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Je suis une grande admiratrice de Colette, et ce livre fait partie de mes préférés d'elle, car s'y expriment avec force son attachement presque douloureux aux souvenirs d'enfance, son style savoureux, riche et précis, l'amour des bêtes et de la nature.Et la présence tutélaire de sa mère, dominant , émouvante et mélancolique,toutes les autres évocations du passé. ...

Claudine, c'est bien sûr elle-même. La maison, c'est celle de Saint Sauveur en Puisaye, son village natal dans l'Yonne. J'ai vu ces lieux d'origine et je me suis imaginée sa vie d'alors, lorsqu'à sept huit ans, sauvage et libre,elle parcourait les bois ou jouait dans le jardin...

Magnifique récit autobiographique, éclaté en courts chapitres, comme autant d'instantanés éphémères d'un jardin à jamais perdu, celui de l'enfance...

Les parfums du jardin vibrent dans ton souvenir
Bel-Gazou , pivoines ,herbe fraîche, tu les respires
Et l'écho des mots aimés :" Où sont les enfants?"
Te poursuit comme un chagrin, un sanglot déchirant
Minet-Chéri, tu les revois, chats languissants,
Mangeurs de fraises, et sur le gravier s'étirant;
Une soeur aux longs cheveux, s'éloignant , nostalgique
Un frère créateur d'épitaphes si drolatiques
Et tu n'es pas en reste, belle imaginative
Sur ton mur, très curieuse de mots et pensive,
Enrobant de mystère le simple presbytère
La petite, c'est toi , fillette humant la terre
Qui cherche, comme nous, à arrêter le temps
Pour retrouver l'ivresse de tes rires d'enfant...



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Petites bouchées littéraires au goût tendre et suave, à picorer et à savourer.
Chaque phrase de Colette révèle un travail d'orfèvre pour donner, dans sa construction et son vocabulaire, toute la puissance sensorielle et colorée de ses souvenirs. Une écriture poétique et exigeante, d'une précision éblouissante. Une lecture que l'on a envie de faire à voix haute pour en extraire toute l'harmonie qu'elle recèle. C'est presque dommage de la garder sous silence.

Dans un léger et joyeux désordre chronologique, Colette nous peint de brefs mais riches arrêts sur image de son enfance puis, plus tard, de celle de sa fille Bel-Gazou, sans oublier chiens et chats qui l'ont toujours accompagnée.
Elle redonne vie à sa chère Sido, sa mère tant aimée, si pleine d'amour et d'inquiétude maternelle pour ses quatre enfants. Colette, qu'elle appelle Minet-Chéri, est sa petite dernière. Sido, ceinte de son tablier, toujours en action dans la grande maison au double jardin dont elle taille amoureusement les fleurs et qu'elle embellit avec des boutures de pélargonium, fièrement quémandées chez M. le curé. Sido, impétueuse, dont Colette retranscrit les paroles dans de vifs dialogues qui cassent subtilement la monotonie de la narration.
Elle effleure les traces du temps avec les petites rides apparues chez ses parents, avec le déclin de sa mère malade.
Elle se fait curé sur un mur en jouant avec le mot presbytère. Elle éveille la nature printanière sous le soleil d'avril et ramène au gîte sa chienne Bellaude partie faire la belle, entourée de cinq prétendants.
Son regard s'attarde sur Bel-Gazou, appliquée et pensive sur ses points de chaînette.
Puis par le biais d'une noisette creuse qui chante à l'oreille de sa fille, elle termine sur une touche nostalgique de l'enfance qui s'enfuit trop vite.

Trente-cinq délicieuses et savoureuses mignardises à déguster en les laissant traîner sur sa table de nuit pour s'endormir, la tête emplie de jolis mots et de jolies images.
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Colette nous partage, dans de petits chapitres bien écrits, bien spécifiques, quelques souvenirs de son enfance. Une période très riche en affection! Bien couvée sous les jupons de sa mère, elle grandit entre une flore et une faune domestiques. Elle y consacre des chapitres entiers où l'on voit comment les fleurs et les animaux ont fait partie de son quotidien d'une fille , fortement attachée à sa mère! L'histoire n'est pas linéaire, le principe du temps n'y est pas de vigueur, on peut aller d'un souvenir où elle avait 13 ans vers celui où elle avait huit ans, mais cela n'empêche qu'on passe un bon moment avec ce livre ou qu'on prenne plaisir à déguster cette plume à la fois poétique, sensible et distincte!
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Sidonie Gabrielle Colette, écrivain français du XIX° siècle connue sous le nom de Colette pour son oeuvre prolifique, a écrit la série des "Claudine" entre 1900 et 1903, en collaboration avec son premier mari Willy. "La maison de Claudine" ne s'apparente pas à cette série, à moins qu'elle n'ait écrit "Les Claudine" dans cette maison d'enfance, coiffée d'un grenier haut, à la grille brandie en l'air par une glycine centenaire, dont ce livre nous relate les souvenirs.
La mère, bien sûr, encore et toujours.
La mère, Sido,tour à tour, jeune fille, dont le buste pliait gracieusement qui a épousé en premières noces "le sauvage" auprès duquel, elle si vive, languissait.
Sido, femme amoureuse du capitaine qui lui fait deux autres enfants et dont Colette surprend la complicité même au temps de la vieillesse.
"Sous un sourcil de vieillard, la férocité de l'amour, et sur des joues flétries de feme la rougeur de l'adolescence".
Sido, mère omniprésente qui crie :"Où sont les enfants?" dés qu'ils lui échappent, qui surnomme Colette 'Minet chéri' ou 'La petite'.
Sido, l'épouse meurtrie par les dettes du capitaine qui doit affronter les ragots du village et les facheries avec sa fille Juliette, dédaigneuse.
Sido, dans toute sa grandeur qui se campe dans le jardin, telle un monument qui tangue, souffre, oscille en cadence pour aider celle qui accouche de l'autre côté du mur, celle dont elle entend la plainte et brise par la pensée le mur des incompréhensions.
Voilà pour moi le passage le plus émouvant et le plus fort de ce récit truffé d'anecdotes parfois gaies ou tristes à l'image d'une vie.
Colette, surnommée Bel gazou par son père, un nom aux consonnances des mille et une nuits, donné par la suite à sa fille, dévoile son amour des mots et des chats, son imagination fertile et son approche de la lecture.
Ne chuchote t elle pas au fil des pages?: "Je restais rêveusement suspendue à un parfum, une image suscitée: l'odeur du chocolat en briques molles, la fleur éclose sous les pattes du chat errant" , c'est ce genre de rêve là que sa poésie nous permet de vivre comme si ses souvenirs étaient les notres.
Ce roman s'inscrit dans une lignée familiale, trasmet son héritage et nous ouvre comme par magie la porte d'un jardin à la prose merveilleuse.
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La Maison de Claudine publié en 1922, raconte, par une suite de courtes nouvelles autobiographiques, la jeunesse de l'auteur à la campagne, ses souvenirs d'une enfance heureuse, en Bourgogne dans les années 1870. Colette dépeint tour à tour, sa mère, son père et quelques-uns de ses animaux de compagnie.

Malgré le titre « La maison de Claudine », il n'est dans ces nouvelles, nullement question d'un retour à l'époque des « Claudine », personnage principal d'une longue série de livres, qui lancèrent la carrière de l'auteur.
On peut regrouper les nouvelles de la Maison de Claudine autour de certains personnages :
-La mère, Sido :
Son amour maternel : « Où sont les enfants ? », « L'Enlèvement », « Amour ».
Son passé : « le Sauvage », « La "Fille de mon père" ».
Sa personnalité : « Ma Mère et les livres », « Ma Mère et les bêtes », « Ma Mère et le curé », « Ma mère et la morale », « le Rire », « Ma Mère et la maladie », « Ma Mère et le fruit défendu ».
-Le père : « Propagande », « Papa et Mme Bruneau », « le Manteau de spahi ».
Le portrait de Colette enfant : « La Petite », « le Curé sur le mur ».
-Ses souvenirs d'autres personnes : « La Noce », « Mode de Paris», « La Petite Bouilloux », « L'Ami », « Ybanez est mort ».
-Le frère et la soeur : « Épitaphes », « Ma Soeur aux longs cheveux », « Maternité ».
-Les animaux :
Les chiens : « La Toutouque », « La "Merveille" », « Bellaude ». Les félins : « Bâ-Tou », « Les Deux Chattes », « Chats ».
-Et d'autres réminiscences : Bel-Gazou : « le Veilleur », « Printemps passé », « La couseuse », « La Noisette creuse ».

Au final, Colette nous invite - par ses fines descriptions de la nature, de ses personnages et des animaux - à faire une PAUSE. Une pause pour nous raconter des histoires simples où le temps semble s'être arrêté. Une pause pour nous convier à goûter les bonheurs simples mais intenses - source d'amour, d'émerveillement, de quiétude, d'harmonie et d'inspiration.
Bref, 35 courtes nouvelles pleines de poésie.


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Colette publie La Maison de Claudine en 1922 . La vie n'a pas été facile, les épreuves ont été nombreuses, mort de Sido , sa mère , divorcée à nouveau , éloignement de sa fille Bel-Gazou partie vivre chez son père Henri de Jouvenel. Face à l'âge et la maturité -49 ans- Colette semble faire un point . Les souvenirs affluent, autobiographiques, sincères ou inventés à près tout qu'importe! Les mots sont là de toute beauté. Une suite de petits chapitres, de petites nouvelles, de pierres précieuses . Sido, Minou-chéri, ses frères, sa soeur, et la Maison du Puisaye . Par petites séquences : la vie de l'enfant qu'elle fut, la vie des enfants qui l'ont entourée, la vie des jardins aimés, celle de ses animaux de compagnie , chats et chiens , Colette nous offre un kaléidoscope d'instants magiques qui nous emporte au gré de notre imaginaire et de nos souvenirs . Émotion, sourire, éclats de rire, nostalgie toute une palette à portée de nos yeux.
Charmante Colette ou Colette charmeuse je ne sais mais ce que je constate c'est que je suis charmée .
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Une collection de souvenirs qui semblent s'appeler les uns les autres, transfigurés par une écriture élégante et sensuelle, sachant éveiller le goût, l'odorat, la vue et l'ouïe à la fois.

La maison de Claudine, c'est avant tout le château de ma mère de Colette, un hommage malicieux à une femme pleine de vie et d'humour. Mais c'est aussi une galerie de personnages humains et animaux brossés avec tendresse.

C'est mon premier livre de Colette, je l'avoue, et qui contribuera sans doute à m'attacher à l'auteure de sorte à influencer positivement mon avis sur mes prochaines lectures !
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S'il fallait jouer au jeu des "Cinq livres à emporter sur une île déserte", celui-ci en ferait partie. de l'émouvant "Où sont les enfants?" en passant par "Le curé sur le mur" jusqu'aux textes évoquant Bel-Gazou, sa fille, tout n'est que délices. Claudine devient ici Colette à part entière. Guidée par la main de Gabrielle, nous découvrons ce qui bâtira une grande partie de l'univers de celle qui deviendra Colette, rare écrivain dont le nom de famille deviendra un patronyme connu du monde entier. Tous apparaissent : Sido, la mère tutélaire; le capitaine, père doux rêveur aux rêves d'écrivain inassouvis (comme c'est curieux!). Achille, le frère séducteur, Léo, "l'elfe" marginal, Juliette, l'étrange demi-soeur. le village et ses habitants se dressent en fond de ces souvenirs : ainsi le curé Millot dont on découvre, émus, la plaque commémorative dans l'église de Saint-Sauveur en Puisaye - c'était donc vrai! -, le clocher toujours foudroyé... Nous assistons à une enfance heureuse dans un gros bourg campagnard paisible et guetteur derrière ses fenêtres mi-closes par des rideaux mousseux de la blancheur du lait... Tout est là qui fera de Colette un des grands écrivains de la nature et de l'observation, parfois caustique, de l'âme humaine.

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La période des fêtes de fin d'année se prête bien à des lectures empreintes de nostalgie. J'avais lu quelques extraits de la maison de Claudine, au collège, en sixième. Ça remonte à un bon paquet de lunes maintenant. Il ne me restait que peu de choses de ces morceaux choisis. Si ce n'est les très longs cheveux de sa soeur toujours le nez dans un livre (je me sentais si proche d'elle, la chevelure en moins). Et les couronnes mortuaire de perles bleues que devaient confectionner la petite pour le cimetière miniature de son étrange frère. Souvenirs très précis certes mais qui ne rendent pas justice à l'excellence de l'oeuvre. Loin s'en faut!

La maison de Claudine est une succession de courtes histoires. Elles se suivent sans ordre apparent, qu'il soit chronologique ou thématique ou autre. En celà, le recueil fonctionne comme la mémoire humaine qui passe d'un souvenir à l'autre, comme du coq à l'âne, au gré d'un rappel, d'une illumination soudaine, un mot prononcé ou une madeleine trempée dans une tasse de thé.
La plupart tourne autour de la maison familiale dans un petit village où pour être intégré, il faut y être né. Comme un peintre croque en quelques traits de crayon un visage, une silhouette, un paysage,  Colette esquisse de la même manière ses portraits. Elle brosse une galerie de personnages où se mêlent humains et animaux. Il y a donc sa soeur aux trop longs cheveux, les chats, le grand frere étudianten médecine, l'autre parcourant des kilomètres pour visiter les cimetières du coin, le père avec ses béquilles et ses brèves espérances électorales, le village, la nature omniprésente, ...
Et bien sûr, Sido sa mère, à la recherche de sa turbulente progéniture silencieuse  ("Où sont les enfants? ", leitmotiv qu'elle répète avec toute l'anxiété d'une femelle avec ses petits). Digne à sa couture ou rapetissée par la maladie. Tenant la dragée haute à Monsieur le curé ou l'arrosoir dans son jardin.

Chroniques familiales, animalières, ce bref recueil invite à retomber dans ses propres souvenirs d'enfance, à goûter à nouveau à une perception sensuelle de notre environnement direct, le bruit de l'eau, le vent peigné par les branches de peupliers, le soyeux de la fourrure d'un chat, ...
Et quelle écriture merveilleuse et envoûtante que celle de Colette. Les mots sont simples, foin de termes où tournures savants. Mais la magie opère à chaque instant.
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La maison de Claudine n'est pas la suite de la série des "Claudine", ce sont des tranches de vie de Colette tout simplement.

Ce sont de toutes petites chroniques sur ses parents, sa maison, ses animaux, et son enfance essentiellement. Puis plus tard sur sa fille.

Mentions spéciales aux textes sur sa mère, sa panthère, sur le veilleur dans le grenier, sur les livres, sur les femmes du village, bref tout m'a plu ! :D

Ces textes sont extrêmement savoureux, et les descriptions des odeurs, des goûts, des couleurs, de la nature sont magnifiques.

J'ai la chance immense d'avoir un volume illustré par Jacques Taillefer, les aquarelles ou dessins en noir et blanc ont agrémenté ma lecture.
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