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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre je l'ai probablement choisi sur son titre, évocateur de conte. Et ce titre va bien à ce texte tout à hauteur d'enfant. Ronce-Rose, la narratrice, qui ne nous dit pas son âge, a dans les 6 à 8 ans, elle sait lire et écrire, est dotée d'une imagination débridée, d'une vision du monde très particulière et d'une langue (enfin, d'une plume) bien pendue. J'ai adoré les premiers chapitres, pleins de poésie simple et de trouvailles verbales. Puis je me suis lassée de ce moulin à paroles. Heureusement un événement dans la vie de Ronce-Rose vient relancer l'intérêt. le lecteur, adulte, a, de son côté, une idée de ce qui a pu se passer. Ronce-Rose, pas du tout. Elle part donc à la recherche de Mâchefer qui a disparu. Mais voilà que dans l'ensemble, à part dans quelques passages (à l'hôpital, dans les vignes ou dans le château) je me suis plutôt ennuyée, et en plus je ne voyais pas où l'auteur voulait nous mener. Et je n'ai pas apprécié la fin, pas à la hauteur de la plume ! Ronce-Rose évoque inévitablement Zazie dans le métro, mais aussi Room. D'excellents livres, mais sa quête à elle, à la fois maline, futée et pleine d'innocence et de naïveté se termine platement. L'épilogue ne compense pas cette impression que l'auteur n'a pas su comment finir son histoire. Dommage avec une histoire touchante et si bien écrite ! Je comprends que cela ne pouvait pas bien finir et qu'il n'a pas voulu que ça finisse très mal, comme dans la réalité, mais là c'est raté. Et d'autant plus avec l'ajout du bref épilogue qui ne fait qu'ajouter à ma perplexité.
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Le 39e livre d'Éric Chevillard est dans les librairies et nous offre à nouveau de plonger dans cette littérature du rien qui est aussi celle du tout, celle où le langage prévaut sur l'histoire, celle où la recherche du mot juste peut dynamiter le récit.
Après les les réflexions post-mortem d'Albert Moindre, spécialiste des ponts transbordeurs dans Juste Ciel, voici celles d'une petite fille baptisée Ronce-Rose. Si l'auteur n'a pas dû aller chercher très loin l'inspiration pour son héroïne, étant lui-même père de deux filles de six et huit ans, il a en revanche construit un scénario entre le roman d'initiation, le polar et le conte philosophique. Belle gageure relevée haut la main, notamment par le choix de laisser la parole à Ronce-Rose et à son journal intime. Car ainsi les trouvailles littéraires, la vision naïve – ou poétique – des choses peuvent éclore en toute liberté. C'est ce qu'il a expliqué à François Caviglioli dans l'Obs, dévoilant par la même occasion son projet: « Beaucoup de gens ne disent rien d'intéressant après huit ans, dit Chevillard. Ils ont eu ce génie, ces trouvailles un peu maladroites, mais l'ont oublié avec la maîtrise. L'écrivain est celui qui ne s'arrête pas à la panoplie des mots suffisants pour traverser la vie tranquillement. Il amène une contre-proposition. Je ne vois pas l'intérêt d'écrire un livre pour répéter ce que tout le monde dit déjà. »
Voici donc ce monde de Ronce-Rose – piquant comme la ronce, beau comme la rose – qui est à la fois le nôtre et, à travers le regard de la petite fille, une sorte de royaume de tous les possibles. À l'exemple de la profession de Mâchefer et de son ami Bruce, qu'elle détaille ainsi : « Quand Bruce vient dîner, ensuite habituellement ils partent sur un coup avec Mâchefer, c'est leur métier. Ils travaillent avec les banques, les bijouteries, les stations-service. Ne me demandez pas exactement ce qu'ils font, mais ils sont responsables d'un large secteur et ils couvrent une large zone géographique, si bien qu'ils restent parfois absents deux ou trois jours. Ils partent avec leur voiture de fonction qui change tout le temps et je ferme à clé derrière eux. Je ne dois ouvrir à personne. le monde est plein de brutes, dit Bruce. J'ai des provisions. de quoi tenir une semaine, mais il ne leur est jamais arrivé de partir si longtemps et il reste toujours plein de charcuterie quand ils rentrent. Tout est bon dans le cochon, c'est la seule parole d'évangile que j'aie jamais entendue sortir de la bouche de Bruce et elle y entre plus volontiers mais au moins il vit en accord avec sa foi. Il le dévore entier et il ne laisse pas d'orphelins. »
Très libre et beaucoup plus fûtée qu'on peut le croire de prime abord, Ronce-Rose est une autodidacte curieuse qui se destine à une prefession qu'elle a elle-même inventée : Ornithologue étymologiste.
C'est qu'elle aime beaucoup les expressions et les mésanges: « Toutes les expressions que je connais, c'est Mâchefer qui me les a apprises. Les autres choses aussi, parce que nous avons jugé préférable que je n'aille pas à l'école, voyez-vous. Mâchefer trouve que ce n'est pas un endroit pour les enfants. »
Avec une telle éducation, le lecteurs va se retrouver confronté à quelques mystères qui ne vont toutefois pas l'empêcher de comprendre qu'une sortie nocturne a mal tourné. Ronce-Rose découvre dans la vitrine d'un vendeur d'électro-ménager un sosie de Mâchefer sur tous les écrans de télévision avec ce titre «fin de cavale sanglante».
Dès lors quel sort est réservé à la petite fille ? Sa voisine, Scorbella la sorcière, va bien tenter de se transformer en bonne fée, mais cela ne suffira pas à ramener Mâchefer. Voilà donc notre héroïne partant à la recherche de l'homme de sa vie et de ces réponses si difficiles à trouver.
« Les questions les plus intéressantes, on n'a pas le droit de les poser. Mâchefer dit que les réponses me blesseraient, que 'en serais meurtrie comme une pêche dans un panier de coings et qu'il vaut mieux quelquefois ne rien savoir. Mais quand je tâte mon front, c'est dur, plus un coing qu'une pêche, mon pouce ne s'enfonce pas. Je l'ai dit à Mâchefer, que je préférais quand même connaître les réponses. Il m'a expliqué qu'il ne les avait pas toutes, que beaucoup de choses restaient mystérieuses. »
Lire Chevillard est à chaque fois s'offrir une belle récréation. Évadez-vous !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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« C'est beau, moi je trouve ça beau, les choses qu'on voit, ce qu'il y a partout, c'est beau. » (p. 7)

Me référant au quatrième de couverture et aux étiquettes de Babelio, je m'attendais avec « Ronce-Rose » à lire un conte, d'autant plus que le titre m'en évoquait un autre de Grimm: « Blanche-Rose et Rose-Rouge », un petit livre que j'avais enfant et qui m'avait fait grande impression. S'il tient du conte, ce roman d'Éric Chevillard, un auteur que je découvre, s'avère tout autre chose. C'est à travers ce que Rose consigne dans son carnet que cette histoire se raconte. Lorsque Mâchefer - son père ? son tuteur ? – part sur un coup avec son complice Bruce et qu'il tarde plus que d'habitude à rentrer, Rose décide de partir à sa recherche. Elle semble bien jeune, ignorant tout des activités réelles de ce dernier et semblant s'aventurer dans le monde pour la première fois. Si ce qu'elle raconte paraît plutôt réaliste et m'a charmée de prime abord par son inventivité, un glissement semble s'opérer, c'est à tout du moins ainsi que je l'ai perçu, et il en a été de même avec mon intérêt, déclinant au fur et à mesure de ma perplexité. S'il n'y avait eu le paragraphe final, je ne sais pas ce que j'aurais compris de cette histoire, qui présente une écriture de grande qualité par ailleurs.
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N°1771– Août 2023

Ronce-RoseEric Chevillard – Les éditions de minuit.

Quand j'ai ouvert ce roman, pris au hasard sur les rayons de la bibliothèque municipale, je ne connaissais pas le nom de l'auteur. J'ai été un peu surpris par l'histoire racontée par Rose qui se fait appeler Ronce-Rose. Pourquoi pas ?
Je n'étais peut-être pas prêt à entrer dans son mode fait de mésanges et d'arcs en ciel, avec ce compagnon un peu bizarre, Machefer, son copain Bruce, à la tête d'ogre, ce voisin unijambiste et cette voisine qui ressemble à une sorcière avec ses chats successifs. Ronce-Rose vit dans un monde à part, pas tout à fait le même que celui dans lequel évoluent ses deux amis et n'est pas vraiment sortie de l'enfance. Elle consigne ses remarques dans un cahier à cadenas qui ressemble à un journal intime comme le font toutes les jeunes filles. Pourquoi pas? C'est en tout cas grâce à cela que cette histoire prend forme peu à peu et que le lecteur à qui ce texte n'était pas destiné s'en trouve être le témoin. La petite fille est curieuse et raisonneuse, s'étonne de tout, jette sur le monde qui l'entoure un regard étonné et naïf et se pose beaucoup de questions. Pourquoi pas ?
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, pourrait-on dire sauf que, un jour, tout va basculer sans pour autant qu'elle comprenne ce qui se passe dehors et surtout ce qui est arrivé à ses deux amis. La recherche qu'elle mène pour les retrouver a quelque chose de décalé et de triste à la fois. L'épilogue est digne d'un conte dans lequel vit Rose en permanence, ou peut-être pas ; c'est selon !
Peut-être n'étais-je pas disposé à lire une fable même si dans ce monde de plus en plus violent et irrationnel cela ne peut pas faire de mal de s'en échapper un peu. J'ai pourtant poussé plus loin ma lecture sans trop savoir pourquoi, peut-être par curiosité, pour respecter la travail de l'auteur ou peut-être tout simplement pour rédiger mon commentaire parce qu'il n'y a rien de pire que l'indifférence du lecteur face à un roman. Pour le reste, je ne sais pas, c'est peut-être la quête de quelque chose que, quoiqu'on fasse on n'atteindra jamais. Allez savoir.
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Lecture dans le cadre du Challenge solidaire 2024 de Gwen21

Lecture déroutante que ce petit livre.
Le style est agréable : Ronce-Rose est une petite fille aimant jouer avec les mots dans ce journal où elle décrit ses pensées, son quotidien et ses émotions. Elle vit avec son père, du moins, c'est ce qu'il semble même si elle ne l'appelle que "Mâchefer", et qui prend bien soin d'elle. Un jour, il ne rentre pas de son "travail avec les banques". Elle décide alors de partir à sa recherche et on la suit dans ses pérégrinations.

Sa candeur et sa naïveté sont presque douloureuses étant donné la réalité dans laquelle elle se trouve vraiment.
Et je n'ai pas compris la fin qui m'a laissée perplexe...

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Ronce-Rose est une petite fille, qui écrit ce qu'elle ressent dans un carnet. Elle vit avec Mâchefer dans un grande maison où Bruce, un collègue/ami de Mâchefer, vient de temps en temps. Et puis, il y a l'unijambiste qui habite à coté et aussi une sorcière. Un jour Mâchefer ne revient pas de son travail, Ronce-Rose part à sa recherche.

Premier livre de cet auteur pour moi. Enfin, plutôt le deuxième. J'avais commencé par lire Sang l'orang-outan mais je l'ai abandonné très rapidement, déstabilisé par l'écriture.
Malgré tout, c'est drôle et cela a un certain charme, mais pas suffisamment pour me plaire.
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Après le surnaturel de ma précédente lecture, me voilà plongé dans le monde surréaliste d'une petite fille qui tient son journal avec des mots d'adultes. Allais-je tomber de Charybde en Scylla ?

Les première pages passées, j'espérais que cette écriture agaçante laisse place à un style adulte plus conventionnel par le truchement d'un changement de personnage. Mais, dès lors que j'ai compris qu'il me faudrait subir ces enfantillages ad libitum, je me suis pris à trouver attachante cette petite fille à la recherche de son farfelu de père, brigand à ses heures.

Au delà d'une performance littéraire, ce style est finalement agréable à lire. Je me suis pris à aimer, voire à attendre, ces redondances linguistiques, ces jeux de mots inattendus, si pleins de charme, qui parsèment le journal de cette écrivain en herbe.

Et puis, au moment où je commençais à me lasser de ce style par trop répétitif, quelques lignes intitulées "note de l'éditeur" sont venues éclairer ce journal surréaliste d'un jour nouveau, dont je vous laisse la surprise, et qui, à lui seul, mérite la persévérance du lecteur !
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On ne sait pas qui est Ronce-Rose, on la suppose petite fille, elle part à la recherche de son père, ou tuteur, Mâchefer, qui n'est pas rentré.
Plus que cette quête à laquelle on ne croit qu''à moitié, le livre est prétexte au dévoilement d'un univers enfantin, décalé, avec ses interrogations sur ce qu'elle peut écrire dans son carnet, sur les mots adéquats ou encore des tournures de phrases adorables, spécialité de l'auteur (ex : on peut aussi écrire cuiller, parce qu'elles se tordent facilement".
Le but de ce livre est donc plus de créer une voix que de nous raconter une histoire, et c'est plutôt réussi.
Le livre a des allures de contes et nous permet de passer un moment bien déconnecté du monde extérieur, c'est une lecture attachante, qui frôle l'absurde, une "littérature du rien", qui n'a pas vraiment de sujet mais s'attache à glorifier les bienfaits de l'imagination en les mettant à l'oeuvre.
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Je reconnais les qualités de l'auteur, l'audace du livre, ses parti-pris osés, son univers qui fait chanter l'imaginaire enfantin, et même son humour, mais malgré tout cela, je n'ai pas suffisamment adhéré pour finir le livre. Désolé, monsieur Chevillard, je réitérerai mon essai avec un autre de vos romans.
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