Nos mœurs ont bien changé. Je me réveille et Mâchefer me demande de quoi j’ai rêvé. Il veut savoir si j’ai rêvé de lui, en fait, mais comme je ne m’en souviens jamais j’invente. Les rêves aussi sont inventés, alors ça paraît vrai. J’aime bien mettre un crocodile pour que ça paraisse même terriblement
vrai et ça fait plaisir à Mâchefer parce qu’il me sauve la vie à chaque fois. Je le roule dans la farine du moulin à paroles. En fait, j’en donne quand même un peu.
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Et d'ailleurs, si je ne pouvais plus écrire "comme", je n'ai aucune idée de ce que j'écrirais. Parce que, moi, quand j'écris dans mon carnet, ce qui me plaît surtout, c'est ce qui vient après les "comme". Ce qu'il y a avant les "comme", ce sont toujours des choses que je savais déjà. Je n'ai même pas besoin d'écrire. Il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder, ou de les fermer et de se souvenir. Ce qui arrive après les "comme", par contre, quelle surprise à chaque fois, je ne m'attendais vraiment pas à trouver ça ici et je suis heureuse parce qu'en même temps, rien ne pouvait mieux tomber, rien n'aurait pu me faire plus plaisir. J'ai l'impression de vivre avant les "comme", mais de passer de l'autre côté quand j'écris dans mon carnet. Je ne suis pas sûre d'avoir le droit.
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Les solutions les plus simples ne sont jamais les bonnes, dit Mâchefer, car la vie est un sac de noeuds où le tourment met ses crabes quand il n'a pas de panier.
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Bruce est extrêmement gros et fort et même quand il me tapote gentiment la tête, je m'enfonce toujours un peu dans le sol, jusqu'aux cuisses si c'est du sable, jusqu'aux genoux si c'est de la terre, mais jusqu'aux chevilles seulement si c'est du marbre.
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Moulin à paroles, par exemple, c'est une autre expression que Mâchefer utilise souvent quand il me regarde. Comme il paraît aussi que je suis blonde comme les blés, j'imagine qu'il s'attend à ce que je donne de la farine. Pour l'instant non. Je n'essaie pas vraiment non plus.
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C'est beau, moi je trouve ça beau, les choses qu'on voit, ce qu'il y a partout, c'est beau. Certaines de ces choses font plutôt rire, ça ne les empêche pas d'être belles aussi. Leur forme surtout, j'aime surtout la forme des choses, vous avez remarqué les formes qu'elles prennent ! Je ne pense pas seulement aux nuages. Vous avez déjà regardé une chaise ?
Mais les couleurs me plaisent aussi. Elles siéent aux choses de manière incroyable. Toujours la nuance qu'il fallait justement et parfois en plus la lumière vient se poser dessus. Je ne dis pas cela pour me vanter parce que je porte un nom de couleur. Ainsi parlerait l'orange, mais je ne suis pas un fruit. Ni une fleur, quoique mon nom soit aussi un nom de fleur. Ni Violette, ni Fuchsia, je m'appelle Rose. Mais Mâchefer par plaisanterie quelquefois, quand je l'escalade, m'appelle Ronce et c'est du coup le nom de ce buisson épineux et fleuri qui me va le mieux et que j'ai gardé, Ronce-Rose.
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Quelles merveilles, les papillons, non mais quelles merveilles ! Je ne m'y habitue pas, comme je m'habitue aux radiateurs par exemple, jamais je ne crie Oh, Mâchefer, un radiateur !
Mâchefer ! Mâchefer ! Viens voir ! Un radiateur !
Je devrais. Ils sont beaux aussi les radiateurs, surtout les radiateurs à tubes, surtout les jaunes.
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Peut-être que j'ai tort de tout raconter comme ça. J'ai un peu peur de me vider. Ce qui sort n'est plus dedans. Quand on écrit, c'est vraiment comme du sang qui coule, comme le suicide par le poignet, une fois que ça a commencé à jaillir, on ne sait plus quoi faire pour stopper ça.
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