Parce que j'avais beaucoup aimé
The Girls, j'ai lu
L'invitée.
Pour le titre j'hésite entre ironique ou grinçant : ça aurait pu s'appeler La Squatteuse, ça aurait été plus juste, ou L'Errance...
Alex , c'est une call girl de 22 ans, quand on fait sa connaissance, elle est avec un homme de deux fois son âge, à Long Island où Simon posséde une maison, et un bureau, dans lequel il passe ses journées,( il faut bien gagner l'argent qui sert à obtenir tout ça...). Il croit qu'elle est étudiante. Entre la piscine, la plage , Alex s'occupe comme elle peut. Ce n'est pas vraiment la plus sereine des filles, entre son orgelet qui agit comme un problème lancinant, entre un certain Dom, un ancien mec ou client, qui la menace, on saisit très vite que cette fille n'est pas une belle personne. Au cours d'une soirée, elle ne se comporte pas comme Simon, le voudrait et elle est congédiée. Là, elle se rend compte de ce qu'elle a perdu (un moyen de subsistance) et elle fera tout pour les récupérer, à savoir patienter six jours, jusqu'à la fête qu'il organise où , c'est sûr, Simon la reprendra !
Et le lecteur de suivre cette errance, ses squattages, sa débrouillardise pour trouver de quoi survivre.
Et le lecteur d'être précipitée dans ce tunnel lancinant et tortueux, et de se demander quand et comment elle va en sortir, tellement, elle "craint", tellement, elle ment, vole, triche, exploite toux ceux qu'elle approche. Il faut lui reconnaître une certaine débrouillardise, mais à quel prix ? Son orgelet est là qui la nargue comme un retour de karma, comme une somatisation, rapport à ses choix de vies que son corps (à défaut de sa conscience) désapprouve...
Dom va t'il la retrouver ? Simon la reprendra-t-il ? Et bien, la fin est opaque, - je l'ai relue trois fois ! - Elle est floue, au lecteur d'imaginer la suite et si parfois ce choix de l'auteur est pertinent, là , j'ai trouvé qu'elle bottait en touche. J'ai un embryon d'idée mais aucune certitude...
C'est le point faible de ce roman si particulier, si grinçant. Aucun personnage n'est sympathique, et si certains le sont, comme on les voit avec les yeux embrumés d'Alex qui ne voit en eux que des proies, des "choses" qui peuvent lui permettre d'obtenir d'autres choses.
Ce roman est glauque, alors qu'on est au paradis : plages, soleil, grandes maisons, piscines, opulence... Oui, mais Alex ne posséde rien de tout cela, et nous on est dans la tête d'Alex à se faire du souci pour elle, à la regarder enchainer les mauvaises décisions, prendre les gens pour des pigeons.
Alex, nest pas une belle personne aussi je ne vous recommanderai pas de l'inviter chez vous. C'est vous qui voyez ce que vous pouvez endurer .
L'ambiance, littérairement parlant, est intéressante.
Votre clef est sous le pot de fleurs à l'entrée ? Planquez vos sous et vos médocs, je vous aurai prévenus !