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Citations sur Hercule Poirot quitte la scène (27)

— L’affaire qui nous occupe, Hastings, sera ma dernière, continua-t-il. Et ce sera aussi la plus intéressante, car notre meurtrier est exceptionnel. Il possède une technique extraordinaire que, malgré moi, je ne puis m’empêcher d’admirer. Jusqu’à présent, il a opéré avec une telle habileté qu’il m’a battu, moi, Hercule Poirot ! Il a lancé une attaque à laquelle je suis incapable de trouver une parade.
— Si vous étiez aussi robuste qu’autrefois…
J’avais prononcé cette phrase d’un ton apaisant ; mais, selon toute apparence, ce n’était pas ce qu’il fallait dire.
— Combien de fois faudra-t-il vous répéter qu’il n’est pas besoin d’effort physique pour démasquer un criminel ? Il suffit de réfléchir, de faire travailler ses petites cellules grises.
— Euh… oui, naturellement. Ça, vous êtes capable de le faire. Fort bien, d’ailleurs ?
— Fort bien ? Ah ! mon ami, vous me vexez. Je suis capable de le faire à la perfection. J’ai les jambes paralysées, mon cœur me joue des tours, mais mon cerveau fonctionne toujours sans la moindre défaillance. Il est, vous le savez depuis longtemps, de toute première qualité.
— Voilà qui est magnifique, dis-je doucement.
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- Les gens ont en général beaucoup trop peur des responsabilités. Ils abrégeraient les souffrances d'un chien malade. Pourquoi pas celles d'un humain?
- [...]
- Moi, je ne le ferais pas. On ne peut pas permettre aux gens de décider de la vie ou de la mort.
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Quel est celui qui n’a jamais ressenti un soudain serrement de coeur à revivre une ancienne expérience ou à éprouver une émotion inhabituelle ?
« J’ai déjà fait cela. »
Pourquoi ces simples mots nous émeuvent-ils toujours aussi
profondément ?
Telle était la question que je me posais alors que, assis dans un coin de mon compartiment, je regardais défiler le paysage plat et monotone de l’Essex.
Combien de temps s’était-il écoulé depuis que j’avais fait ce même voyage avec la stupide impression que le meilleur de ma vie était déjà derrière moi ? Blessé au cours de cette guerre qui, pour moi, serait toujours la guerre, en dépit du fait qu’elle a été surpassée depuis lors par une seconde plus terrible encore, j’étais persuadé en 1916 que j’étais déjà mûr ! J’étais alors incapable de comprendre que, en réalité, ma vie ne faisait que commencer.
J’allais sans le savoir encore, d’ailleurs, à la rencontre de l’homme dont l’influence devait modeler et façonner ma vie. En fait, je me rendais chez mon vieil ami John Cavendish dont la mère, récemment remariée, possédait une maison de campagne baptisée « Styles Court ».
Je ne voyais dans ce voyage que l’agrément d’aller renouer de sympathiques relations, loin de me douter que je serais sous peu plongé dans les ténébreuses complications d’un crime mystérieux.
C’était donc à Styles que j’avais retrouvé Hercule Poirot, cet étrange petit bonhomme dont j’avais fait la connaissance en Belgique. Je me rappelle encore ma stupéfaction en le voyant remonter la grand-rue du village de sa démarche un peu claudicante, le visage orné de son extraordinaire moustache.
Hercule Poirot ! Depuis cette époque, il était resté mon ami le plus cher, et c’était en pourchassant avec lui un autre meurtrier que j’avais rencontré celle qui devait devenir ma femme : la plus douce, la plus loyale, la plus merveilleuse compagne qu’un homme ait jamais eue. Elle reposait maintenant dans la terre d’Argentine, morte – comme elle l’aurait souhaité – sans éprouver de longues souffrances ni connaître la débilité de la vieillesse. Hélas, elle avait laissé derrière elle un homme solitaire et désemparé.
Ah ! si j’avais pu revenir en arrière, recommencer ma vie ! Si j’avais pu me retrouver par magie en ce jour de 1916 où j’allais à Styles pour la première fois !… Que de changements avaient eu lieu depuis lors ! Quels vides parmi les visages familiers ! Quant à la maison elle même, elle avait été vendue. John Cavendish était mort, mais sa femme Mary – cette fascinante et énigmatique créature – était encore en vie, quelque part dans le Devon. Laurence, lui, habitait l’Afrique du Sud, avec sa femme et ses enfants. Des changements, oui. Des changements partout.
Seule, une chose était restée étrangement semblable : je retournais à Styles pour y retrouver Hercule Poirot.
J’avais été fort étonné, quelques jours plus tôt, de recevoir...
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Soudain son ton redevint amer :

- C'est le côté déprimant de ces endroits, de ces pensions de famille dirigées par des gens bien nés, ruinés : elles sont pleines de ratés, de gens qui n'ont jamais rien réussi et ne réussiront jamais rien, qui ont été vaincus et brisés par la vie, de gens vieux, fatigués, finis.

Sa voix s'éteignit. Une profonde tristesse m'envahit. C'était tellement juste ! Nous étions tous là des gens au crépuscule de la vie : têtes grises, coeur gris, rêves gris. Moi-même, j'étais triste et solitaire, et la femme qui me côtoyait, amère et désillusionnée. Le Dr Franklin, plein d'ardeur et d'ambition, était contrecarré, avait les ailes coupées. Sa femme était la proie de la maladie. Le paisible petit Norton boitillait à la recherche d'oiseaux. Même Poirot, le brillant Poirot de jadis, était maintenant brisé, infirme.
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A mon âge, on aime à revivre le passé.
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C’est une erreur grossière que de croire qu’un homme affaibli physiquement est, du même fait, diminué intellectuellement. Il n’en est rien. La vieillesse affecte beaucoup moins le cerveau qu’on ne le pense généralement.
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- Car après tout, qu'est ce que la culpabilité ? Et qu'est ce que l'innocence ?
- Je n'aurais pas cru, dis-je, qu'il pût y avoir le moindre doute à ce sujet.
Le docteur se tourna vers moi.
- Qu'est ce que le mal ? Qu'est ce que le bien ? Les opinions varient d'un siècle à l'autre, parfois d'un pays à l'autre. Ce que vous pourriez déterminer, ce serait probablement la nature du sentiment de culpabilité ou d'innoncence. Mais, en fait, un tel test n'aurait pas la moindre valeur.
- J'avoue ne pas très bien vous suivre.
- Mon cher ami, imaginez un homme qui se croit le droit divin de tuer... disons un usurier ou un proxénète ou tout autre personnage susceptible de soulever l'indignation. Il commet ce que vous appelez, vous, une action coupable, mais ce qu'il considère, lui, comme un acte parfaitement innocent.
-Il me semble pourtant qu'un meurtre doit forcément s'accompagner chez celui qui le commet d'un sentiment de culpabilité.
- Hum ! je peux vous avouer, répondit le docteur Franklin d'un air enjoué, qu'il y a des tas de gens que j'aimerais tuer, moi ! Et ne croyez pas qu'après cela, mes nuits seraient troublées par des remords de conscience. Voyez-vous, je pense que quatre-vingt-dix pour cent de la race humaine devrait disparaître. Et nous vivrions ensuite en meilleure intelligence.
Il se leva et s'éloigna en sifflotant entre ses dents.Je le considérais d'un air sidéré. Un petit rire de Poirot me fit revenir sur terre.
(p.55)
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Mon pauvre ami. Je l’ai décrit maintes fois ; aussi bien ne ferai-je maintenant que mentionner les changements qui s’étaient produits en lui. Perclus d’arthrite, il ne se déplaçait plus que dans un fauteuil roulant. Son corps, autrefois plutôt replet, avait littéralement fondu, et son visage était sillonné de rides. [...] Seuls, ses yeux n’avaient pas changé : ils étaient toujours aussi vifs et pétillants. De plus, en ce moment, leur regard était adouci par une incontestable émotion.
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Nous ne chasserons plus ensemble, mon ami. Notre première chasse, c'est ici que nous l'avions faite, vous rappelez-vous ? Et c'est ici que nous aurons fait la dernière.
C'était le bon temps...
Oui, c'était vraiment le bon temps.
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Il vous faut bien comprendre ceci, Hastings: chacun de nous est un meurtrier en puissance. En chacun de nous, se manifeste de temps à autre le désir de tuer; mais pas forcément la volonté de tuer. Combien de fois avez-vous entendu dire:"Elle m'a mis dans une telle rage que j'aurais été capable de la tuer!" - "J'aurais pu le tuer pour avoir prononcé de telles paroles!" -"J'étais tellement furieux que j'aurais pu lui tordre le cou!" Et toutes ces affirmations sont littéralement vraies. En de tels moments, votre esprit est parfaitement clair: vous aimeriez tuer tel ou tel individu.Mais vous ne le faites pas, parce que votre volonté n'approuve pas votre désir.
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