AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les derniers jours (20)

La modernité est centenaire : les avants-gardes ont commencé vers 1905-1910. Aujourd’hui, un siècle après leur passage, on découvre, en se retournant, une terre dévastée.
Commenter  J’apprécie          00
Il y a eu un romantisme des frontières comme il y a eu un romanesque des murs. Sans frontière, pas de pensée, pas de passion, et pas de poésie.
On passait naguère le poste de douane d’un cœur qui battait plus fort, dans l’attente des délices qui attendaient derrière, chocolats, alcools ou tabac interdits, comme on franchissait la porte d’une chambre dans l’impatience de découvrir ce qu’elle allait offrir, une saveur nouvelle, ou le goût bouleversant d’un corps inconnu.
Sans frontière, le romanesque disparaît et dans l’indifférence grandit la barbarie.
Un pays qui n’a plus conscience de ses frontières est un corps corrompu qui, dans l’oubli de son enveloppe, coule comme une charogne en décomposition.
Commenter  J’apprécie          00
Grandir : tuer ceux que l’on aime par les tourments que nous leur infligeons sans le savoir, sans voir la vie qui s’en va d’eux, les cheveux blanchis, les gestes plus lents, les paroles entremêlées, alors que nous nous obstinons à les vouloir pareils à ce qu’ils ont été.
Commenter  J’apprécie          00
L’orgueil du fermier à se mouvoir dans l’espace de sa maison et dans l’étendue de ses champs comme il l’entendait s’est éteint pour devenir l’humiliation du travailleur urbain, fixé le jour à sa machine, et la nuit prisonnier de sa « cellule d’habitation ».
Commenter  J’apprécie          00
J’appartiens à un peuple disparu. À ma naissance, il constituait encore près de 60% de la population française. Aujourd’hui, il n’en fait pas même 2%.
Il faudra bien un jour reconnaître que l’événement majeur du XXème siècle n’aura pas été l’arrivée du prolétariat, mais la disparition de la paysannerie.
Commenter  J’apprécie          00
Camus, le fils d’une femme de ménage illettrée, disait que la langue était sa vraie patrie. Je dirais plutôt que la patrie, comme le dit si justement le mot, est le pays du père et pour lequel il s’est battu, mais que la langue qu’on y parle est appelée pour sa part maternelle, parce qu’elle a été reconnue, dès les premiers moments, par le visage de la mère penchée au-dessus du berceau.
Parler en ignorant la grammaire, cette autre forme du « logos » divin, c’est précipiter le monde dans la folie.
Commenter  J’apprécie          00
La lecture n’est jamais plate ni linéaire. Un livre est d’abord « un volume », qu’on saisit dans son épaisseur. On creuse dans sa masse, on fouille, on sonde, on attrape un éclat, on dégage une pépite. Rien de cette lecture superficielle du déroulement électronique, qui clignote ou s’efface aussi vite. Sa pesanteur dans la paume renseigne immédiatement sur le moment où l’on est arrivé, vers le milieu ou vers la fin. La lecture ne se perd pas sur une surface homogène, mais se renforce par mille sensations, une infinité de détails inconsciemment enregistrés par le cerveau, et ce poids dans la main atteste la gravité, ou la lourdeur, des idées que l’esprit y découvre.
Commenter  J’apprécie          00
S’il me fallait dire ce qu’est une page « bien écrite », je serai tenté de répondre que c’est une page qui me donne envie d’en écrire une à mon tour, de sorte que la littérature n’est rien d’autre peut-être que cette conversation dans le temps entre un vivant et un mort.
Mais il y a aujourd’hui si peu de pages bien écrites que, lentement, nous nous enfonçons dans le silence et dans la solitude.
Commenter  J’apprécie          00
Le seul voyage qui vaille n’est pas d’aller vers d’autres paysages, mais de considérer les anciens avec de nouveaux yeux.
Commenter  J’apprécie          00
Il arrive pourtant qu’apparaisse, dans un texte que l’on croyait connu, un sens différent de celui d’autrefois, il y a quinze ou vingt ans. Une profondeur s’est installée, ombres et lumières se distribuent différemment, et le temps s’est creusé au lieu de s’aplatir.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (13) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    859 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}