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EAN : 9782912104151
223 pages
L'Homme libre (30/11/-1)
4/5   3 notes
Résumé :
Louis Ferdinand Clauss fut l'un des raciologues et des islamologues les plus réputés de l'entre-deux guerres. Son originalité est de renoncer à toutes les théories raciales nées du darwinisme pour se tourner sur l'étude des différences d'un point de vue spirituel en plus de l'aspect physique.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre assez court mais éclairant sur l'autre "raciologie" qui se tramait au début du siècle dernier, celle-ci non pas "biologique", mais plutôt "psychologique" : chaque phénotype porte en lui un rapport au monde, et l'intérêt se trouve dans le fait qu'un type n'est pas associé, par essence, à une race (on trouve des Allemands autant "nordiques" que "faliques", des Juifs "arménoides" ou "alpins"), et l'auteur mentionne bien qu'il n'est pas non plus dans la hiérarchisation des races (un bédouin, par exemple, ne verrait pas "l'âme nordique" - dans la "domination de l'objet" - d'un bon oeil)-, mais plutôt dans un réalisme anthropologique.

La typologie "psycho-raciale" est la suivante :

- Race nordique
- Race falique (dalique, atlantique)
- Race méditerranéenne (westique) ou l'homme du "paraître"
- Race du désert ou de la "révélation"
- Race proche-orientale (alarodique, arménoide) ou l'homme de la "rédemption"
- Race ostique (alpine)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La première chose qui me frappa en observant ces visages, c’est qu’il en émanait une sorte de « présence au monde » subite, je veux dire : tous ceux qui étaient similaires à ceux de notre nouvelle série de portraits. Ces visages, ces têtes, nous les rencontrons principalement dans les pays de langue arabe.

J’ai alors compris que je me devais d’apprendre cette langue, moins de façon théorique qu’en écoutant ses locuteurs. Ceux qui connaissent l’arabe, même de façon passive, conviendront qu’on y trouve cette caractéristique de « présence soudaine », qui ne correspond en rien à ce que nous appelons « être ». Pour nous en effet, la notion d’« être » est liée à la durée ; nous percevons l’étant dans son état. (Zu-stand) : c’est l’état dans lequel il se trouve au moment où nous en envisageons le devenir possible, les mutations, l’évolution. Le mot « état » lui-même (zustand, apparenté à « stehen », être statique) montre bien que notre entendement conceptuel fixe, pour ainsi dire, l’étant.

La langue arabe n’a pas de mot pour désigner l’« état » dans le sens où nous l’entendons. Les dictionnaires proposent, pour traduire le français « état » ou l’allemand « zustand », le latin « status », l’italien « stato » ou l’anglais « state » (tous parents), le terme « hâl » (pluriel ahwâl), qui est dérivé de la racine hwl et qui signifie : se (re)tourner, se transformer, changer.

Adolf Wahrmund, l’un des plus fins connaisseurs de l’arabe parlé, remarque à ce sujet : « Ce terme… n’a rien à avoir avec une notion quelconque de durée, de permanence ; il signifie en fait tout le contraire : la rotation, le retournement, la transformation, le changement, et cela n’a rien de paradoxal : si, pour un paysan, la fixité et la pérennité en un lieu, dans des habitudes de vie et des activités, sont la condition fondamentale de l’existence, le changement perpétuel, le déplacement vers de nouvelles pâtures sont, pour le nomade, la condition première de son existence spécifique, et c’est pourquoi il ne parlera jamais de sa ‘’situation’’ ou de son ‘’état’’ mais de ses transformations, de ses changements. »
(...)
Nous parlerons tout d’abord de la photographie qui, en l’espace d’une seconde, saisit l’instant fugitif et le fixe au regard : elle arrête net le vivant qui, par essence, ne devient tel que dans le changement perpétuel. Comme toute représentation du vivant et du mouvant, le cliché constitue, au regard de la loi qui gouverne l’existence de ces hommes, une intrusion impie dans l’œuvre du Créateur. Les Dix commandements du vieil Israël interdisent de fixer le vivant par l’image et l’Arabe musulman (s’il ne désire pas faire « moderne » en singeant l’Occident) éprouvera cela comme une horreur : il n’acceptera de se faire photographier que si des forces supérieures y concourent. (pp. 152-153 & 156)
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Un homme de la Rédemption qui serait en même temps homme du monde : voilà qui implique une dénaturation de l’être et recèle un danger qu’on ne soupçonne pas à la vue des clichés de notre moine grec. Nul besoin d’apports étrangers, qu’ils soient méditerranéens ou nordiques, pour susciter ce danger : un représentant authentique de ce type humain peut accomplir en lui un véritable renversement de son échelle de valeurs, pouvant entraîner une totale déspiritualisation de l’âme.

On est alors en présence d’individus en proie à une soif inextinguible de matière, et donc de puissance matérielle, soif d’autant plus impérieuse et brutale qu’elle doit, pendant toute une vie, couvrir la voix de la conscience propre à ce type humain. Se sachant eux-mêmes esclaves de la chair, ces individus ne veulent voir autour d’eux que des esclaves. Comme il leur est interdit de maîtriser le monde d’entrée de jeu et de vivre, tout simplement et sans problème, dans lui et avec lui, ils inventent des systèmes abstraits pour appréhender les valeurs matérielles de ce monde (par exemple dans le domaine de l’économie et de la finance), et comme cette performance intellectuelle remplace chez eux la spiritualisation qui conviendrait à leur style, et à laquelle ils se dérobent, ils se montrent, par désespérance secrète, absolument sans scrupules et réussissent souvent au-delà de toute limite.

Ils ne vivent que par haine et transforment leur existence en une unique vengeance contre tout ce qui vit. Toutes les valeurs de leur race, dont ils bafouent désormais la loi, ils les transmutent en leur contraire : au lieu de sacraliser, ils désacralisent ; au lieu de spiritualiser, ils propagent la matérialisme.

On rencontre ce type de dégénérés de l’âme partout où des hommes de la Rédemption subissent une décomposition de leur conscience morale originelle. En Europe, elle s’observe surtout chez les Juifs qui s’y sont établis.
(...)
Seule une vie authentiquement sacerdotale peut faire éclore les plus hautes valeurs de la Rédemption : le prêtre est la figure par laquelle la race se présente à l’état le plus pur.
(…)
En raciologie, l’homme de la Rédemption est également appelé « race proche-orientale ». En fait, cette appellation n’implique aucune référence à un paysage-type, conforme à ce style d’humanité, car la relation de l’homme de la Rédemption à la configuration d’un paysage déterminé est encore inexploitée. Le mot « proche-oriental » ne saurait donc renvoyer à autre chose qu’au point de départ effectif à partir duquel cette race humaine a agi sur le cours de l’histoire de l’Orient et de l’Occident. (pp. 201-204)
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