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Citations sur La littérature africaine : Une anthologie du monde noir (12)

Les textes rassemblés ici donnent donc de l'Afrique contemporaine une image plutôt sombre : c'est la vision que partagent bon nombre de romanciers et de poètes.
Toutefois, l'humour, la fantaisie et, pour tout dire, l'espoir sont également au rendez-vous dans un certain nombres de fictions contemporaines.
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L'arrivée des missionnaires avait causé une émotion considérable dans le village de Mbanta. Ils étaient six et l'un d'eux était un Blanc. Hommes et femmes, tout le monde sortit pour voir le Blanc. Il s'était développé des histoires sur ces hommes étranges depuis que l'un d'eux avait été tué à Abame et son cheval de fer attaché au cotonnier sacré. C'est pourquoi tout le monde vint voir le Blanc. C'était l'époque de l'année où tout le monde était chez soi. La récolte était terminée.
Chinua Achebe - Le monde s'effondre
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On peut estimer que la littérature africaine de langue française naît en 1921 avec la publication du roman de René Maran, Batouala, qui reçoit la même année le prix Goncourt.
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Si Damas, Césaire et Senghor éprouvèrent le besoin de recourir à la poésie pour clamer leur Négritude, c'est peut-être, avant tout, parce qu'ils étaient des poètes, mais c'est aussi parce que la poésie, telle une "Passion", était seule capable de rendre compte du sentiment de révolte éprouvé par des millions d'hommes aliénés par le système colonial qui, au nom de la théorie de la "table rase" leur déniait toute reconnaissance politique, économique et culturelle. Eluard et Aragon ne choisirent pas un autre chemin quand l'occupant allemand humiliait la France.
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NUIT DE SINE
Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques,
tes mains douces plus que fourrure.
Là-haut les palmes balancées qui bruissent dans la
haute brise nocturne.
A peine. Pas même la chanson de nourrice.
Qu'il nous berce, le silence rythmé.
Ecoutons son chant, écoutons battre notre sang
sombre, écoutons
Battre le pouls profond de l'Afrique dans la brume
des villages perdus.
(...)
Léopold Sédar Senghor - Chants d'ombre
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"La poule ne chante pas parmi les coqs", dit le proverbe. Dans sa brutalité, cet aphorisme peut expliquer l'entrée tardive des Africaines en littérature, puisqu'il faut attendre les années 1970 pour que se crée et se développe un espace littéraire strictement féminin. Ce qui ne signifie pas pour autant, que les femmes ne fassent pas entendre leur voix - au sens propre du terme - au sein de la société. Il convient en effet de rappeler le rôle des griottes et des conteuses, dont la parole, tantôt bénéfique, tantôt maléfique, pèse parfois très lourd dans les circonstances solennelles (naissance, mariage, fêtes agraires) où elle est rituellement proférée.
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L'Afrique est "le continent des enfants-soldats", comme le relève à juste titre Amnesty International. C'est aussi, par la même occasion, continent des enfants violeurs malgré eux...
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SOUFFLES
Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s'entend,
Entends la voix de l'eau.
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres.
(...)
Birago Diop - Leurres et lueurs
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Qui oubliera l'entrée du maréchal Hannibal-Ideloy Bwakamadé Na Sakkadé, président de la République, chef de l'Etat, président du Conseil des ministres, président du Conseil national de Résurrection nationale, père recréateur du Pays, titulaire de plusieurs portefeuilles ministériels à citer dans l'ordre hiérarchique sans en oublier un seul, fils de Ngakoro, fils de Fouléma, fils de Kiréwa, la poitrine toute colorée et étincelante de plusieurs étages de décorations, au son du fameux "Quand Tonton descend du ciel", exécuté à l'harmonium par le curé de la paroisse Saint-Dominique du Plateau? Je le revois encore avancer, le visage sévère, comme un acteur pénétré de son rôle, insensible aux visages familiers reconnus dans la foule, assis sur un tipoye de velours aux couleurs du drapeau national, porté par les épaules de quatre Oncles des services de Monsieur Gourdain, tandis que ce dernier tenait un immense parasol écarlate au-dessus du chef du nôtre. Les applaudissements fusèrent spontanément. Spontanément, je vous l'assure. Je l'ai vu de mes yeux vu, j'y étais. Tonton est un dictateur, d'accord, mais le peuple aime l'applaudir, comme s'il avait besoin de lui.
(...)
Henri Lopès - Le Pleurer-Rire
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Dans l'église Saint-Pierre de Dangan, les Blancs ont leurs places dans le transept, à côté de l'autel. C'eest là qu'ils suivent la messe, confortablement assis dans des fauteuils de rotin recouverts de coussins de velours. Hommes et femmes se coudoient.
(...)
La nef de l'église, divisée en deux rangées, est uniquement réservée aux Noirs. Là, assis sur des troncs d'arbre en guise de bancs, ils sont étroitement surveillés par des catéchistes prêts à sévir brutalement à la moindre inattention des fidèles. Ces serviteurs de Dieu, armés de chicotes, font les cent pas dans l'allée centrale qui sépare hommes et femmes.
Ferdinand Oyono - Une vie de boy
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