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3.4/5 (sur 66 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Orléans , 1973
Biographie :

Né en 1973 à Orléans, il réalise et produit deux courts métrages avant de s'associer à Laetitia Mikle pour tourner le documentaire De Profundis. Parallèlement, il passe plus d'un an à filmer Lettre du dernier étage qui sera montré pour la première fois à Locarno en 2004.

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VLEEL 301 Rencontre littéraire avec Caroline Bouffault, Olivier Ciechelski et Cécile Tlili


Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il fut réveillé par une odeur de feu.Il faisait encore nuit.D'abord il ne bougea pas,essayant de deviner d'où provenait la fumée. La lune était sortie et ses rayons droits comme des stucs baroques transperçaient les cimes.Delongs rameaux hérissés de lichen s'inclinaient comme des lianes au -dessus de lui,dans une imitation de décor gothique.Il se demanda où les gens du village avaient enterré leurs morts.Il chassa cette idée quand la fumée ,rabattue dans sa direction par une brisé tiède ,apparut dans les rayons de lune.Il se leva ,prit son sac et suivi la piste qui lui indiquait le vent( Page 103).
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C'était ça : du bleu .
Il y avait d'abord eu la sensation vague d'une anomalie.Il s'était arrêté. Il avait écouté. N'avait rien entendu d'autre que le roulement de la rivière en contrebas ,presque imperceptible en cette saison ,et le chuchotis du vent dans les cimes des résineux.Il avait jeté un regard circulaire autour de lui,sur le sol semé d'aiguilles et de pierres blanches ,sur l'anarchie familière des genêts ,des buis et des genévriers ,et la brume tiède et rosàtre qui brouillait ,juste en face ,la colline de Villedieu.( Page 11).
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Créer du bruit pour briser le silence ne lui était d’aucune aide. Le plus souvent, la musique lui donnait le même sentiment de vulnérabilité que la lumière de la lampe : elle l’empêchait d’écouter le silence ; elle l’aurait empêché, par exemple, d’entendre le moteur d’une voiture à l’approche, où tout autre forme de menace. Car même s’il ne le formulait pas, il en était venu à considérer comme une menace tout élément extérieur. L’inquiétude était devenue l’essence même de son rapport au monde.
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16. Cette solitude, il l'avait convoitée longtemps. Il avait pris l'habitude de se la figurer, d'imaginer avec un luxe de détails quelles formes elle pourrait prendre. C'est ainsi qu'il supportait la promiscuité des casernes et des camps de base. A l'époque, quand il ne trouvait pas le sommeil, il l'élaborait patiemment, la construisait en pensée, à la manière des cités virtuelles des jeux vidéo. Il imaginait d'abord le lieu : une forêt, une île, une montagne. Il s'y voyait libre de son temps, libre de ses gestes, libre de son apparence ; libre de ne pas parler, de laisser pousser sa barbe et ses cheveux, de gouverner lui-même le déroulement de ses journées. Il mangerait quand il aurait faim, se coucherait quand son corps serait fatigué, se lèverait avec la lumière du jour. Dans ses fantasmes, la solitude impliquait toujours la nature : le bruit du vent dans les arbres, celui de la pluie sur le toit, le silence criblé d'étoiles les nuits d'hiver...
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Il est calme maintenant.Il n'a plus ni désir ni colère.Il lui semble flotter entre la lumière et l'eau.Sa respiration est de plus en plus faible.Il ne veut plus rien.Il n'attend plus rien,il regarde : d'abord les cristaux de neige que son haleine fait fondre,puis la femme qui tient encore son fusil d'une main tremblante.Dans un ultime effort il se tourne vers la grotte ,vers le torrent plein d'autres vies ,de formes infinies, de signes mystérieux ;puis à nouveau vers la neige sale qui brille au soleil et qui ,pour quelques heures encore, porte l'empreinte de ses pas ,des pas de géant, larges ,lourds,profonds,et hérissés ds griffes.( pages205/206).
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Repartir. Ne plus être là. Trouver un autre endroit peut-être, une autre solitude. Ne plus être vu. S’évanouir dans la nature. Il n’était pas le bienvenue ici. Il avait cru pouvoir vivre là sans jouer le jeu de la communauté humaine. Mais la communauté humaine ne voulait pas cela et il ne serait plus jamais en paix. La violence l’avait retrouvé, il l’avait endossée comme un vieux vêtement confortable. Elle était revenue comme un geste qu’on a fait mille fois, comme la poignée de porte qu’on trouve dans le noir, comme l’outil connaît la main, comme la main connaît l’arme, l’arme qui parfois devance le geste et cherche la main.
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26. Stan restait rarement inactif. Quand il s'asseyait, une angoisse diffuse ne tardait pas à tisser autour de lui sa toile invisible. Il éprouvait sur cette colline ce qui se rapproche sans doute le plus du bonheur, et pourtant ce bonheur n'était pas sans mélange. Quelque chose planait alentour comme un brouillard sombre, qui l'empêchait d'être parfaitement serein. Alors il se remettait au travail. La succession des tâches à accomplir donnait une forme à son temps, un sens concret à la succession des jours. C'est ainsi que jour après jour, son jardin était devenu cet ensemble harmonieux, parfaitement entretenu, rationnel et vivant à la fois. Ce jardin était plus qu'un moyen de subsistance. C'était sa première pensée du matin. Pas comme une tâche à accomplir plutôt comme une visite, un rendez-vous.
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86. Le spectacle du troupeau l'apaisait. C'était comme regarder une rivière ou un feu de bois. Les sonnailles, dont le tintement régulier évoquait celui des ralingues sur les mâts dans un port à l'approche d'un grain, contribuaient à l'hypnose légère dans laquelle la scène le plongeait.
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Créer du bruit pour briser le silence ne lui était d'aucune aide. Le plus souvent, la musique lui donnait le même sentiment de vulnérabilité que la lumière de la lampe : elle l'empêchait d'écouter le silence ; elle l'aurait empêché, par exemple, d'entendre le moteur d'une voiture à l'approche, ou toute autre forme de menace. Car même s'il ne se le formulait pas, il en était venu à considérer comme une menace tout élément extérieur. L'inquiétude était devenue l'essence même de son rapport au monde.
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204. Le désir et la peur font jeu égal, inhibant toute action. Son corps désire quelque chose mais lui ne sait pas quoi. Son être tout entier veut, mais ce vouloir est ignorant de son propre objet. L'incompréhension, mêlée au bouillonnement insensé de cette exigence aveugle et tyrannique, crée en lui un précipité de rage et de panique. Il est la corde d'un arc, tendue à se rompre dans l'indécision de la cible.
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