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Critique de kuroineko


La période des fêtes de fin d'année se prête bien à des lectures empreintes de nostalgie. J'avais lu quelques extraits de la maison de Claudine, au collège, en sixième. Ça remonte à un bon paquet de lunes maintenant. Il ne me restait que peu de choses de ces morceaux choisis. Si ce n'est les très longs cheveux de sa soeur toujours le nez dans un livre (je me sentais si proche d'elle, la chevelure en moins). Et les couronnes mortuaire de perles bleues que devaient confectionner la petite pour le cimetière miniature de son étrange frère. Souvenirs très précis certes mais qui ne rendent pas justice à l'excellence de l'oeuvre. Loin s'en faut!

La maison de Claudine est une succession de courtes histoires. Elles se suivent sans ordre apparent, qu'il soit chronologique ou thématique ou autre. En celà, le recueil fonctionne comme la mémoire humaine qui passe d'un souvenir à l'autre, comme du coq à l'âne, au gré d'un rappel, d'une illumination soudaine, un mot prononcé ou une madeleine trempée dans une tasse de thé.
La plupart tourne autour de la maison familiale dans un petit village où pour être intégré, il faut y être né. Comme un peintre croque en quelques traits de crayon un visage, une silhouette, un paysage,  Colette esquisse de la même manière ses portraits. Elle brosse une galerie de personnages où se mêlent humains et animaux. Il y a donc sa soeur aux trop longs cheveux, les chats, le grand frere étudianten médecine, l'autre parcourant des kilomètres pour visiter les cimetières du coin, le père avec ses béquilles et ses brèves espérances électorales, le village, la nature omniprésente, ...
Et bien sûr, Sido sa mère, à la recherche de sa turbulente progéniture silencieuse  ("Où sont les enfants? ", leitmotiv qu'elle répète avec toute l'anxiété d'une femelle avec ses petits). Digne à sa couture ou rapetissée par la maladie. Tenant la dragée haute à Monsieur le curé ou l'arrosoir dans son jardin.

Chroniques familiales, animalières, ce bref recueil invite à retomber dans ses propres souvenirs d'enfance, à goûter à nouveau à une perception sensuelle de notre environnement direct, le bruit de l'eau, le vent peigné par les branches de peupliers, le soyeux de la fourrure d'un chat, ...
Et quelle écriture merveilleuse et envoûtante que celle de Colette. Les mots sont simples, foin de termes où tournures savants. Mais la magie opère à chaque instant.
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