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Devenue orpheline à 16 ans, Fanny est emmenée à Londres par une « bienfaitrice » qui l'abandonne sitôt arrivée. La jeune fille est aussitôt repérée et recueillie par une maquerelle, qui entreprend aussitôt de mettre sa virginité à prix. Une amie délurée et quelques séances de voyeurisme suffiront pour l'instruire.

Fanny tombe amoureuse de son premier amant, amour par ailleurs réciproque. Mais le père de ce dernier l'éloigne du pays : Fanny n'a alors plus d'autres ressources que de se prostituer à nouveau.

L'auteur semble assez fasciné par la virginité, et comme Fanny ne peut la perdre qu'une fois, le calibre des messieurs ira grandissant, pour en donner l'illusion à chaque fois. de même, les autres femmes que la jeune fille rencontre ne manqueront pas de lui faire leur récit de leur première fois. le récit se fait parfois moraliste : condamnation de l'homosexualité (« En effet, sur un grand nombre de gens de cette espèce, ou du moins universellement soupçonnés de ce vice, qu'elle avait connus, à peine en pouvait-elle nommer un seul dont le caractère ne fût, sous tous les rapports, absolument vil et méprisable ») et même du « Vice » en général (« La tempérance élève les hommes au-dessus des passions, l'intempérance les y asservit ; l'une produit santé, vigueur, fécondité, gaieté, tous les biens de la vie ; l'autre n'enfante que maladies, débilité, stérilité, dégoût de soi-même, tous les maux qui peuvent affliger l'humaine nature. »), ce qui est quand même le comble dans un roman dit érotique !

L'écriture est assez réussie, ni vulgaire ni précieuse. Toutefois, on a l'impression que l'auteur n'a pas réussi à se dépêtrer de la moralité de son temps.
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"Fanny Hill, la fille de joie" de John Cleland est un petit plaisir gourmand qui se savoure tel une friandise.

Il ne faut pas s'attendre à un texte d'un érotisme torride, ni à de quelconques outrances. Les scènes dépeintes ne présentent pas une grande originalité et sont finalement très sages. L'intérêt du roman est ailleurs.
Loin de la provocation facile et du cynisme d'aujourd'hui, loin de la vulgarité de certains récits, Cleland s'attache à évoquer le plaisir dans sa forme la plus simple. Et son récit, poétique, parfois naïf, dégage un charme rafraîchissant et se révèle finalement plus troublant que bien des récits plus crus.

Le texte est très bien écrit, et il faut saluer la qualité de la traduction de Fougeret de Montbron, écrivain français libertin contemporain de Cleland. D'ailleurs, il faut aussi souligner la pertinence et l'intérêt de la postface qui revient sur ce travail de traduction, qui s'il n'est pas intégral, est sans doute celui qui respecte le mieux l'esprit du récit de Cleland, à savoir une ode au plaisir et à la sensualité.

Challenge petits plaisirs (8)
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« le plus grand roman érotique anglais de l'âge d'or du libertinage » dixit l'éditeur. Son auteur, John Cleland, l'a écrit en 1749 alors qu'il était emprisonné pour dettes. L'ouvrage demeurera son seul succès et le rendra riche, lui évitant de retourner au cachot. le récit est tellement « audacieux » pour le puritanisme anglais que la perfide Albion n'autorisera sa publication officielle qu'en 1963. En France, c'est Apollinaire, au début des années 20, qui offrit la première édition érudite de Fanny Hill, lui donnant par la même ses lettres de noblesse littéraire. Dans la version d'Apollinaire, les passages les plus « compromettants » étaient relégués en notes de bas de page. Cette édition de Bernard Pascuitto peut donc être considérée comme la première publication intégrale et non expurgée de ce que nombre de lecteurs considèrent comme un chef d'oeuvre.

Pour créer le personnage de Fanny Hill, Cleland s'est inspiré de Fanny Murray, une prostituée de 17 ans qui était l'idole des aristocrates londoniens. Sous la plume du romancier, Fanny raconte ses expériences à travers deux longues lettres où elle décrit sa vie misérable à la campagne, son arrivée sans le sou dans la capitale, son initiation dans une fameuse maison close puis sa spécialisation dans les orgies les plus débauchées. On suit donc au fil des pages la transformation d'une oie blanche en prostitué de luxe. Mais le récit s'attarde également sur les considérations liées au savoir-vivre. Fanny insiste longuement sur la bonne attitude à adopter face à une clientèle haut de gamme et exigeante. L'intérêt réside aussi dans l'évolution de la jeune fille. D'abord pure et innocente, elle acquiert vite l'expérience suffisante pour comprendre comment profiter au mieux de sa situation. Fanny devient une forte femme, intelligente, clairvoyante. Loin d'être une incontrôlable nymphomane (comme les prostitués de Pierre Louÿs par exemple), Fanny ne dédaigne pas le plaisir, mais elle place aussi la vertu au-dessus du vice, ne perdant jamais de vue le fait que ses nombreuses expériences lui ont surtout permis de trouver sa place dans le monde et n'ont pas fait d'elle une débauchée.

Il n'y a rien de glauque dans le récit de Cleland. Les clients sont classe, jamais violents. Même l'adepte du fouet se révèle au final un garçon plutôt gentil. Bien sûr, on est souvent proche d'une certaine forme de caricature, mais je préfère retenir le bonne humeur et la joie de vivre qui traverse le récit. Dans ses deux lettres, Fanny s'attarde, non sans humour, sur les descriptions physiques de ses michetons. Pour ce qui est du passage à l'acte, les choses sont davantage suggérées qu'exprimées dans les moindres détails. Un style très imagé qui m'a beaucoup plu, surtout si l'on y ajoute l'emploi quasi constant d'un passé simple délicieusement désuet : « Comment pûtes-vous m'abandonner ? ».

Bref, je ne suis pas mécontent d'avoir découvert ce grand classique. Voila un roman libertin finalement assez peu émoustillant qui m'a pourtant fait passer un excellent moment de lecture.


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Voilà un petit récit bien coquin d'une jeune fille innocente qui découvre les joies de la luxure. Fanny Hill, orpheline, se rend candidement à Londres chez une dame pour trouver du travail honnête en tant que domestique. Elle est plutôt repérée, à son insu, par une matrone qui entend vendre son pucellage à ces messieurs.
Roman léger et joyeux écrit en 1774, on ne peut que sourire en lisant toute la poésie qu'emploie l'auteur pour décrire l'indescriptible, la volupté de l'acte d'amour ô combien contraire à la morale d'alors et soumis à la sévère censure des autorités religieuses.

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[...]
Loin des mutilations, des profanations, du sang et des excréments chers au Marquis de Sade, Fanny Hill incarne des fantasmes masculins très - trop -sages – et par là-même, presque décevants:

---- le mythe du sauveur: pauvre Fanny! Orpheline à 16 ans, la voilà seule au monde. Elle n'a de cesse de tomber entre les griffes de mères maquerelles qui cherchent à abuser de sa faiblesse pour en tirer profit – soit dit en passant, inquiétante analyse de la psychologie et de la solidarité féminine.
Heureusement pour la jeune fille, des gentilshommes pleins de compassion se relayeront pour lui assurer une vie digne et confortable. Merci messieurs, car selon John Cleland, la gent féminine ne ferait pas long feu livrée à elle-même.
Rassurez-moi, les hommes ne croient pas vraiment qu'une femme tombe amoureuse parce qu'on lui offre gîte et couvert… si?
.
---- le culte de la virginité: le sexe, dans Fanny Hill, se résume à un dépucelage continu. Et puisque qu'on ne se fait déflorer qu'une fois, l'imagination de l'auteur a fait le reste et Fanny Hill semble retrouver sa virginité avec chacun de ses amants. Chaque nouvelle conquête étant bien mieux dotée que la précédente, la jeune héroïne revit plusieurs fois la scène initiatique qui fit d'elle une femme. Et ces hommes plein de fatuité de jouir de l'illusion d'être le premier - chacun son tour.
.
Pas de quoi grimper aux rideaux pour le lectorat féminin… Il y a fort à parier que les amateurs de littérature érotique trouveront ce roman un peu fade. Mais quelle écriture! On retrouve le style des classiques: des phrases élégantes, un vocabulaire choisi avec soin, un style imagé, des tournures châtiée.
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John Cleland est un écrivain britannique assez peu connu, mais dont le livre "Mémoires d'une femme plaisir" (publié sans nom d'auteur) est passé à la postérité. Il paraitrait que le personnage principal de ce roman est directement inspiré d'une prostituée nommée Fanny Murray, qui vécu au XVIIIème siècle.
Ce livre décrit la vie de Fanny Hill, naïve provinciale arrivée très jeune à Londres, qui tombe dans les griffes d'une entremetteuse sans scrupules qui veut la mettre à la disposition de "gentlemen" riches et libidineux. Avant tout, elle souhaite "vendre" très cher la virginité de la jeune fille. D'emblée, Fanny est rebutée par la brutalité des assauts virils. Mais, presque aussitôt, elle fait par hasard la connaissance d'un très jeune homme, Charles, dont elle tombe folle amoureuse. Aura-t-elle droit au bonheur conjugal ? Hélas, non ! Une péripétie éloigne (définitivement ?) le jeune homme. Fanny, abandonnée sans le sou, doit se résoudre à une carrière de prostituée "de luxe". Mais elle change rapidement d'avis sur les choses du sexe: elle ne se prive plus de jouir sans retenue avec ses partenaires masculins, lors de ses fréquentes orgies rémunérées. Ceci n'est pas très "moral" et c'est justement ça qui rend remarquable ce roman du XVIIIème siècle. Les scènes de sexe sont décrites crûment (même si, maintenant, on n'emploie plus souvent les mots « engin » ou « machine ») et, surtout, joyeusement. La plus grande partie du roman est vraiment un hymne à la liberté sexuelle et à la jouissance. Un ultime revirement de situation change le destin de Fanny et donne au roman une sorte de dénouement "moral".
Ceci n'est peut-être pas un témoignage réaliste des moeurs ordinaires des prostituées de cette époque. C'est tout simplement un roman érotique, fort bien tourné, écrit par un homme pour les hommes.

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Fanny Hill est une jeune campagnarde qui perd ses parents et qui se rend à Londres afin de trouver du travail. Candide, elle accepte de suivre une femme "aubergiste" qui lui propose fallacieusement un emploi de bonne. Elle se retrouve dans un bordel. Elle est initiée par une péripatéticienne quelque peu lesbienne. Elle l'entraîne dans des alcôves afin de lui faire découvrir les plaisirs du corps féminin en épiant ses colocataires en pleine action de jouissance.
Fanny Hill nous raconte dans une longue lettre sa découverte du plaisir charnel. Sa beauté fleurit grâce à son expérience des choses de l'amour et à son enthousiasme. C'est une courtisane qui prend plaisir à donner mais qui sait aussi recevoir.
C'est un roman érotique qui ne nous laisse pas devant la porte fermée de la chambre. Les descriptions sont sans fioriture.
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Londres, milieu du XVIIieme siècle. C'est dans cette ville qu'arrive Fanny, une jeune fille sans ressource ayant récemment perdue ses parents et qui a quitté sa campagne pour pouvoir tenter sa chance ailleurs. Une vieille dame toute charmante la prend sous son aile, ce que Fanny croit être charitable jusqu'à ce qu'elle se rende compte bien tardivement des véritables intentions de sa bienfaitrice qui n'est d'autre qu'une mère marquerelle. Elle est sauvée par Charles un bel aristocrate et tous deux vivent une idylle amoureuse mais Charles doit partir et elle se retrouve à nouveau toute seule. Elle revient alors dans le chemin de la prostitution et vit d'émoustillantes aventure sexuelles, en espérant toutefois un jour quitter cette débauche... parviendra-t-elle à sortir de son métier et reverra-t-elle son Charles ?
Fanny Hills est souvent qualifié être un des chefs d'oeuvres de la littérature érotique et sa réputation n'est pas démérité. S'inscrivant dans un siècle marqué par le libertinage et où le sexe est de plus en plus abordé dans les romans malgré les foudres de la censure, l'ouvrage de John Cleland publié en 1749 n'a pas perdu sa flamme dans notre époque plus débridé sur l'art vénérien. Les scènes de sexes qui abondent dans le récit sont élégants et bien écrits, évitant la vulgarité la plus basse : Cleland est astucieux de ne jamais nommer explicitement la chose et d'employer de jolis métaphores toutes délicatement imagées qui intensifient davantage la sensualité de ces passages. Fanny Hills nous conte avec aisance et certaine frivolité ses escapades charnelles et à l'exception de la tentative de viol de l'horrible monsieur Croft, elle vit très bien et sans honte, ni gêne ces passades et en tire souvent plaisir.
Avec Fanny Hills, nous sommes au coeur du monde de la prostitution londonienne du temps des Lumières, et du quotidien des filles vendant leurs charmes, des pensionnaires de maisons closes fort achalandées en passant par les maîtresses entretenues par leurs amants greluchons. Un microcosme des vices et vertus de société anglaise qui derrière ses apparats nobles se complaisent dans le déduit des chambres feutrées. Cependant, on pourra remarquer que la trajectoire de Fanny Hills est très idéalisée et ce malgré les déboires qu'elle traverse régulièrement, elle ne cours aucun danger (où presque) de sa sexualité, éprouve à chaque fois de l'extase dans l'amour, ses client sont tous beaux, robustes et courtois en son égard ses collègues de travail sont tout aussi aimables, elle ne subit aucun mauvais traitement et ne rencontre aucun obstacle dans son but de se libérer de cette voie qu'elle ne dédaigne pas pourtant et ne pense pas à l'argent... parfois par ci par-là elle prend le risque d'être agressée dans la rue où fait face à un client assez grossier mais elle ne rencontre jamais de graves problèmes et autres inconvénients que devait certainement connaître une prostituée dans la réalité. Fourgeret de Montbron va prendre à contre-pied cette vision sereine et joyeuse de la fille de joie avec sa Margot la Ravaudeuse cynique qui méprise ses clients et ne voit qu'en sa carrière qu'abjection et dégout.
Toutefois, justement l'érotisme soyeux de Fanny Hills parle avec un certain réalisme (tempéré toutefois vu le ton de l'oeuvre et des descriptions métaphorisées) du sexe en général, de la défloration (qui est souvent récurrent), de l'homosexualité (mal vu il faut dire par Cleland donc ne vous attendez pas de vision positive dessus ! ) de l'impuissance masculine et ce avec quelque surprenante franchise et modernité de nos jours ! D'autre part, Fanny Hills n'est pas une victime passive des événements mais prend en main son destin et savoure ses badinages sans être honteuse, ce qui peut que nous plaire dans notre société d'aujourd'hui où la femme est libre de faire ce qu'elle veut et d'aimer le sexe. Cela change de toutes ces protagonistes féminines subissant les assauts des uns et des autres comme on voit notamment dans les textes de Sade (que je ne m'y fais pas) et de la littérature érotique du temps passé. Et puis, sans spoiler, on est content que Fanny Hills y trouve sa fin heureuse mais comment elle va l'obtenir, je vous laisse découvrir...
En conclusion un bel roman érotique à lire pas seulement pour être chatouillé au point sensible mais aussi pour voyager dans le coté obscur du 18eme siècle, suivre le parcours d'une femme bien décidée à obtenir ce qu'elle veut et de vivre avec quiétude sa libido. Voilà un beau trésor de la littérature des sens à dénicher et à croquer avec régal !
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Délicieusement libertin, comme on savait le faire à l'époque.
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Non déçu par ce court récit qui fait plaisirs aux "sens".
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