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Critique de bdelhausse


Voilà, la 465è page est tournée et je suis sous le charme de cette écriture très particulière de Jonathan Coe. Et Mr. Sim me manque déjà...

Jonathan Coe n'a pas son pareil pour décrypter les rapports humains. Un trait qu'il partage avec d'autres grands auteurs. Et en plus, il parsème sa prose de thèmes terriblement contemporains, actuels.

Je ne vais pas essayer de commettre un crime de lèse-pitch, et me lancer dans un résumé... D'autres l'ont fait sur Babelio, mieux que je ne le pourrai (vu que je suis toujours dans l'émotion).

Oui, émotion... le roman commence comme un Coe assez traditionnel. Un loser, une écriture caustique, décalée. le lecteur peut à loisir se moquer de cet homme qui rate tout et se retrouve nulle part à 48 ans. Puis, peu à peu, du lecteur spectateur, on arrive à la position du lecteur empathique. Compatissant, mais pas seulement. Maxwell Sim, j'ai eu envie de lui parler plusieurs fois. de l'aider, de lui dire que la vie est belle et qu'elle vaut la peine.

Le récit va nous plonger dans les affres de la nostalgie. de l'altermondialisme aussi. Des rapports humains. Je l'ai déjà dit. Mais aussi des rapports à soi. Maxwell Sim va en apprendre sur lui en lisant la prose de sa femme, d'une presque ex-petite amie et de son père.

Et sans crier gare, avec un art consommé du miroir aux alouettes, Jonathan Coe bombarde le lecteur avec la folie sous-jacente à la dépression.

Ouh là... C'est sombre, donc? Non. Ce n'est pas non plus du comique troupier. C'est du ... Coe.

Vient le moment de finir... Happy end vs. sinistrose... le choix est dantesque. Coe biaise et nous sert une fin en mille-feuilles. On glisse vers le dénouement heureux. Tout s'arrange. Coe nous fait la leçon, en quelque sorte, se prendre en main, s'autoriser à agir, ne pas attendre mais se dire qu'il n'est jamais trop tard pour (bien) faire... Tout cela est contenu dans la dernière section. Mais Maxwell Sim n'est pas allé assez loin dans ce processus. Il y a encore du travail. C'est alors que Jonathan Coe plante sa dernière banderille... j'ai tellement été scotché que j'ai du mal à ne pas tout dévoiler... Bon, je me tais, mais les 10 dernières pages valent leur pesant de chips oignons-crème aigre. A de multiples reprises dans son roman, Coe avait abordé le processus d'écriture... Magistral.

J'ai dit "roman"? Coe met le mot "conte" dans la bouche d'un protagoniste. Il a bien raison.
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