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Citations sur Miel et vin (32)

L'amitié est un lien curieux. Il se tisse parfois avec la lenteur des dentelles et parfois surgit comme une étoile filante.
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Les jours sont comme des pierres lancées dans un lac. Presque tous sombrent dans l'oubli, mais il arrive parfois que quelques-uns richochent au-dessus de l'eau. Leur souvenir rebondit et perdure en se répercutant. De rebond en rebond, la pierre ne coule pas, défiant l'abîme.
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Paris, loin d'un vieux dragon assoupi sur sa colline, était en ce temps-là une hydre trépidante.
Ceux qui avaient voyagé au-delà des frontières racontaient volontiers que c'était la ville la plus joyeuse au monde, la plus cultivée, la plus scientifique, la plus sentimentale, la mieux construite, la mieux tempérée par l'alternance des pluies et du soleil, qu'on y riait plus fort et qu'on y chantait mieux qu'ailleurs, qu'on s'y insultait pour un rien et qu'on s'y réconciliait sans raison, que le vin y pleuvait à verse et que la galanterie y fleurissait avec la délicieuse liberté des pâquerettes dans les prés. Mais, si Paris faisait es délices des patriotes américains et des espions anglais, la ville avait tout de même un défaut. Plus que de taille, ils étaient nombreux : c'étaient les Parisiens.
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Les heures où la vie perd son sens ne sont que des entractes. C'est signe qu'il reste encore des péripéties à vivre, des scènes à jouer, qu'il y aura encore des pleurs et des joies, que les acteurs doivent remonter sur les planches et de dépêcher, car le décor est déjà planté pour l'acte suivant et les rebondissements ne sont pas terminés.
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Mais avant ? Avant que jaillisse ce ruisseau maigrelet qu'est la vie de chacun ? Une sorte de tournis me prend quand je pense à ce temps où je n'existais pas. Des siècles et des siècles écoulés avant moi, remplis de saisons et de gens, de famines et de labours, de terres conquises, de corps rongés de maladies, d'inventions merveilleuses ou assassines, de récoltes et de fêtes, de fruits broyés dans les presses, d'empires qui s'effondrent et de villes qui fleurissent au milieu des déserts... Il y eut tout cela avant nous et tant de choses encore. Tant de gens qui sont nés, ont bougé un peu et qui sont morts. Et où étions-nous ? Qu'étions-nous ?
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(...) nous autres mortels, nous passons notre vie hantés par l'effroi d'une seule question : qu'adviendra-t-il de nous après la mort qu'on nous promet ? Où irons-nous quand notre chair sera poussière et nos os un amas de cailloux ? Que serons-nous lorsque nous ne serons plus ? Et le vertige de ce point d'interrogation est si grand, si insupportable, que nous voilà vite enclins à nous inventer des paradis, des mondes au-delà du monde, des vies nouvelles et infinies...
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Il y avait là des fiacres, des carrosses et des brouettes chargées de légumes, des chevaux et des ânes, des chiens pelés et des chats malingres qui se glissaient sous les portes, des poules qui picoraient au milieu des rigoles, des couturières et des modistes qui allaient à pied chez les grandes dames leurs clientes, des manouvriers aux bras nus, des compagnons et des apprentis en tout genre, verriers, menuisiers, tanneurs, teinturiers, drapiers, qui disparaissaient dans les cours où se trouvaient les ateliers pour en ressortir à la mi-journée et s'engouffrer dans les tavernes, des marchands, des négociants sur le pas des boutiques, les bras croisés à côté des vantaux qui s'ouvraient sur la rue, regardant l'enseigne qui se balançait au soleil, encore humide de pluie, des joailliers et des orfèvres, des éventaillistes, des fabricants de peignes et d'objets en nacre et en ivoire, que les comédiennes se faisaient offrir par leurs amants lorsqu'ils ne pouvaient se permettre ni les perles, ni les attelages, ni les petites maisons réservées aux plaisirs, des marmitons, des commis, des crieurs de poisson poussant leurs charrettes, des garçons bouchers un cochon sur l'épaule comme Atlas portant le monde, des boulangers à la triste mine car le grain manquait, la farine était chère, le pain hors de prix et les voleurs habiles, des camelots qui provoquaient des attroupements et empêchaient le passage, le marchand d'oignons grillés promenant son odeur derrière lui, la marchande de violettes qu'achetaient les petits-maîtres rendant visite à leurs petites maîtresses, des étudiants au front froncé de lois, d'équations, d'histoire naturelle ou de géographie, des musiciens avec leurs violons et leurs orgues de barbarie, des bateleurs et leurs singes, des poètes et leurs rimes, des forains, des hordes d'enfants crottés qui se faufilaient entre les jambes, des troupes de mendiants et des bandes de larrons qui galopaient plus vite que les gardes municipaux et disparaissaient en riant sous les portes cochères.
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La [guillotine] avait été conçue par un médecin philanthrope, soucieux d'éviter au condamné l'agonie d'une exécution interminable. L'Assemblée l'avait applaudi : la mort, dans un régime éclairé, devait être brève et la même pour tous, quels que soient la condition ou le crime commis. La noblesse d'une mort par le fer devenait ainsi universelle. Louis XVI, qui avait eu le privilège d'examiner un prototype du temps où il régnait encore, avait suggéré que la lame fût en biais pour un tranché plus net. Un facteur de clavecin fut chargé d'en construire des centaines d'exemplaires. La machine s'installa jusque dans le plus reculé des villages. (p. 246)
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Sans le savoir, elle assistait ce jour-là au mariage [forcé] de sa soeur comme elle assisterait plus tard au spectacle de la guillotine sur la place publique, au couperet qui tombe et au grand panier où roulent les têtes - avec la même impression d'être seule au milieu de la foule, la même envie de crier à l'abomination, la même conviction que, derrière la liesse apparente, s'agite un monde déréglé, inhumain, obscène. (p. 59)
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« Pour ceux de l’autre côté du monde, il faut que je dise tout ce qui ne sera peut-être pas. Tout ce que je sais, ici, au fond du ventre de ma mère. » (p. 8)
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