Plus c'est gros, mieux c'est !
Pas toujours, pas toujours...
Le soleil va bientôt exploser, la Terre décide donc de foutre le camp.
Voilà un pitch sommaire digne de la SF à papa, mais qui peut faire le job avec un bon auteur à la barre. Avec
Liu Cixin, Monsieur "
Le Problème à trois corps", et même si c'est du reconditionné, je me dis que cela devrait être une partie de plaisir, surtout avec les retours des uns et des autres. Car la SF, ce n'est pas que le post apo ou l'anticipation pessimiste, c'est surtout le sense of wonder, le fait de t'en mettre plein la gueule et sortir de ta lecture avec des étoiles plein la tête.
Donc, même si le fait de transformer notre planète en vaisseau spatial peut paraitre tiré par les cheveux, c'est un peu de cet émerveillement que l'on recherche parfois.
L'incrédulité, pourquoi pas, mais qu'on assume. Et ce n'est pas le cas ici.
Liu Cixin nous la joue hard SF, se veut réaliste dans la technologie utilisée. Même si je ne suis pas un scientifique, j'ai tout de même eu de sacré doute sur la possibilité et les conséquences de propulser notre belle bleue vers un ailleurs meilleur. (ce que notre cher professeur
Lehoucq confirmera dans le scientifiction consacré à ce texte dans le Bifrost 98)
Mais passe encore à la limite, je suis peut être trop rationnel, trop terre à terre. L'important, c'est l'histoire, les personnages qui peuvent faire passer de grosses couleuvres. Robert (
Charles Wilson) sait que j'aime bien cette focale centrée sur un individu, nous donnant par le petit bout de la lorgnette les conséquences sociétales et politiques. Mais encore ici, ça pêche. Trop court pour développer un personnage crédible, le traitement des bouleversements induits restent en surface et semble bien peu crédible encore une fois.
Bref, ni l'histoire, ni la vraisemblance ne m'ont satisfait. Pire, alors qu'il me restait quelques pages pour savourer le twist final, mon désintérêt était tel que j'ai attendu 24 heures pour les lire avec un ennui poli.
Et de toute manière, c'est trop cher, bien trop.