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Critique de AdeleHeu


Il est très difficile de rendre compte de ce récit-réflexion-témoignage qui débute le 21/03/2020 . Les thèmes en sont : le Temps et ses différentes strates que la Mémoire assemble, la Mort qui advient toujours et jamais, l'absence d'Oubli par la grâce de la littérature.

La narratrice témoigne de cette période sans durée précise (« entre avril et septembre 2020 des années avaient passé ») , « sans mesure et sans air », « si vaine et sans évènement ». Elle lutte pour que cette période ne soit pas sans mots.
Tout commence par le départ, sans rien, « autodévalisée », et celui-ci ravive « la scène ancestrale de l'exode, génération après génération ».
La pandémie rend présentes d'autres pestes : celle d'Athènes relatée par Thucydide, celle de Londres transcrite par Daniel Defoë.
Pendant cet An du Lent Silence intérieur, comme elle le nomme, où « on n'avait ni futur ni figure » se compose le Rêvoir, une autre façon de voir, de rêver, dans laquelle les récits les plus anciens se mêlent, date à date, et donnent sens au récit actuel, lui donnant une portée mythologique.

Tout cela emporté par la majestueuse beauté de la langue d'Hélène Cixous, ses créations de mots qui élargissent le réel.
La phrase se module au rythme de la pensée, qui est vive comme l'éclat de l'écaille d'un poisson qui remonte le courant. Elle est longue, souvent non terminée, sans point, comme la pensée qui ne s'arrête jamais.
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