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Critique de michelblaise


« Un changement en prépare un autre » (Nicolas Machiavel)


« Disgrâce » est un roman de J.M. Coetzee, publié en 1999, qui raconte l'histoire de David Lurie, un professeur universitaire sud-africain qui est renvoyé de son poste après avoir eu une relation avec une étudiante. Il se retire alors dans une ferme isolée où il vit avec sa fille Lucy, qui est violée par des hommes initialement non identifiés.


Le roman explore les thèmes de la culpabilité, de la rédemption et de la race en Afrique du Sud post-apartheid.


J.M. Coetzee est un écrivain et professeur sud-africain, né en 1940. Il est considéré comme l'un des écrivains les plus importants de l'Afrique australe et a remporté de nombreux prix pour ses oeuvres, notamment le Prix Nobel de littérature en 2003. Il est connu pour son style épuré et pour son exploration des thèmes sociaux et politiques de l'Afrique du Sud.


Disgrâce est un roman poignant et profond de J.M. Coetzee qui aborde des thèmes tels que la culpabilité, la rédemption et la race en Afrique du Sud post-apartheid.


Dans « Disgrâce », il utilise un style simple, mais efficace pour décrire les événements et les personnages, créant ainsi une atmosphère de tension et de désolation. le personnage principal, David Lurie, est complexe et humain, et le lecteur est entraîné dans son parcours personnel, de la culpabilité à la rédemption. le personnage de sa fille, Lucy, est également bien décrit, elle est indépendante et forte, malgré les événements tragiques qui lui arrivent.


Le roman aborde aussi des sujets importants tels que la responsabilité personnelle face à l'injustice et les conséquences de l'histoire sur les individus. Coetzee utilise par ailleurs des motifs tels que la nature pour renforcer l'atmosphère de désolation et de désintégration qui accompagne les personnages dans leur parcours.


Le personnage de sa fille, Lucy, est pareillement bien décrit, elle est indépendante et forte, malgré les événements tragiques qui lui arrivent.


Le roman aborde enfin des sujets importants tels que la responsabilité personnelle face à l'injustice et les conséquences de l'histoire sur les individus.


Ce qui est remarquable chez l'auteur, plus particulièrement s'agissant de la situation de l'Afrique du Sud et de l'Apartheid, est la neutralité de l'auteur face aux évènements ; Coetzee, comme toujours dans ses romans, se borne à décrire les situations telles qu'elles sont sans faire preuve d'acte militant. Et qu'apprenons-nous, lorsque David Lury refuse de reconnaitre sa responsabilité face aux accusations émises davantage par l'entourage de l'étudiante que par celle-ci ? La certitude, qu'il n'a commis aucun acte illégal. Les reproches qui lui sont adressés, dans la nouvelle société sud-africaine, sont d'avoir pris certaines libertés avec la morale. Pour David, qui est un homme de bien, cette accusation n'est pas concevable et admissible. Elle est est le signe d'une dérive extrême d'une société revancharde. Il se considère comme une victime de la politique de l'université et de la société en général, qui sont devenues trop puritaines et trop promptes à condamner les relations entre professeurs et étudiants. Il se sent persécuté et injustement accusé.


Mais il est vrai, aussi, que David Lurie est aveugle à ses propres actions et à leurs conséquences sur les autres. Il a une vision très égocentrique de la situation et ne peut comprendre comment il est la cause de la douleur de l'étudiante. Il se considère comme un artiste et une personne cultivée, il est inapte à comprendre à quel point ses actions ont pu être mal perçues.
À sa décharge, Lurie est en proie à des troubles psychologiques tels que la dépression et la solitude, qui l'empêchent de voir clairement les choses et de prendre ses responsabilités. Il vieillit mal, et se sent rejeté par la société.


La finesse de l'analyse du roman, dont certaines scènes manquent, parfois, d'un peu de rythme - il s'agit d'un défaut des qualités de l'oeuvre - peut désarçonner certains lecteurs, à l'exemple de celle du viol de sa fille Lucy, laquelle, au premier abord, pourrait sembler difficile à lire du fait d'une écriture très psychologique et précise, sollicitant une lecture soutenue.


Mais, « Disgrâce », est un roman puissant qui offre une vision profonde et complexe de l'Afrique du Sud post-apartheid. J.M Coetzee manie avec brio le style, il est écrit d'une manière simple, mais avec une efficacité qui rend l'histoire encore plus percutante.


Bref, je recommande sans réserve, la lecture de ce roman puissant et émouvant Il est écrit avec une grande maîtrise de la langue et offre une plongée profonde dans les pensées et les émotions des personnages. Il donne aussi un aperçu pertinent sur la société sud-africaine contemporaine. C'est une oeuvre remarquable et riche.


Bonne lecture.


Michel.



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