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Critique de wooter


Une petite cabane perdue au bout d'un sentier rocailleux, entouré par une nature sauvage et pour seuls voisins casse-noix, les écureuils. Ça fait rêver, non ? Eh bien c'est ce que c'était dit Stanislas, notre héros.

Henry Dès, chanteur pour enfant disait dans une de ses chansons ‘'C'est l'histoire d'une vipère qu'est copine avec un champignon.'' Ici c'est plutôt l'histoire d'un bidasse qu'est copain avec un sanglochon.

Le Stan, je me permet le surnom parce qu'on se connaît depuis que j'ai refermé ce bouquin, il a du voir et faire du sale au Mali. Mais maintenant tout ça c'est derrière et il aspire à la paix et a la tranquillité. D'où la petite propriété paumée en pleine montagne. Sans 5G et trottinettes en libre service, mais comment fait-il ?!

Toujours hanté par les fantômes des copains perdus au champ d'honneur, il s'autorise de rares évasions à coup de whisky, il planque sa quille dans un tronc d'arbre loin de la maison sur son vaste terrain histoire de pas glisser dans le travers très franchouillard de la boisson pour chasser ses démons.
Tout va bien et tout et tout, jusqu'à ce que des chasseurs du coin s'agitent le neurone et décident de s'octroyer un chemin sur la propriété de Stan.
Il va leur dire que ça va pas la tête, que ça se fait trop pas wesh, que « c'est chez nous ici » comme disent nos anciens. Sauf que les chasseurs, faut pas leur chercher des noises, surtout quand ils ont attaqué l'apero, c'est-à-dire dès 9h. Et en bons gars du cru ils lui expliquent qui c'est le patron..

Tu la sens monter la mayo ?

La première partie du roman se révèle de facture assez classique et rustique avec pour base une intrigue qui sent bon la rusticité campagnarde, le gros rouge qui tache.

Mais Olivier Ciechelski, s'il sort ici son tout premier bouquin, semble ne pas en être à son premier rodéo car il sait surprendre son lectorat avec un tournant narratif qui surprend agréablement et bouscule un peu la zone de confort initialement dessinée.

Sans baver sur le contenu de l'évolution narrative, on assiste à une évolution stylistique qui monte crescendo et tire franchement sur le nature writing, c'est très bien amené, c'est délicat et agile, l'alternance entre un récit testostéroné et un autre plus contemplatif est une variation raffinée et quand en plus le tout est soutenu par une intrigue solide, bah on se la régale.

J'ai apprécié le petit clin d'oeil à ce bon vieux XDDL, c'était donc dans ce bouquin qu'il était caché depuis tout ce temps alors ?!!

Un roman qui empreint de rural noir comme certains de Franck Bouysse et collé serré à la nature, puant la sève et les herbes sauvages comme un Into the wild de Jon Krakauer, sans en copier l'aspect initiatique.

Marqué par une fin surprenante et tellement bien écrite je vous recommande ce bon boulot d'auteur et cette énième publication racée sur le plan stylistique, de Rouergue qui nous rince comme toujours avec du qualitatif, ouais, ouais.
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