Citations sur Dix semaines à Kaboul - Chroniques d'un médecin militaire (14)
J'ai vu le mal.J'ai vu des enfants déchiquetés par des bombes.J'ai vu des blessés aux membres dilacérés par les explosions.J'ai vu des corps que le feu avait rendu méconnaissables.Derrière chacun de ces blessés,il y a eu un autre homme qui a armé une bombe,qui a visé et tiré avec son arme,qui a fait exploser sa ceinture piégée avec la volonté d'emporter le plus possible de vies humaines.Je n'avais jamais capté auparavant autant d'intentions homicides qu'ici.
Penser la mort est déjà difficile,mais penser la mort avec l'idée que l'on en est responsable est insupportable.
Le destin est pour chacun une énigme.
La camaraderie est une force et un soutien.
Le stoïcisme des hommes exprime leur fierté et leur indépendance.
Malraux écrivait:"Je cherche cette région cruciale de l'âme où le mal absolu s'oppose à la fraternité" J'ai vu et éprouvé cette fraternité.
Vivre ici,c'est vivre avec sa peur:sa peur et celle des autres.
La peur des autres est plus difficile à supporter.
Tant de choses offertes dans la nature et tant de mal entre les hommes.
On a permis à une jeune fille de quinze ans de vivre, dit-il modestement.
Je découvre ici ce pourquoi je me suis engagé à dix-huit ans.
De retour à la base,les spécialistes vont le voir et lui disent: "Toi,t'es un miraculé!"
Ils lui racontent ce à quoi il a échappé.Ils précisent qu'un taliban a été vu en train de filmer l'action.Alors il se dit:Ils avaient envie de tuer du Français.On filmait ma mort.