Le désir! On ne rouille pas de vieillesse, on ne se ratatine pas parce qu'on manque de sommeil,de soupe ou d'une couverture chauffante! On rouille de la fuite du désir!
Une vie derrière soi, ça n'empêche pas d'avancer encore.
J'ai oublié qu'à tout âge on peut pleurer un père, même si on a depuis longtemps dépassé l'âge qu'il avait lorsqu'il est mort,même si on n'a jamais eu qu'un père mille fois plus jeune que soi désormais.
Nos désirs se jaugent, s'acceptent,se rejoignent,ils ne s'annulent pas.Si l'autre t'aime avec ardeur,avec adresse,il t'emmènera,vois-tu,non pas vers lui,mais au plus loin de toi-même.
Tout les intéresse.Rien ne les offusque.Avec la certitude de la vieillesse, s'est échappé d'eux le poids du jugement.
C'est énorme la place du père. Ca dévore tout.
A la fin, c'est toujours d'amour qu'on brûle:du débord,du manque,du regret,du feu du désir qui nous plie encore...On ne sera jamais que les cendres des coeurs qu'on a soulevés.
Toi et moi, nous avons eu de beaux étés
L'orgasme est notre bagage le plus personnel.
Les souvenirs se pèlent comme autant de fruits mûrs.