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sur 2775 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Journaliste au Monde Diplomatique, les ouvrages de Mona Chollet font toujours grand bruit à leur apparition, celui-ci sur les sorcières n'y a pas fait exception. J'étais très curieuse de voir comment Mona Chollet se serait approprié ce thème devenu très à la mode qu'est celui des sorcières, une figure vue aujourd'hui comme l'incarnation de la féministe avant l'heure.
Et bien, à vrai dire j'ai été vraiment déçue.

Même si elle n'est pas historienne, il est tout de même intéressant de lire des thèses de journalistes sur certains sujets, mais là... La figure de la sorcière n'est qu'un prétexte pour faire une livre fourre-tout sur le féminisme, le sexisme, la discrimination des femmes âgées et des quadra, les violences médicales faites au femme, la culture misogyne de notre héritage judéo-chrétien, récit d'expérience personnel, etc

Bref, si c'est sujet pris un par un sont intéressant et nécessaire, la façon dont Mona Chollet les aborde manque de structure et de rigueur (à mon goût bien sûr...).
De plus, j'avoue aussi que les longs développements sur les mouvements féministes américains m'ont vraiment agacées. On a davantage le sentiment d'aller de digression en digression que de suivre une logique construite.
Certes, tous les essais sont biaisés, n'ont pas pour objectif d'être exhaustifs et ont pour but de nous interpeller et nourrir notre réflexion. Mais là ... A part beaucoup de jugements à l'emporte-pièce, des éléments historiques sortis de leur contexte et absolument pas analysés si ce n'est sur une grille de lecture "dominant-dominé", qui, couplé à la thèse "tout est culturel" , finit par vraiment m'agacer tant cela donne l'impression qu'on recycle sans arrêt les mêmes rengaines sans jamais prendre de recul ni rien prendre de nouveau.

Oui, le sexisme, la misogynie, les violences médicales, les discriminations envers les femmes sont des faits avérés, mais au bout de la mille et quelque-sème fois, ces discours perdent leur sens et leur impact.

Et qui plus est, ce qui m'intéressait réellement c'était un développement sur l'image de la sorcière !
Une rencontre ratée pour moi ...
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Finalement l'histoire des sorcières (de la persécution dont elles ont fait l'objet à partir du XIXème siècle à la sorcellerie contemporaine) n'est qu'une trame de base. Ce n'est pas de cela qu'elle veut parler, Mona Chollet, et elle le dit, d'où une petite déception initiale de la lectrice. C'est plutôt rechercher en la sorcière ce qui fait qu'elle est une réprouvée, traquer en elle l'insoumise, et en la femme ordinaire ce qui peut l'apparenter à la sorcière : choix du célibat avec ce que cela implique d'indépendance, de liberté et d'affirmation de soi, choix de ne pas avoir d'enfant et donc de ne pas offrir son ventre à la société pour se reproduire, rôle de l'âge qui là encore est un élément majeur de mise à l'écart chez la femme, devenue « moche », stérile et de plus mieux pensante avec l'expérience.

Mona Cholet développe ces trois pistes en trois parties, s'appuyant plus sur l'accumulation de citations, de rapports de récits de femmes, de travaux d'experts et de statistiques que sur la réflexion. On retrouve ici cette démarche que j'avais déjà relevé ailleurs d'affirmations sans preuve et d'utilisation de l'exemple, du cas particulier pour preuve.

Le dernier chapitre dénonce la main mise de la rationalité sur notre monde (Mona Cholet se décrivant comme très irrationnelle, intuitive… caractères typiquement associés aux féminins alors qu'elle réprouve cette attribution). Cette rationalité a créé notre monde basé sur la science, la performance, la domination, - notamment masculine évidemment. S'ensuit une mise en accusation du monde médical qui s'appuie sur la domination face aux patients en général, et aux femmes en particulier. J'aurais aimé y voir figurer plus souvent les termes « certains médecins » plutôt que les médecins ».

Il s'ensuit un petit (vraiment petit) final conseillant de s'acharner âprement à foutre en l'air tous ces pouvoirs, à s'exprimer en tant qu'être, à sortir du carcan social construit au fil de siècles à l'encontre des femmes, ces sorcières.

Bref un propos salutaire, mais j'ai peu découvert et je n'ai pas été totalement conquise par la mise en forme.
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Je ressors déçue et mitigée de ma lecture de cet ouvrage, qui a fait énormément parler de lui à sa parution.
Le "Sorcières" du titre n'est finalement qu'un prétexte, et j'ai découvert un ouvrage féministe assez consensuel finalement, et sans grandes surprises.
Peut-être est-il sorti au bon moment, avec l'arrivée de #Metoo, etc, et a-t-il permis aux personnes qui le souhaitaient de découvrir le féministe, et la sociologie. Je ne sais pas. Pour ma part, je n'y ai pas trouvé matière à bouleversement, et je ne trouve pas qu'il approfondit quoi que ce soit.
Certains chapitres m'ont même assez ennuyés. Celui sur le choix de ne pas avoir d'enfants, qui aborde très brièvement les bagarres entre féministes "avec" et "sans", sans toutefois aller plus loin. Il m'aurait semblé plus intéressant d'approfondir les choses. Dommage, car ça pourrait nous laisser sur l'idée qu'une bonne féministe est une féministe qui ne se reproduit pas !
Dans l'ensemble, tout me semble survolé et sans trop de nuances. J'ai été aussi assez épouvantée par le chapitre sur la vieille femme, là encore sans nuances et sans espoirs.
J'en ressors avec plus de références (à des livres, oeuvres, ou personnalités) à aller creuser, qu'avec de véritables informations.
Bref, j'ai terminé le livre en me demandant pourquoi il avait tant fait parler de lui. Pour ma part, c'était une lecture dispensable, et qui ne me laissera pas vraiment de traces.
Dommage.
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Je préviens d'emblée : ma critique sera à contre-courant des milliers de réactions enjouées qui dominent à propos de cet ouvrage.
Et pourtant, avant de lire ce livre, j'étais certain de l'apprécier, je pensais qu'il allait flatter mon biais de confirmation et renforcer mon idée intuitive selon laquelle la Femme est souvent persécutée et pour des raisons aussi diverses que ridicules ou révélatrices d'une société profondément construite dans l'intérêt masculin.

Le souci n'est pas que ce livre n'a pas rejoint mon opinion a priori (ce qui n'aurait pas été grave, j'adore être bousculé). le souci est que les raisons qu'il donne me paraissent faibles pour réellement appuyer la thèse qu'il défend, thèse que je défendrais également de manière spontanée si je devais prendre position sans connaître le sujet.

La plupart des arguments énoncés par l'auteure reposent sur bien peu de choses : elle cite des cas particuliers (de femmes dans l'histoire par exemple, surtout américaines et que je ne connaissais pas, mais qui étaient en effet intéressantes), elle reprend des extraits d'autres bouquins connus sur le sujet, elle s'appuie sur des scénari de films qui lui semblent révélateurs soit de ce qu'elle dénonce, soit de ce qu'elle veut mettre en avant.
À chaque fois, à partir de ces oeuvres culturelles ou de ces cas particuliers, elle tire de grandes généralités sur la façon dont sont vues et sont traitées les femmes.
Presque jamais elle ne cite d'études de grande ampleur, ce qui permettrait d'éviter la désagréable impression de "cherry-picking" de sa part. Là, après chaque chapitre, je me suis dit "moui, a-t-elle vraiment prouvé de manière fiable et objective ce qu'elle souhaitait défendre ? Pas sûr du tout."
Pour résumer, souvent je rejoignais le fond, mais souvent aussi j'étais frustré par la manière dont les idées étaient défendues, avec de simples exemples qu'elle généralise abusivement.

Je passe outre d'autres éléments de fond qui m'ont dérangé : la très grande tolérance de l'auteure vis-à-vis des mouvements New Age et de leurs positionnements peu scientifiques, sa critique de la rationalité dans laquelle elle mélange allègrement âme et esprit et qui donne la désagréable impression qu'elle souhaite nous pousser à peu nous fier à notre intellect (ce qui me semble clairement la dernière chose à faire dans notre société moderne), ou encore sa critique de la médecine à la fin du bouquin, qui malgré les dires de l'auteure semble jeter le bébé avec l'eau du bain.

Bref, je trouve génial de sa part d'avoir mis tant de sujets sur la table, mais je ne comprends pas que son oeuvre soit devenue un incontournable de la littérature féministe. le manque de rigueur m'a perdu, tout le long.
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Dès son introduction, Mona Chollet crée par ses anecdotes d'enfant et la description de sa fascination pour l'obscur et l'aventure. Je devrais me reconnaître ! Moi-même féministe et travaillant main dans la main avec une association environnementale, artistique, scientifique et spirituelle, je ne voudrais pas tirer sur mon propre camp dans cette guerre si souvent pointée du doigt par l'autrice ! Je pense au contraire qu'il y a plus à gagner à surveiller ses méthodes qu'à jouer de sophismes pour combattre ceux des autres comme deux candidats aux présidentielles qu'on aurait laissés trop longtemps à se regarder en chiens de faïence devant les caméras.

Une présentation linéaire du cours de l'histoire, sous le directe de laquelle le monde est dessiné comme une entité monoculturelle, une vision servie par force cherry-picking qui servent un discours volontairement tourné vers l'émotionnel pour attiser la colère plus que la curiosité. On en restera là pour les sorcières de tout cet essai, une première partie pour s'échauffer les esprits avant mille digressions autour des caractéristiques de la sorcière. Dommage, quand le titre repose à 50% dessus – quand la puissance invaincue tiendra elle en quelques pistes d'ouverture.

Le livre donne plus tard la part belle à un imposant corpus d'oeuvres dont des extraits clés sont analysés en détail ; intéressant d'abord, l'accumulation des redites a fini par m'inspirer de ne plus écouter que d'une oreille très distraite pour ne pas tout à fait lâcher l'affaire à deux heures de la fin. Beaucoup d'exemples ne font pas des généralités, même s'ils les illustrent ; mais comme l'autrice le dit elle-même, les chiffres, c'est pas trop son truc.

Ainsi, nous avons une oeuvre qui aurait pu se trouver intéressante si elle ne s'était pas entachée avec son piètre travail de recherche ; autant de défauts qui sont ressortis davantage comme je lisais Titiou LeCoq en parallèle et dont le travail d'historienne mais aussi de vulgarisatrice sait rester dans la mesure de ses sources. Une formation universitaire peut-être différente entre leur profession respective qui expliquerait ces approches si différentes malgré un sujet et un point de vue similaire. J'aurais aimé que ces "autres possibles" qui y sont présentées soient appuyés par un travail plus solide et honnête.
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J'ai lu Sorcières au moment de sa sortie. C'était l'effervescence dans la petite bulle féminine (et gentiment féministe) que je fréquentais. J'avais très envie de le lire !

Et avec le recul, pas certaine que ce soit un livre qui secoue ou fasse réfléchir tant que ça, dans le sens où les lecteurs seront certainement des lectrices déjà convaincues par la cause féministe.

J'y ai senti beaucoup de colère. Et à part la première partie sur les sorcières historiques que j'ai beaucoup aimé (sans être en mesure de juger la véracité des infos partagées), j'ai vite eu l'impression de tourner en rond.
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Le thème est intéressant, le plan est prometteur mais les développements sont construits par un empilement d idées d autres auteurs sans développement d une réflexion autonome liant ces thèmes.
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Une réalité historique y est bien dépeinte, mais cela devient rapidement ennuyeux à lire
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Beaucoup, beaucoup, beaucoup de mots pour parler des stéréotypes connus de notre univers occidental avec des citations a n'en plus finir, ces citations provenant principalement de romans ou de films, mais très peu d'études ou de d'écrits de sociologues, qui auraient donnés un côté plus sérieux. J'aurais aimé voir les réalités des femmes dans les différentes époques de l'humanité, (la petite histoire des sorcières ne représente qu'une courte période) ainsi que du Moyen Orient et de l'Orient ce qui aurait peut être apporter un autre point de vue ou en tout cas donner un côté moins redondant à ce livre. Et que dire de ces pauvres femmes qui ont choisi la maternité, au détriment de leur réalisation personnelle, j'avoue que je reste très perplexe face à l'exploitation de ce thème, puisqu'on n'y voit surtout des femmes qui pour se réaliser pleinement ont choisit d'être nullipare, et pour les autres que de complexité dans la gestion de leur vie (ce qui est toutefois la réalité de la majorité des femmes car elles portent la charge mentale). C'est un ouvrage à mon avis très incomplet. Je m'apprête à lire Réinventer l'amour du même auteur, a suivre!
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