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EAN : 9780871359568
48 pages
MARVEL - US (01/12/1992)
2.5/5   1 notes
Résumé :
Wolverine is infected! When nanotech machinery threatens to separate the adamantium from Wolverine’s cells, how will the mutant survive?
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage. Ce récit est initialement paru en 1992, sans sérialisation, écrit par D.G. Chichester, dessiné et encré par Bill Sienkiewicz, et mis en couleurs par Sherilyn Valkenburgh. Il a été réédité dans Wolverine Epic Collection: Inner Fury.

Dans un laboratoire clandestin de très haute technologie, un individu passe un appel radio pour dire qu'ils sont en route avec la marchandise. le scientifique responsable sait très bien que dans son dos ils l'appellent Whale, la baleine. Mais lui sait qu'il est un requin : il faut qu'il en soit un pour survivre au milieu de ces prédateurs. Il est spécialisé dans la recherche en nanotechnologie. Il est parvenu à développer des machines minuscules qui transforment les cellules du corps humains en autre chose. Il doit livrer le produit de ses recherches au Baron Strucker qui a une idée bien précise de l'usage qu'il peut en faire. Un des laborantins fait observer qu'il manque un lot de nanites dans l'inventaire. Whale fait l'innocent en se demandant ce qu'il a bien pu en advenir. Dans le même temps, il active ces nanites qui se mettent à grignoter un pneu, et à le dissoudre. Celui-ci éclate, et le poids lourd fait un tête-à-queue, terminant dans une congère. Quelque temps plus tard des individus à la silhouette anormalement allongée arrive sur le lieu de l'accident, et trouve le poids-lourd à moitié enfoncé dans la neige. Ils en déduisent que Whale a pris la poudre d'escampette. le responsable du convoi abat l'un des nervis qui était prêt à le dénoncer au baron, et s'assure que les deux autres ne bronchent pas. Il est bien décidé à retrouver les traces de Whale, à le poursuivre et lui faire rendre ce qu'il a volé. À bord d'un train circulant sous la neige à destination de Chicago, un individu scrute les alentours à la jumelle, certain qu'il va être intercepté par un mutant qui va le tuer.

Dans l'Helicarrier du SHIELD, Nick Fury est en train de conseiller Logan de ne pas intervenir contre un agent de Hydra. Bien évidemment, Logan lui répond qu'il est un grand mutant et qu'il est capable de s'occuper de lui-même. Wolverine intervient et se retrouve à bord du train, dans le wagon avec un de ces individus très grands. le combat s'engage et l'agent d'Hydra parvient à le toucher d'un coup d'épée, lui entaillant l'épaule, avant de se faire brutalement éjecter du wagon, dans la neige. Logan n'est pas trop inquiet de sa blessure, son système auto-guérisseur se déclenchant automatiquement. Les autres agents attaquent également à l'épée, Wolverine se rendant compte qu'il ne se remet pas aussi vite que d'habitude de sa blessure. Il sent sa rage animale prendre le dessus, mais il se retrouve quand même à terre, avec un agent prêt à abattre son épée sur lui pour le décapiter. Il n'a pas le temps d'accomplir son geste car une balle lui traverse la tête. Un individu de petite taille se tient devant Wolverine, un pistolet encore fumant dans la main, soulevant son minuscule chapeau melon pour se présenter. Il s'appelle Big.

En découvrant, ce récit, le lecteur espère une pépite. En 1992, Bill Sienkiewicz a déjà laissé une empreinte indélébile dans le monde des comics, d'abord avec Moon Knight en 1981/1982 (scénario de Doug Moench), puis avec New Mutants en 1984/1985 avec Chris Claremont, puis avec Elektra: Assassin en 1986/1987 (scénario de Frank Miller), ou encore en auteur complet avec Stray Toasters en 1988. En revanche, c'est l'un des premiers travaux de DG Chichester qui n'a pas encore écrit ses épisodes de Daredevil (1991-1995) ou ceux de la série Nick Fury 1990-1992). Au vu de la magnifique couverture peinte, le lecteur s'attend à découvrir un récit ambitieux de nature adulte, vraisemblablement axé sur la dimension animale du personnage, la fureur qui reprend le dessus quand il perd le contrôle. Il faut quelques pages pour rentrer dans le récit, car les propos des personnages s'avèrent parfois elliptiques, et les dessins s'écartent d'une simple représentation descriptive, ce qui ne facilite pas la compréhension. Une fois qu'il a adapté son mode de lecture à la narration, le lecteur se rend compte que la trame est très simple et linéaire. Whale a souhaité prendre son indépendance en emportant avec lui ses nanites. Hydra compte bien lui remettre la main dessus et lui faire passer ses velléités d'indépendance. Wolverine a été infecté par les nanites qui dissocient progressivement l'adamantium de son squelette, pour rejeter ce métal hors de son corps. Son pouvoir guérisseur est tout entier accaparé par la lutte contre ces nanites, n'ayant pas la capacité de soigner ses blessures en plus. Un étrange gugusse intervient pour aider Wolverine à retrouver Whale, animé par des motivations inconnues.

Le récit se déroule en quelques heures, se dirigeant vers une confrontation physique inéluctable. Les dialogues manquent de verve, et les cartouches de texte tentent en vain de capturer un ton cynique. Qu'importe, c'est du Bill Sienkiewicz, et la puissance graphique de cet artiste peut très bien emporter le morceau et tellement apporter au scénario qu'il s'en trouve transfiguré. Ça commence d'ailleurs très bien avec une illustration en pleine page : un coeur avec ses veines et ses artères, une sorte de petit mécanisme à l'intérieur, sur fond noir, avec des quelques traits parallèles pour l'abstraction, et un titre disposant d'une belle graphie. Par la suite, le lecteur prend plaisir à quelques onomatopées de bruitage, mais finalement le lettreur Michael Heisler reste dans une police très sage, et le lecteur en vient à soupçonner que ces bruitages ont été directement dessinés par Sienkiewicz. Dès les pages suivantes, il repère également que l'artiste n'a pas peint ses planches : elles ont été confiées à une coloriste. le travail de Sherilyn Valkenburgh tranche par rapport à l'ordinaire des comics de la décennie précédente, car elle utilise une palette moins vive, parfois un peu boueuse, avec des arrière-plans qui semblent peints. Toutefois, elle ne parvient pas à trouver les bonnes nuances pour ne pas dégrader la lisibilité des planches qui sont très chargées en encrage. Elle ne sait pas passer en mode impressionniste pour combler les fonds de case quand ils sont vides.

Après cette première illustration en pleine page, le lecteur découvre les personnages et il retrouve tout de suite la patte inimitable de Bill Sienkiewicz pour l'exagération impossible, entre grotesque et macabre. Whale est affecté de nanisme, avec un nez tellement pointu qu'il évoque parfois celui de Penguin, et parfois le museau d'un requin. Ça ne devrait pas fonctionner en termes de dessin, mais en fait le lecteur ressent que cette tête se situe entre le descriptif et l'expressionnisme et ça fonctionne très bien, mais si c'est anatomiquement impossible. Il en va de même pour les agents spéciaux de Hydra, êtres semi-mécaniques, dégingandés, enveloppés pour partie de chiffon faisant penser à des bandelettes, maniant des épées impossiblement longues. L'artiste s'amuse un peu moins avec Big dont la silhouette reste déconcertante. Il s'amuse beaucoup plus avec Wolverine, à commencer par des griffes beaucoup trop longues pour pouvoir se loger dans son avant-bras, et son corps hérissé de piquants effilés alors que les nanites sont proches d'expulser l'adamantium de son corps. le temps de 5 pages, à l'occasion d'un cauchemar de Logan, le dessinateur se lâche pour une farce macabre jouant sur les visuels du roman Moby Dick d'Herman Melville, dont il avait réalisé une adaptation peinte pour la série des Classic Illustrated.

L'artiste charge donc ses cases d'aplats de noir aux formes déchiquetées ou acérées, des projections d'encre en petits points, de traits noirs comme des rayures, pour une esthétique râpeuse, piquante, transperçante. Il peuple le récit d'individus à la morphologie monstrueuse. Il interprète les décors au travers d'un prisme steampunk peu orthodoxe. Il met en scène de combats sauvages, avec des ennemis habités par l'instinct plus que par la technique. Il ne ménage pas sa peine, mais dans le même temps le lecteur éprouve des difficultés à se laisser emporter dans cet univers visuel. Il se rend compte que la coloriste ne parvient pas à pallier le manque de décors dans plusieurs séquences, que le dessinateur surcharge ses planches en s'en tenant à 4 à 5 cases par page, ce qui leur donne un air fouillis, alors que celles comprenant moins de cases respirent mieux. En fait, Sienkiewicz ne parvient pas à s'approprier assez le scénario pour revoir la narration visuelle, et à prendre possession du récit. du coup, celui-ci reste une histoire assez basique ne tenant pas sa promesse de révéler le conflit psychique opposant la part animale de Logan à son éducation, ni même à transcrire la souffrance qu'il ressent à devoir supporter une douleur constante, son corps étant en lutte contre lui-même.

La couverture promet une aventure graphique peu commune, et une plongée dans l'esprit en guerre de Logan. La lecture ramène le lecteur à une course-poursuite un peu poussive, malgré des dessins prenant des libertés, mais pas assez pour sublimer cette intrigue convenue.
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