Patrick Cloux désire «lutter contre l'inertie de la pensée», il souhaite que les livres sentent «le foin coupé, les pommes, les bois encore humides». Il y réussit fort bien dans «
Marcher à l'estime» en nous entraînant au gré de sa fantaisie, de ses rêveries pour donner aux rencontres une fluidité magique et nous faire partager son «allégeance à tout ce qui vit» et son émerveillement.
Marcher pour se décrasser, s'oxygéner le cerveau et retrouver la poésie mais aussi savoir s'arrêter, faire une pose au fil de ses déambulations et rejoindre les romantiques allemands,
Kathleen Raine , ou faire du thé dans une grotte des Eysies en lisant
François Augiéras «lyrique amoureux des feuilles du premier soir du monde.» p 23 ou encore devenir «chasseurs» à la façon contemplative de
André Hardellet,
Ce livre m'a emportée comme lors de sa première lecture, prise par la variété des associations et l'infini des découvertes qu'il permet de faire et de vivre.
Et comme nous le dit si bien
Patrick Cloux, chacun à notre manière,
«Nous avons à parcourir notre parcelle du monde, que nous devons vivifier. Piétons des petits chemins, parcourant sans fin le village recommencé, partout ailleurs, les formes se répétant, nous sommes porteurs de rêve.»