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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Kim Jiyoung est une femme somme toute ordinaire. Elle vit à Séoul avec son mari et leur petite fille. Pour s'occuper de cette dernière, elle a renoncé à un travail qu'elle aimait beaucoup.
Sa vie est réglée comme du papier à musique mais elle commence à se comporter bizarrement et la vie s'enraille. La voilà qui parle avec la voix d'autres femmes. Perdrait-elle la raison? Est-ce la folie qui la guette?

Quelle claque ce roman!
Je ne connaissais pas la littérature coréenne et cette lecture fut une véritable expérience.
Kim Jiyoung est née seulement un an après moi, aussi, je me suis immédiatement projetée dans sa vie et cela fait froid dans le dos. Je mesure ma chance d'être née en France.
Le roman est construit en plusieurs parties qui marquent autant de périodes de la vie de l'héroïne. Il s'ouvre sur l'apparition des voix de Kim Jiyoung puis il remonte le temps avec la naissance, l'enfance, l'adolescence etc. tout en replaçant le personnage dans son contexte politique régi par des lois patriarcales intraitables envers les femmes.
Kim Jiyoung est une femme et en cela, part déjà avec un lourd handicap dans la vie. Dans une société coréenne où seuls les hommes sont considérés, nous comprenons que la jeune femme aura fort à faire pour se faire entendre. Si tant est qu'elle y parvienne...
Depuis sa plus tendre enfance, Kim Jiyoung comprend bien que filles et garçons ne sont pas placés sur le même pied d'égalité. Lorsqu'elle était petite, sa mère a du faire "effacer" sa petite soeur dans une clinique mais "heureusement", elle a réussi à mettre au monde un garçon. Dès lors, Kim a constaté qu'il y avait deux poids deux mesures: d'un côté les filles qui devaient s'atteler aux tâches ménagères et ménager au maximum les susceptibilités du père mais surtout du frère, quitte à se priver de confort, et de l'autre le monde des hommes: les "êtres supérieurs".
Kim représente toutes les femmes, à toutes les époques et dans leurs évolutions. Peu à peu, les mentalités sont censées évoluer mais Kim constate à ses dépens que les vieilles traditions ont la vie dure.
Roman féministe, puissant, déroutant, c'est une lecture qui donne matière à réfléchir et qui montre que le chemin est encore long pour qu'un jour enfin, les hommes et les femmes soient considérés de manière égale.
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Une histoire que j'ai énormément aimé quand j'ai dépassé les premières pages, je n'ai pas réussi à lâcher le livre avant la toute fin.
Dans ce livre on traverse les diverses époques de la vie de Kim Jiyoung dans une Corée pour qui le rôle de la femme est très loin d'être important quand elle est loin du foyer familial.

On voit y Kim Jiyoung et toutes ces femmes qui l'entoure se battre pour un minimum de visibilité, d'acceptation, d'équité…
«  Avec ce refrain, de tout le temps devoir faire attention, s'habiller correctement, se comporter sagement, éviter les quartiers dangereux, les heures dangereuses, les personnes potentiellement dangereuses. La faute était du côté de celle qui n'avait pas su percevoir le danger ni l'éviter. »
Ces femmes qui veulent avoir voix au chapitre et décider de leur vie.
Elles veulent qu'on arrête de les rappeler en permanence à leur condition de femme : cuisinière, ménagère, mère, femme « de », soeur « de »…
Au fil du livre on peut constater à quel point le combat est ardu et inégal. « La technologie a progressé dans tous les domaines, le besoin de main-d'oeuvre diminue, mais bizarrement le domaine familial semble échapper à la règle. »

Un vrai message, dans un si petit livre. Cet ouvrage est un coup de poing dans une Corée qui est encore très patriarcale ( et pas qu'elle).

J'ai adoré la plume et j'ai adoré le sujet traité qui malheureusement est encore grandement d'actualité!!

Bonne lecture à tous.
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Parce que apprendre à connaître un pays passe aussi par sa littérature, un roman incontournable pour prendre la mesure de la vie des femmes en Corée dans une société qui, bien que reformée dans les textes, reste très patricarcale dans les faits. C'est un type de récit sobre, direct, presqu'aride, un peu déroutant pour un lecteur occidental, mais c'est un texte prenant et nécessaire. L'autrice a sorti un nouveau roman dernièrement mais hélas pas encore traduit en français.
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Ce petit roman d'une centaine de pages se lit très rapidement et permet de découvrir la littérature coréenne contemporaine. Si le début est légèrement étonnant avec quelques touches de fantastique, il devient au fur et à mesure de la lecture de plus en plus grave et dénonce la condition des femmes en Corée. Entre machisme, joug patriarcal, et soumission, il est difficile de s'émanciper en tant que femme libre.
Illustré par de nombreux chiffres et statistiques, on ressort de cette lecture avec un goût un peu amer...

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Je reviens avec un roman qui sort encore de mes lectures, et qui m'a profondément révolté. Je lis peu de romans " féministe " car , ils ne devraient même pas exister!! cette putain d'égalité et ce putain de respect mutuel devrait être présent ! le simple mot " Féministe " ne devrait même pas exister .. Mais les faits sont là, et ce roman en témoigne...

Je me suis prise d'affection pour cette femme , qui doit lutter contre les idéaux des hommes ( et des femmes d'anciennes générations...) , lutter pour sa condition féminine et qui essaie de s'affirmer.

Nous n'avons que 4 ans d'écart et un fossé nous sépare, la où en France, il est normal pour une femme de travailler, et de conjuger sa femme de maman , ou tout simplement de ne pas avoir d'enfants et de se consacrer à sa carrière.

Et cela commence dès la plus tendre enfance, ou les jeunes filles sont conditionnés aux tache menagers, et les petits garçons ne font rien , et ont le droit de faire des études supérieurs! Les vetements également, pas de basket pour les demoiselles...

Bref, c'est un débat qui a toujours été d'actualité, on pourrai en parler des heures !mais je vous conseille de lire ce roman, qui est court et très bien écrit également
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Les conditions des femmes, que ce soit dans leur famille, leur mariage, leur travail sont décidément universelles. Ce récit d'une jeune coréenne, née en 1982, raconte très bien la vie d'une soeur, face à son frère à qui on ne demande pas de faire la cuisine, ou le ménage, d'une femme mariée, même si celui de Kim Jiyoung est "normal", complaisant, écoutant, d'une jeune femme dans sa carrière. le portrait d'une femme qui essaie de trouver sa place dans la société, dans sa famille, dans son couple, dans l'entreprise, dans la vie. On naît femme, on le devient est donc un axiome universel et intemporel.
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Depuis le temps que ce roman me faisait de l'oeil, je peux enfin remercier les éditions Nil et Netgalley pour cette lecture qui m'a beaucoup appris.

Kim Jiyoung est une coréenne banale. Elle est mariée, a un travail, un enfant, une vie et un quotidien que des millions de femmes ont dans le monde. Jusqu'au jour où Jiyoung change. Elle se met à entrer dans la peau de différentes femmes. Une vieille dame, une amie de longue date de son mari, une jeune adolescente un peu rebelle. Jiyoung n'est plus la même. Et pour savoir d'où cela vient, on remonte le temps avec elle.

Cho Namjoo nous conte alors la vie de Jiyoung. Cette femme vient d'un milieu banal. Une vie banale. Un métier banal. Tout est banal dans la vie de Jiyoung. Ou alors…pas si banal. Parce que c'est de la vie d'une femme dont on nous parle. Parce que, malgré la mentalité encore trop enfermée des coréens, mais aussi du monde, Jiyoung a su faire face aux critiques et aux avis parfois négatifs sur ses choix et sa vie. Lorsqu'on la découvre au fil du temps, on apprend pourquoi elle est comme ça. Pourquoi cette femme, née dans les années 80, marche la tête haute dans la rue et n'a pas froid aux yeux. Elle n'a pas peur du regard des autres sur elle. Elle est forte. C'est une guerrière qui sait qu'elle veut et peut tout réussir si elle croit en elle. Et au milieu d'un pays ultra patriacal, quoi de mieux que de se jouer des autres ?

« Si nous ne sommes pas assez intelligentes, c'est un problème, si nous le sommes trop, c'est encore un problème, et avec tout ça si nous sommes moyennes nous allons entendre que c'est un problème d'être moyennes ? »

Kim Jiyoung, née en 1982 est un roman sur les conditions d'hier et d'aujourd'hui des femmes en Corée du Sud. C'est un roman féministe sur le questionnement éternel d'être une femme. Si l'autrice parle ici spécifiquement de son pays, la Corée du Sud, on peut bien évidemment comprendre que c'est aussi une référence au mouvement #MeToo. Car ces réflexions quotidiennes que se prend Jiyoung chaque jour, nous femmes blanches européennes, nous subissons la même chose. J'espère qu'en lisant ce roman vous saurez, comme Jiyoung, qu'il faut parfois se faire entendre.
Lien : https://leslecturesdhatchi.w..
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Comme elle est attachante, cette Kim Jiyoung. Refermer ce livre et la quitter m'a fait comme un pincement au coeur, je crois que j'avais envie de la protéger. Pourtant, elle n'a rien d'une petite créature frêle et sans défense. C'est une jeune femme déterminée, intelligente, curieuse et exaltée. Une femme humble, combattive et touchante. Mais elle est aussi ordinaire, parfaitement ordinaire. Comme la grande majorité des femmes coréennes, elle évolue tant bien que mal dans une société bâtie, dirigée et conditionnée par l'homme, le mâle, celui qui n'a de cesse de d'annihiler son être tout entier. Ses ambitions sont réfrénées, ses désirs sont moqués, son corps est manipulé. Kim Jiyoung, c'est cette avidité d'exister et d'avoir le choix, mais surtout cette réalité qui fini toujours par la rattraper. Kim Jiyoung, c'est aussi l'illusion du changement qui ne s'avère que théorique. Toujours. Ce livre est un véritable bijou, un immense coup de coeur. Roman féministe, sûrement, je le vois personnellement comme un roman humaniste, celui des existences bafouées. Nam-joo Cho n'est pas une poète, mais une scientifique. Son art est factuel, alimenté de données précises que l'on ne s'attend pas à trouver dans un roman mais qui permettent une nette prise de conscience. Alors oui, on peut aussi voir cette histoire comme une longue liste d'anecdotes vécues par l'héroïne, lesquelles dénoncent invariablement sa condition de femme en Corée du Sud, mais c'est tellement plus que ça, je vous l'assure.
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Un livre que tout le monde devrait lire. Tout est dit.

Dans une société patriarcale, même aussi développée que la Corée, la femme vit une lente descente aux enfers pavées de traditions, d'usages et d'idées reçues. Un court roman amer qui parlera à tous et surtout à tous.
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Roman ? Manifeste ? le roman de Cho Nam-Joo est le miroir de la condition féminine en Corée du sud, mais pas que. Car chacune de nous pourra se retrouver aux différents passage de la vie de Kim Ji-young qui se réveille un matin en prenant la voix des autres femmes qui ont jalonné sa vie. Dépression ? Ras le bol ? Rebellion ? Personne ne le sait. Kim Ji-Young prend la voix des autres et Cho Nam-Joo en fait de même, étayant sa fiction de données chiffrées sur la discrimination, le harcèlement, la place des femmes au travail. "Et je suis devenue quoi ? Une mère-parasite ?" C'est ainsi que sont qualifiées les mère au foyer, ces femmes qui profitent du salaire de leur mari en buvant des cafés au parc avec leur bambin. Oubliant que celles-ci ont parfois sacrifié un travail qu'elle aimait pour élever leur enfant. Parce que c'est dans la mentalité. Parce que de toute façon l'homme est mieux payé, que les places en crèche sont chères, inaccessible et qu'à garder un salaire autant garder le plus élevé. C'est ma place, je suis une mère-parasite, condamnée par cette société qui me croit désormais incapable de reprendre un travail parce que j'ai élevé mes fils. Incapable d'apprendre, incapable de me réadapter. Ces femmes qu'on hésite à embaucher parce qu'elles sont chiantes à vouloir enfanter, parce qu'il y aura toujours un moment où elles devront partir parce que le gosse est malade. Mais soyons franc, qui appellera le père en premier ?
Les mentalité en Corée du sud ou en France sont les mêmes, ancrées au point d'en devenir naturelles, culpabilisantes et pas prête de changer.
Un très bon roman, assez court, construit en période de vie à mettre entre toutes les mains.
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