En 2018,
Paolo Cognetti part marcher dans le Dolpo, durant un mois, sur les traces de
Peter Matthiessen, emportant dans son sac le livre magnifique de Peter,
le léopard des neiges, qu'il va lire une deuxième fois durant son voyage. Il commet une petite erreur de dates, croyant effectuer ce voyage 40 années après Peter dont le livre, publié en 1978, relate son expédition réalisée en 1973.
Peu de choses ont changé en 45 ans au Dolpo et les perceptions de
Paolo Cognetti rejoignent celles de
Peter Matthiessen, au fil des cols, des rencontres, du vécu avec les partenaires de cette marche.
Mais Cognetti va peu dans le détail et laisse trop souvent le lecteur sur sa faim en ne développant pas, comme l'avait fait
Peter Matthiessen, les événements survenus pendant ce voyage, les rencontres qu'il reconnaît d'ailleurs n'avoir pas suffisamment approfondies, par exemple en ne découvrant même pas le nom d'une jeune femme avec laquelle il a échangé du bout des lèvres sur sa vie quotidienne au Tibet et au Népal.
Son livre est assez court, l'impression de lire le récit de Cognetti étant encore réduite par les abondantes citations du livre de Matthiessen qui auront, espérons-le, l'avantage de donner l'envie de lire cette fabuleuse quête du léopard, cette introspection, cette méditation magnifique à tous ceux qui ne la connaissent pas.
Comme Peter, Paolo n'a pas vu le léopard et son ressenti, vers la fin du livre, est comparable à celui de Peter, sans développer toutefois cette satisfaction finale de n'avoir pu voir l'invisible tout en sachant qu'il existe.
Sylvain Tesson a réussi à l'apercevoir et livre également dans un court récit bien connu de ses fans toutes ses impressions sur cette quête.
Le livre de
Paolo Cognetti reste néanmoins intéressant, malgré cette insuffisance me semble-t-il de densité, il permet de partager les splendeurs et les affres du simple voyage en montagne, sans jamais chercher à atteindre les sommets.