Les Dragons

Le roman de Jérôme Colin est une grande introspection sur une expérience, un moment qui n'ont jamais été racontés. Quand on découvre le narrateur et le personnage principal, sa vie est en pause nette. Jérôme n'a pas assez envie de vivre, d'attendre, de faire. Il perd pied et son présent est complètement bousculé. Il n'a pas vraiment goût à tout cela. le premier chapitre est vif et court, l'intensité de ce basculement est amplifié par le première personne employée. En quelques paragraphes, nous comprenons le poids ressenti par Jérôme. C'est cette douleur, profonde et cachée, qui emporte le personnage et le lecteur dans son adolescence.

Le roman se poursuit ainsi à la première personne, en immersion dans la tête et le corps d'un adolescent. Il est mal au sein de sa famille et de son monde avant d'être en contact avec d'autres gens de son âge, eux aussi marqués et traumatisés. le regard de l'auteur est direct et son écriture est brute. Il décrit les nuances d'un mal-être et la convergence des ressentis de plusieurs adolescents. Ce n'est pas vraiment un groupe que nous découvrons mais la violence qui s'abat sur des personnes, entre enfants et adultes, tellement meurtris que la vie ne représente plus un océan d'espoir. En filigrane, on comprend comment ce moment a nourri son adolescence. Les blessures ne se sont pas refermées, loin de là mais Jérôme a vu la possibilité d'endroits d'apaisement.

Ce roman est une traversée où le lecteur est confronté aux incompréhensions douloureuses vécues. Jérôme Colin ne juge pas, n'appuie pas sur les douleurs, ne les expose pas. Il montre le bruit sourd qu'elles font et la difficulté de les mettre en sourdine, pour vivre enfin.
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J'avais très envie de lire cette histoire, surtout après avoir écouté le podcast "Les gens qui doutent" où Fanny Ruwet interviewait Jérôme Colin.
Ce livre est magnifique! Poignant, jamais misérabiliste, sensible. On est emporté dans le récit de vie de Jérôme, cabossé parmi d'autres cabossés.
Y en a pour qui, la vie, c'est pas fait pour eux... Surtout celle dans cette société.

Une histoire d'amour qui se déroule dans un milieu hostile, voilà l'idée de départ de l'auteur.
Afin de coller au mieux à la réalité, il a passé trois mois en immersion dans un hôpital psychiatrique, il a pris le temps de rencontrer les jeunes dont il s'inspirera pour créer ses héros, Jérôme, Colette et les quelques autres. Les médecins, psychiatres et éducateurs qui les accompagnent également.
A mi chemin entre l'autobiographie et la fiction, l'auteur mélange sa propre expérience d'adolescent furieux contre la société, contre ses parents, contre l'école (comme il l'avait déjà fait dans son précédent ouvrage "le champs de bataille") et celle vécue par les adolescents qu'il rencontre à l'hôpital.

En sort un texte qui colle vraiment à la réalité de notre époque, à la fois tendre et violent.
On suit Jérôme à 15 ans, en plein questionnement, en pleine crise d'adolescence. Ses parents sont désemparés. On le retrouve à l'âge adulte, hésitant à prendre ses responsabilités, à devenir adulte justement. Se marier, avoir des enfants, un crédit ... Pas simple de prendre une décision. Un long flash back sur son adolescence chaotique lui permet de prendre du recul et de finalement se rendre compte qu'il a en lui toutes les possibilités pour vivre heureux et apaisé.

De très belles citations d'auteurs connus qu'il se répète comme des mantras, une très jolie page finale, lettre d'amour à sa fille à venir, puisqu'il a enfin compris qu'il était à même d'être maintenant père.
Une histoire forte, agréable à lire et qui donne à réfléchir

"Le capitalisme nous mène droit dans le mur parce qu'il n'a finalement rien à proposer aux jeunes. Aucun idéal. Cette merde de système glorifie la performance. Comment être le meilleur ? Comment être le plus riche ? Comment être le plus rapide ? Il propose aux enfants des idéaux de néant. Qui ne mènent à rien."

Cette citation résume selon moi le sujet au coeur du livre: la détresse des ados, des monstres qui peuplent leur nuit, de leur difficulté à trouver un sens et une place dans notre société, du monde que nous leur légu(er)ons... de la noirceur, mais aussi cette soif de trouver une vie qui a un sens!

Jérôme Colin a été rencontrer les jeunes d'un centre psychiatrique et a retranscrit de manière romancée leurs ressentis et réflexions: le livre tient donc plus du témoignage que du roman à l'intrigue palpitante. Il en reste le ressenti: émouvant, indispensable et qui parlera à l'ado idéaliste que nous étions tous.

Entendons nous, j'ai apprécié ce livre. Je pourrais ajouter des passages et citations à la pelle. Vraiment.
Jérôme colin lance un cri d'alarme pour notre jeunesse malmenée et ça marche pas mal.
Le hic c'est que ça va un peu vite dans le déroulé. Les phénomènes dont l'auteur parle dans son livre sont trop rapides. La/les problématiques abordées existent mais en réalité, elles prennent plus de temps. Ces problématiques sont insidieuses, se diffusent lentement dans les corps et les têtes. Durant ma lecture que j'ai appréciée j'ai parfois eu l'impression d'une avance rapide, ça fait sauter le côté émotion que j'aurais aimé ressentir plus fort.

Un livre très émouvant mais un peu trop court pour être complet.
Le style de l'écrivain est fluide, précis et saisissant. le texte se lit très vite.
Le sujet porte sur la souffrance psychique des adolescents.
Le narrateur nous raconte ses erreurs, sa souffrance et son parcours au centre de soins psychiatriques pour ados.
Les personnages, les faits, les échanges tout semble, au début, vraisemblable et véridique dans ce roman qui prend la forme d'un témoignage.
Cependant je reste perplexe concernant l'issue du roman et le devenir du narrateur après les événements tragiques décrits.

Pour conclure, l'émotion provoquée par la lecture m'a emportée. Mais je reste déçue quant à la psychologie du personnage principal qui n'est pas assez développée à un certain moment du récit pour nous permettre de comprendre les motivations de sa reconstruction.

Jérôme Colin est journaliste à la RTBF où il anime "Entrez sans frapper" et "Hep taxi".

En 2019, j'ai lu et adoré "Le champ de bataille" qui mettait en scène un adolescent.

Ici, c'est à nouveau un ado, Jérôme (tiens donc) qui est au centre du récit, un ado mal dans sa peau, un ado qui ne trouve pas sa place, qui cause énormément de problèmes à ses parents.

C'est une page de sa vie que le journaliste raconte ici et je trouve ça assez courageux de parler de son adolescence difficile.

Jérôme a été placé dans un établissement et là, il va faire une rencontre qui va le bouleverser et changer sa vie : Colette est une ado qui se sent aussi mal que lui, qui a fait plusieurs tentatives de suicide. La seule chose qu'elle veut, c'est rester dans ce centre, et cette autorisation lui est refusée. Elle décide donc d'en finir une bonne fois pour toute.

Le gamin tombe instantanément amoureux de cette fille différente des autres qui se demande ce qu'elle fait sur terre. Son rêve : l'emmener loin de là, vivre heureux avec elle, mais les rêves ne se réalisent pas toujours...

Je me suis senti très proche de ces ados, Jérôme comme Colette, même si mon adolescence (qui commence à dater !) s'est passée sans problèmes. C'est peut-être maintenant que je me pose les mêmes questions qu'eux !

Un livre court que j'ai lu en une journée, un livre que j'ai eu à prêter et c'est dommage, car j'avais envie de souligner pas mal de passages qui m'ont touché ou qui ont attiré mon attention.
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Non-conformiste, hors des marges, Jérôme se retrouve exclu du système scolaire et interné dans une maison pour adolescents, un centre où il découvrira toutes sortes de personnes fragilisées, brisées par la vie, des rencontres malheureuses ou un entourage toxique. Et l'injustice d'être écarté car considéré comme différent de la norme.

Puis viendra Colette, et le coup de foudre absolu pour une personne qui n'aspire qu'à mettre fin à ses jours...

Sans être autobiographique, Les Dragons de Jérôme Colin, animateur à la RTBF (Hep Taxi notamment), s'inspire du vécu de son auteur et de la situation préoccupante de l'aide à la jeunesse en situation d'exclusion scolaire et/ou de rupture familiale. D'une plume délicate, il décrit avec justesse l'univers et les pensées révoltées de son alter ego adolescent.

Un récit poignant, émouvant, qu'on referme le coeur serré.

RL2023 #1
Premier roman de cette rentrée littéraire, Les Dragons se révèle être un court roman sensible sur le passage de l'enfance au monde des adultes.
Jérôme a 15 ans et est en souffrance, en conflit avec ses parents et la société entière. Afin de tenter d'apaiser la situation, un Juge l'envoie dans un centre de soins pour enfants / adolescents. Là, il découvre la vraie souffrance psychologique de certains ados au parcours familial hyper complexe. Une vraie descente aux enfers pour cet enfant en mal-être avec, pour conséquence, à l'âge adulte, un vrai retour sur soi-même, une introspection complète sur comment grandir avec un tel poids sur les épaules.
« Penche toi sur ton passé . Répare ce que tu peux réparer . Et tâche de profiter de ce qui te reste … »
Un livre sur un thème dramatique – la souffrance psy des ados – à la fois déprimant mais néanmoins porteur d'espoir; l'écriture et la lecture viendront apaiser le quotidien du personnage principal.
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Dans ce livre, on suit l'histoire de Jérôme, jeune homme qui ressent une colère intérieure inextinguible, au point d'être dans un conflit permanent avec ses parents qui, par décision d'un juge, intègre une institution où les adolescents colériques, côtoient ceux qui se scarifient ou pire, ont déjà tenté de se suicider et au milieu de tout ça, une jeune fille qui attire toute l'attention de Jérôme : Colette.

Le récit de ce séjour aussi glaçant que réaliste et émouvant nous alerte sur le manque de considération dont ces jeunes souffrent de la part des autorités qui les considèrent souvent comment irrécupérables.
Un superbe texte qui rend hommage à ces « dragons », ces laissés-pour-compte, qui ne méritent cependant qu'une chose : qu'on les écoute et qu'on les comprenne (au lieu de les ostraciser) pour qu'ils puissent mieux considérer la vie, leur vie et ainsi pourront plus facilement s'intégrer à la société.