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Critique de JeffreyLeePierre


Cher Paul,
(Permettez que je vous appelle Paul),

Non, Out Of Our Heads n'est pas le second album des Rolling Stones. Éventuellement aux USA, je n'en sais rien, mais comme votre protagoniste Belge s'est réfugié à Londres, c'est leur troisième. C'est d'autant plus ballot que leur second s'y appelle "n°2".

Péché véniel, certes.

Là où ça devient grave, c'est d'affirmer que Satisfaction y figure. C'est méconnaître gravement la politique du Decca de l'époque : ne pas inclure dans un album ce qui avait été sorti en single, parce ç'aurait été se moquer du monde de leur faire acheter deux fois la même chanson. Eh oui, ce type de comportement a existé dans l'industrie musicale. Même si c'est difficile à croire dans un monde où la même industrie survit en nous servant en rogatons les 12 prises studio foireuses et non retenues sur des éditions coffrets anniversaires, dont le qualificatif Deluxe devrait pourtant alarmer le consommateur sur leur prix insensé...

Et puis quand même, au passage, ce serait bien étonnant qu'on puisse assurer comme une bête à la batterie quand on est dans son tout premier trip lysergique. Surtout si on s'est fait refiler une dose de cheval. Passons...

Et sinon, le polar ?
Je le trouve un peu convenu, rigide dans sa forme de perpétuels chapitres intercalés, y compris, insulte au lecteur, ceux imprimés en italique pour qu'on comprenne bien qu'il s'agit des pensées du Locked-In patient.

Ce qui fait déjà trois choses à revoir par l'éditeur, un certain Pierre apparemment, qui au lieu d'écrire de gentils mots à son auteur (une "cure de jouvence quotidienne" d'après les remerciements de cet auteur) pourrait faire le minimum de son boulot, c'est à dire corriger le manuscrit.

Pour contrebalancer le côté mesquin de ma critique jusqu'ici, je dirais que ce que ce livre a de meilleur, c'est de nous faire partager les parcours des obscurs qui se sont agités à l'ombre des grands noms des sixties, et de nous les faire aimer. En relevant ce qu'ils ont eu de plus beau : une passion totale pour cette musique et l'envie de vivre pleinement cette passion, avant de se faire happer de nouveau par le monde normal.

Et dans ce cadre, une très chouette plongée dans le Berlin refuge des groupes pour y poursuivre leurs rêves de musique contrariés au pays. Entre le service militaire d'Elvis, le Hambourg séminal des Beatles et la party bavaroise fatale de Peter Green, il y a un roman de l'Allemagne comme base arrière du rock anglais et américain à écrire. Que ce livre aborde de bien belle façon.

Reste que l'intrigue est poussée trop loin, ce qui la rend irréaliste. Ça m'étonnerait fort que la CIA du XXIe siècle se préoccupe encore de masquer ses dérives de la guerre froide, elle a sûrement mieux à faire.

Et donc, avis mitigé au final. Y a du bon, mais pas que. Plus le fait qu'il m'a fallu plus de la moitié du bouquin pour mollement m'intéresser à ce qui s'y passait. Trop long pour trop peu.
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