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Critique de Esorlecram


Jonathan Coe est devenu très sérieux: voilà qu'il nous conte les souvenirs d'une vieille dame. A première vue, cela risquait d'être quelque peu ennuyeux, et c'est l'impression que j'ai eu au début. Mais mon intérêt pour ce roman a crû au fil des pages, sans doute grâce au procédé très original utilisé par l'auteur.
Rosamond sent qu'elle vit ses derniers jours et veut qu'Imogen, petite-fille d'une ancienne amie, connaisse l'histoire assez tragique de sa famille. Rosamond n' a vu Imogen qu'une fois dans sa vie, quand elle était encore très jeune, puis a perdu sa trace.
Mais Imogen est aveugle. Rosamond va donc prendre un micro et enregistrer sur cassettes 20 épisodes de cette saga, chaque fois à partir d'une photo ancienne, d'une carte postale. Elle va décrire chaque document avec minutie, n'oubliant aucun détail, pour qu'Imogen puisse se représenter la scène le mieux possible. Souvent, pendant ces descriptions, des souvenirs surgissent, et Rosamond ajoute des phrases constituant autant de parenthèses. L'ensemble se complète peu à peu comme un puzzle pour finalement expliquer à Imogen pourquoi elle est là aujourd'hui.
Rosamond ne saura bien sûr jamais si ce testament arrivera à bon port...
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