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Critique de Sachenka


Autre Paulo Coelho, autre déception. Finalement, je crois que je préfère cet auteur quand il ne tombe pas (trop) dans ses délires spirituels/ésotériques/new age. Ce type de lecture ne me rejoint pas beaucoup, bien que je sois curieux de nature et que, à l'occasion, je me commette à ce genre. Et, avec un titre comme le pèlerin de Compostelle, je savais un peu dans quoi je me lançais. En lecteur averti, j'ai tourné prudemment les pages. Il faut dire que, bien que je ne sois pas particulièrement pratiquant, je me considère chrétien et le Chemin de Compostelle est une aventure qu'il me plairait bien d'effectuer un jour. Si j'ai cette occasion, j'espère bien qu'elle sera différente de celle de Coelho. En effet, son pèlerinage l'a véritablement transformé mais ça ne semble pas être dû au Chemin en lui-même. Voyez-vous, il se lance dans cette aventure en compagnie de son « maître », auquel il donne le nom fictif de Petrus. le maître et chevalier de l'Ordre du RAM (pour Rigueur, Amour et Miséricorde). C'est une sorte de chef spirituel, de gourou. On a même droit à une cérémonie d'initiation avec épée et tout. C'était suffisant à mon esprit critique pour regarder d'un oeil circonspect ce bouquin. Mais j'ai continué ma lecture. Alors que Coelho et son maître progressent sur le Chemin, quelques épreuves les attendent, l'apprenti se fait inculquer des exercices pour… se découvrir? Trouver la lumière? Par exemple, l'exercice de la cruauté, l'exercice de l'enterré vivant (je vous rassure, il faut seulement s'imaginer ainsi!), celui du souffle ou de l'audition. Bref, vous saisissez, le genre de trucs qu'on apprend dans n'importe quel atelier de croissance personnelle. On en donne au centre communautaire près de chez moi, dans un local à la peinture défraichie.

En soi, il n'y a rien de mal à tenter de se découvrir, à grandir comme personne. En fait, tous gagneraient à s'y essayer. Pourquoi, alors, ce bouquin m'a déplu? C'est que, je me demande quel est le lien avec Dieu. Peut-être que je me trompe mais il me semblait que le Chemin de Compostelle était étroitement associé au christianisme. Bien sûr, depuis des centaines d'années, des pèlerins le pratiquent. Peut-être qu'il a acquis une aura qui dépasse les frontières religieuses? Dans tous les cas, ce lien, il n'est pas dans le livre. Ou bien, ce lien m'est passé complètement au-dessus de la tête. Bien sûr, Coelho mentionne les villes par lesquelles ils passent, quelques aventures (échanges) s'y déroulent. Mais très peu. L'essentiel du roman est constitué d'échanges entre les deux hommes, d'exercices, etc. Et le Chemin lui-même? Son histoire? Où est Dieu? Si le christianisme est à ce point évacué au profit du Bon combattant et d'une philosophie de croissance personnelle, pourquoi Coelho, son maître et tout le RAM ne se sont-ils pas simplement choisis une retraite isolée au milieu d'une forêt ou perchée dans les montagnes? En effet, tous les exercices, tous les échanges, ils auraient pu se passer n'importe où sur le globe. Ça adonne que, cette fois-là, ça s'est fait sur le Chemin de Compostelle. L'un n'empêche pas l'autre, vous me direz. Peut-être. Dans tous les cas, j'ai l'impression de m'être fait rouler un peu et c'est peut-être l'impression que partageront des personnes qui, comme moi, ont été attirées par le titre et qui espéraient en découvrir plus sur le célèbre Chemin, ses paysages et ses gens.
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