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EAN : 9782234087545
176 pages
Stock (09/05/2019)
3.67/5   224 notes
Résumé :
J’ai fini par y aller vraiment, dans l’Himalaya. Non pour escalader les sommets, comme j’en rêvais enfant, mais pour explorer les vallées. Je voulais voir si, quelque part sur terre, il existait encore une montagne intègre, la voir de mes yeux avant qu’elle ne disparaisse.

J’ai quitté les Alpes abandonnées et urbanisées et j’ai atterri dans le coin le plus reculé du Népal, un petit Tibet qui survit à l’ombre du grand, aujourd’hui perdu. J’ai parcouru... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Cognetti part dans le Dolpo sur les pas de Peter Matthiessen (« Le léopard des neiges »). Après son superbe libre de fiction “Les huit montagnes”, il nous raconte ici sa propre épopée dans Les Himalayas, alors que passé 3000mt il souffre d'altitude.
Un livre agréable à lire pour qui aime la montagne, la nature et est attiré par la magie des Himalayas et du bouddhisme. Mais rien de nouveau, sinon ses propres ressentis et ceux des rencontres plus ou moins intéressantes. Bien qu'il soit curieux de recueillir les pensées des autochtones, moines, simples villageois ou même de leur propre guide sur le bonheur, sur les étrangers, les népalais et tibétains sont peu bavards et le problème de la langue ne facilite pas les choses. Il se résigne à piocher chez Matthiessen , nous rapportant la réponse d'un lama à une question redoutable posée par ce dernier. « Le lama, qu'une arthrite déformante avait rendu infirme et condamné à rester là-haut, avait éclaté de rire et, levant les bras au ciel, avait répondu : « Bien sûr que je suis heureux ici ! C'est merveilleux ! D'autant plus que je n'ai pas le choix ! ».
L'écrivain lui-même semble y être heureux dans ces altitudes.
« La montagne me portait à l'essentiel » dit-il. L'essentiel est vague, une sensation sans doute d'une plénitude de l'existence, où tous les bobos qui nous la pourrissent n'ont plus aucune importance. Une plénitude qu'on peine à trouver dans le brouhaha de la vie quotidienne.

Une lecture facile et plaisante, avec en prime des jolis desseins naïfs que l'écrivain a exécutés au cours du voyage, et un remerciement à Tiziano Terzani, son maître, qui m'a fait plaisir.
Un grand merci aux Éditions Stock et NetGalley pour l'envoie de ce livre.
#SansJamaisAtteindreLesSommets#NetGalleyFrance

“Le léopard des neiges était quelque part là-haut pour me rappeler que tout ce qui existe n'est pas forcément visible, qu'on ne peut pas tout comprendre, tout saisir et emporter avec soi.”
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"Sans jamais atteindre le sommet" est le carnet de bord tenu par Paolo Cognetti lors de son expédition dans le Dolpo, région reculée et hostile du nord-ouest du Népal, en haute altitude, entre vallées et hauts-plateaux. Adossée au grand voisin chinois, cette région est fortement imprégnée de culture tibétaine, et l'auteur espère y trouver ce qui a disparu dans ses chères Alpes bien trop urbanisées : une montagne intègre et authentique.Avec une dizaine d'amis, autant de porteurs et de muletiers, la caravane s'ébranle pour plusieurs semaines de marche, remonte des vallées, franchit des cols à plus de 5000 mètres d'altitude, débouche sur un haut-plateau, redescend pour mieux recommencer plus loin, tout cela pour marquer la 40ème année de l'auteur, et avec la volonté affichée de ne jamais atteindre aucun sommet : "Nous montions et descendions, gagnant cent ou deux cents mètres avant de les reperdre à nouveau [...]. Je me rendis compte que déjà dans l'idée de gagner et de perdre, il y avait une conception économique typiquement occidentale de la montagne, au sens où l'altitude et la distance sont les capitaux que nous accumulons à la sueur de notre front, et il n'y a rien de plus agaçant que de gaspiller les efforts investis. [...] parce que tu perdras tout ce que tu as cru gagner, dis-toi que le sentier est bien plus précieux que le sommet".
Inspiré par la lecture du "Léopard des neiges" de Peter Matthiessen, ce voyage est éprouvant, les conditions sont spartiates, Paolo Cognetti est sujet au mal des montagnes qui lui vrille l'estomac. le récit qui en est tiré est fait d'impressions, de dessins, de réflexions sur l'amitié, la montagne, la marche, le pourquoi d'un tel périple, et sur les souvenirs qui en restent une fois achevé. Paolo Cognetti ne s'y trompe pas : qu'a-t-il réellement compris de ce pays, des gens qu'il y a rencontrés ? "Lever le camp tous les matins est la loi de la caravane, mais pour comprendre il faudrait pouvoir s'arrêter, rester". Lors des derniers jours de marche, il est conscient de la fin du voyage et du retour imminent au quotidien, et cela engendre un mélange de soulagement, de frustration et de nostalgie : "Marcher réduisait la vie à l'essentiel : manger, dormir, rencontrer, penser. Aucune invention de notre siècle ne nous servait à rien une fois que nous étions en route, mis à part une bonne paire de chaussures [...]. Depuis des semaines je vivais de riz, de lentilles, de légumes, parfois d'oeufs et de fromage, de mon Léopard, de mon carnet, de mes amis. le plus surprenant n'était pas tant de pouvoir faire avec si peu, mais de constater que je ne désirais rien de plus. Ce n'est que quand nous nous arrêtions que s'immisçaient le besoin, la nostalgie, les ambitions, tous les vides à remplir".
Ce texte court, parfois sobre, parfois lyrique (mais c'est peut-être l'altitude) est écrit par un passionné de montagne, et il donne envie d'attacher ses lacets et de partir en trek dans ces montagnes désertiques. En ayant conscience du paradoxe qu'on trouvera dans ce dénuement une plénitude qu'on ne ressent pas (ou peu) dans notre vie suréquipée et surconsommatrice.
En partenariat avec les Editions Stock via Netgalley.
#SansJamaisAtteindreLeSommet #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre Paolo Cognetti, dont j'avais découvert le talent dans « Les huit montagnes », sur les sentiers du nord-ouest du Népal.
Sur les hauts plateaux du Dolpo, l'auteur parcourt 300 km à pied et franchit huit cols à 5000 mètres d'altitude.

« Marcher réduisait la vie à l'essentiel : manger, dormir, rencontrer, penser.»

Et des rencontres, il y en a eu, des belles, des innatendues, des inoubliables pour partager un bout de chemin comme Kanjiroba chien fidèle, rencontré par un heureux hasard et qui un bon matin a tiré sa révérence, sans bruit comme s'il avait senti que la ballade était fini et que chacun devait repartir vers son destin.

Un léopard des neiges, un loup, un corbeau, un mouton bleu aperçus brièvement complètent le tableau des souvenirs vivants.

J'ai lu avec plaisir ce carnet de voyage agrémenté de cartes et de dessins de l'auteur. A ses côtés, j'ai
découvert le thé préparé avec du sel et du beurre de yak.
Je me suis réchauffée auprès du feu de bois sur lequel on ajoute des bouses de yak pour qu'il brule plus longtemps.
J'ai frémi au son des moulins à prières agités par les moines ou le souffle du vent.
J'ai fait un magnifique voyage avec Paolo Cognetti envoutée par la simplicité, la limpidité et la fraîcheur de sa plume.

Merci à NetGalley et aux Editions Stock.
#SansJamaisAtteindreLeSommet #NetGalleyFrance

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Avec Paolo Cognetti, mes attentes sont fortes. Cet auteur que j'avais découvert dans l'enchanteur "Le garçon sauvage : carnet de montagne" et qui m'a conquise avec "Les huit montagnes", sait merveilleusement faire jaillir de la poésie avec des mots simples. Il écrit avec finesse et sensibilité, et parle magnifiquement de la montagne : il ne peut que me toucher.

À la recherche d'une montagne authentique, préservée de l'urbanisation et du développement, il part pour le Dolpo, petit district du Népal : "une région au-dessus de 4 000 mètres que ni les moussons ni les routes n'atteignent, la plus aride, la plus lointaine et la moins peuplée du pays. Je me disais que, là-haut, peut-être, je pourrais voir le Tibet qui n'existait plus, qu'aucun de nous ne pourra plus voir : tel était le voyage que je désirais pour mes quarante ans, idéal pour faire mes adieux à cet autre royaume perdu qu'est la jeunesse."

Paolo Cognetti accorde plus d'importance au chemin lui-même : c'est là que tout se joue, "sans atteindre les sommets", et le cheminement est tout autant intérieur qu'effectué sur les sentiers. Cette philosophie sous-tend le livre.

L'aventure est partagée avec trois compagnons : deux humains et un livre. Un livre fétiche dont Paolo Cognetti est complètement imprégné, dont il nous donne de nombreux extraits et nous parle abondamment ; c'est cet aspect de l'ouvrage qui m'a le plus intéressée.
"Le léopard des neiges" de Peter Matthiessen apparaît de-ci de-là et son histoire s'entremêle avec le récit du présent.

Paolo Cognetti vit en permanence en communion avec la nature, qu'il s'agisse de l'environnement ou des animaux, cela se sent à chaque instant, y compris dans les dessins qui parsèment son texte.
Je ne lui connaissais pas ce talent de dessinateur et suis agréablement surprise. Ces illustrations traduisent son amour des paysages, de la nature et de ceux qui y habitent : les hommes et les animaux. Elles sont simples, épurées, ont un charme naïf voire enfantin et traduisent tout à fait le respect et l'humilité dont il fait preuve face au monde qui l'entoure.

Une lecture agréable même si elle manque parfois un peu de consistance.
Paolo Cognetti n'atteint pas les sommets dans lesquels il m'avait emmenée dans mes lectures précédentes, mais nous offre là un joli carnet de voyage, personnel et touchant.
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Un bon petit récit de voyage au Népal, dans la région du Dolpo, sans prise de tête et en toute simplicité. Pas de leçon de géologie, pas d'exposé sur le bouddhisme ou le bön, cette religion animiste antérieure au bouddhisme, pas de débat géopolitique, non juste le plaisir (enfin si on aime ça) de la marche.

C'est un voyage accessible à tous – avec ici l'avantage de ne pas besoin d'avoir la forme physique !-, et de ce fait on s'identifie assez bien à l'auteur et on chemine avec lui sur les sentiers escarpés le long des torrents mousseux et tonitruants.

Un livre parfait pour voyager à moindre frais. Un livre étape vers le roman de Peter Matthiessen, le léopard des neiges, souvent évoqué ici. Un livre qui donne envie de surfer sur les images de la cascade Suli Gad, du lac Phoksundo, du monastère Gompa Shey. Un livre qui invite à la rêverie et idéal pour prendre un peu de distance avec le quotidien.
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critiques presse (2)
LeMonde
30 juillet 2019
Une limpidité que Paolo Cognetti ­retrouve dans sa langue, précise et authentique, comme le sont les dessins qui ponctuent le texte.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
28 juin 2019
L’écrivain italien, prix Médicis étranger en 2017 pour son roman Les Huit Montagnes, fait le récit de son voyage au Népal, où compte le chemin plus que le sommet.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (98) Voir plus Ajouter une citation
Là-haut, au milieu des drapeaux de prières entremêlés, Lakba déposa sa pierre sur un tas d’autres pareilles à la sienne. « Ki, ki, so, so », murmura-t-il. Je connaissais ce mantra : « ki », c’est le cri de l’aigle et donc du vent, « so », c’est le souffle profond de la terre ; le col est le lieu où les esprits du vent et de la terre s’affrontent, et lorsque nous arrivons là-haut, nous déposons une offrande pour qu’ils s’apaisent et nous laissent passer.
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L’après-midi, je lavai mon linge dans le torrent et l’étendis au soleil........Sur les étendoirs, nos caleçons volaient au vent ; sur les toits, sur les murs, sur les mâts en bois, s’agitaient les drapeaux de prières : mais le bouddhisme apprécie l’ironie et personne, à Shey, ne s’en offusquerait.
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Il [Peter Matthiessen, l’auteur du « léopard des neiges »] avait installé un petit bouddha en terre cuite à l’extérieur de sa tente. Il s’asseyait devant chaque matin à l’aube, « heureux et triste dans ma vague conviction que je suis chez moi dans ces montagnes ». C’est la première fois dans ses pages qu’apparaissant l’expression chez moi, la nostalgie d’un lieu mal défini. Ces jours-là, il écrivit aussi sur sa pratique bouddhiste : « Rentrer chez moi, tel est le but de ma démarche . »
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Le léopard des neiges était quelque part là-haut pour me rappeler que tout ce qui existe n'est pas forcément visible, qu'on ne peut pas tout comprendre, tout saisir et emporter avec soi. « Et ne pas le voir me satisfait », écrivait Peter. Je laissais derrière moi quelque chose que je n'avais ni vu ni touché mais dont j'avais été suffisamment proche pour sentir la présence. Voilà ce qu'on ressent lorsqu'on descend de la montagne.
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Les chrétiens plantent des croix au sommet des montagnes, les bouddhistes tracent des cercles à leur pied. À mes yeux il y avait de la violence dans le premier geste, de la bienveillance dans le second : un désir de conquête contre un autre de compréhension.
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