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Critique de Alfaric


Oh là, je vois que certains confrères babeliens sont un peu passé à côté du bouquin . D'un autre côté, la Dark Fantasy n'est pas destinée à tout le monde. Entre dark peplum et dark fantasy, Fabrice Colin réalise à la fois un formidable hommage à la sword & sorcery d'antan (que les happy few constamment à la recherche de ce qui est hype juge poussiéreuse) et un formidable revival "Métal Hurlant". Et cerise sur le gâteau, le tout est enrobé par un magnifique souffle épique. Bref, difficile de ne pas songer par exemple au magnifique "Arn" de Jean-Pierre Dionnet et Jean-Claude Gal.

Il nous offre un drame eschatologique en IV Actes : espoir, trahison, manipulation, carnage. On devine aisément derrière l'Empire Asenath notre bon vieil Empire Romain tant les intrigues sordides qui le secouent ressemblent à s'y méprendre aux turpitudes de la famille des Julio-Claudiens. Il est clair qu'il aurait pu intégrer "Le Prince de Néant" de Scott Bakker en remplaçant de l'Empire Nansur. Face à eux un melting pot cosmopolite de peuples barbares qui n'aspire qu'à vivre en paix… Et l'horreur absolue des Senthaïs qui nous rappelle aux plus belles heures de la saga "Alien".
D'ailleurs ces derniers apportent une dimension psychanalytique au livre puisque qu'ils ne sont que l'incarnation des plus bas-instinct des peuples dits civilisés qui en les fuyant ou en les ignorant ne font que les renforcer : pour combattre le mal, il faut d'abord combattre ses propres ténèbres intérieures (un concept déjà utilisé par Moorcock mais que pousse plus loin Colin en utilisant un habillage H.R. Giger).
Il faut ajouter une dimension spirituelle à ce livre tant l'Unique, dieu assassiné par les peuple dits civilisés, est remplacé par le messie guerrier et torturé qu'est Tirius Barkhan : il est venu pour racheter les fautes, pour montrer les erreurs et en trouvant la rédemption, il apporte la rédemption (tiens comme V de "V pour Vendetta" !).

2 bémols cependant :
- c'est dark, très (trop) dark : on n'épargne rien ni personne, et surtout pas au lecteur qui voit défiler moult crevards sans pouvoir se raccrocher à quoi que se soit car tous les personnages rencontrent une fin tragique et violente
- c'est rapide, très (trop rapide) : pas d'introduction, pas de mise en place, pas de temps de mort.
On fait la guerre au tirage à la ligne mais univers, personnages et intrigues auraient gagnés à être développés.

Avec de plus hautes ambitions et 200 pages de plus, on tenait une référence dans sa catégorie. Mais qu'importe puisqu'en traversant les Monts Eternels Laïshan est entré aux panthéons des héros moorcoockiens aux côté d'Elric, Corum, Hawkmoon, Erekosë et tant d'autres…
Merci Fabrice ! Un jour tu écriras un vrai grand cycle et la fantasy française changera à jamais.
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