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Citations sur Le palanquin des larmes (42)

Le choc eut des effets sur l'organisme : mes règles ne venaient pas. Alors, je devins folle de terreur. Ignorante comme je l'étais, je me mis en tête que le seul contact de la semence pouvait m'avoir fécondée puisque c'était là une matière vivante et mobile... Ce cauchemar m'incita à aller voir en cachette des femmes douteuses qui vendaient des drogues interdites destinées à avancer les règles ou à les faire venir. Ces produits étaient dangereux mais mieux valait mourir à cause d'un médicament qu'être enceinte de Fong. Comme je ne l'étais pas, tout redevint normal.
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Au début de l'année 1953, je fus enceinte. Férue comme je l'étais et en Chine je n'étais pas la seule de tout ce qui touche à l'horoscope, je calculai la date de naissance du deuxième enfant et j'en fus accablée : il devait naître sous le signe du Dragon. Or, Paul était né l'année du Tigre. Le tigre et le dragon, non seulement ne peuvent pas s'entendre, mais ne peuvent que lutter pour essayer de se dévorer. Il n'y avait pas de. doute pour moi que mon petit Paul aurait à souffrir de ce deuxième enfant. Aussi surprenant que cela paraisse au lecteur occidental, mon amour pour mon fils était tel que, dans cette certitude, je résolus de ne pas laisser naître cet ennemi. Je me procurai en secret mais sans difficulté un certain nombre de drogues destinées à provoquer l'avortement et j'arrivai à mes fins.
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Je suis née dans un pays féodal, je me suis mariée l'année où la Chine s'apprêtait à franchir d'un seul coup plusieurs siècles. Avec ses coiffeurs européens et ses cinémas américains, la petite-bourgeoisie de Shanghai était restée sourde aux grondements qui approchaient. II n'y avait, chez les miens, que mon frère Ching Son pour comprendre que pendant ces quelques mois où le destin avait décidé malgré moi d'unir la famille Chow à la famille Liu, c'est le destin du monde qui avait changé de figure. Les événements qui intéressent six cents millions de Chinois ne passeront plus par-dessus nos têtes: nous aussi, bientôt, ils vont nous concerner.
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L'ainée des filles, Liu Yu Ying, avait la trentaine. Une grande cicatrice, reste d'un accident d'auto, lui barrait le front, et une méningite contractée dans son enfance lui avait donné une sérieuse surdité. Avec un physique ingrat au naturel, si j'ose dire, et considérablement dégradé, elle était restée vieille fille parce que les riches n'en voulaient pas et quelle ne voulait pas des pauvres.
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(En parlant de l’inquiétude),
Ceux qui avaient le plus de raison d’en avoir, les hommes les plus compromis et les plus corrompus - généraux seigneurs de la guerre, banquiers et chefs de gang de toutes eaux - ont rejoint Formose. La peur du lendemain a incité plus tard les hommes des classes possédantes à choisir Hong-Kong, tout proche pour y attendre la suite des évènements.
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”Trouver une belle-famille” est en Chine une expression très claire : cela veut dire : se fiancer, puis se marier. Car, épouser un homme, c’est épouser du même coup sa famille.
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Au reste, ma grand-mère possédait toute une gamme de médecines et pour toutes les circonstances. Si jamais j’avais contracté vraiment la tuberculose, elle m’aurait prescrit un remède à sa façon : prendre cinq petits rats nouveaux-nés qui n’ont pas encore ouvert les yeux et n’ont pas de poils sur la peau, les tremper vivants dans un bocal d’alcool de riz, laisser macérer quelques mois et boire le liquide. La tuberculose est immédiatement chassée. On n’eut pas à me faire avaler cette mixture.
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Dans la tradition chinoise, la femme était tenue à trois obéissances principales : envers son père, envers son mari, envers son fils quand celui ci avait l’âge d’homme, et quatre morales : ne pas faire de dépenses inconsidérées, être travailleuse, ne pas chercher à séduire, être toujours prête à se sacrifier pour les autres.
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Tchao-tcheou représente sans doute ce qu’il y avaitde plus misérable et de plus arriéré en Chine, d’où le caractère et la réputation de ses habitants pour qui dépenser un sou était aussi douloureux qu’ailleurs en dépenser dix. Économes jusqu’à l’avarice, avares jusqu’à l’absence de tout sentiment humain, ils s’étaient fait une spécialité de la vente de leurs enfants.
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Une gracieuse jeune fille parut sur la scène, salua le public en s'inclinant, vint s'asseoir devant l'étrange instrument, et commença à jouer. ses mains volaient sur le clavier comme des oiseaux enchantés. C'était la mélodie d'un autre monde, meilleur et plus beau que celui-ci , tantôt des chevaux galopants; c'était comme les vagues de la mer ou comme la pluie du ciel.
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