J'avoue que l'illustration de couverture m'a attirée. le style d'
Olivier Balez est assez rétro, les couleurs naturelles apportent une belle harmonie, uniquement en aplats, mais avec parfois des effets de matières, le trait est brut, travaillé au pinceau. La représentation de l'architecture de l'époque est soignée, réaliste, très présente. le style s'accorde à merveille à l'histoire. Cette bande dessinée raconte la vie et surtout l'influence de Robert Moses sur la ville de New-York, c'est un urbaniste de renom, un personnage qui a façonné la ville à son image. le récit met en avant cet aspect, la partie concernant sa déchéance est assez vite éludée, et la réflexion sur les choix urbanistiques est à mon avis trop vite évoquée. C'est un sujet qui aurait pu me concerner, certaines villes françaises comme Brest et
Le Havre, détruites pendant la guerre, ont subi l'influence de ses idées, et ce n'est pas une réussite. C'est l'époque du “tout automobile”. le récit reste assez linéaire, et on n'entre ni dans la peau du personnage, ni dans celle de la ville, le scénario de
Pierre Christin manque de prise de parti, j'ai l'impression d'avoir lu un compte rendu, sans âme, heureusement sauvé par le graphisme d'
Olivier Balez.