( car les histoires sont des mensonges dont on ne pourra jamais se passer.)
La police débordée par les poils
Car finalement, Ici bas, tout au bout du bout, à la lisière des choses, tout le monde a besoin d’un truc. D’une habitude. Un moyen de faire taire le tumulte. Quelque chose de prévisible et de familier qui empêche de penser à Là. Quelque chose qui, grâce à dieu, fasse barrière au désordre des rêves
Car pour Dave, comme pour la plupart des gens d’Ici, il n’y avait pas vraiment d’issue. L’idée que Là était tout simplement toujours là. Assise en silence… quelque part sur la gauche du champ de vision. Sans forme précise. Comme… une mauvaise herbe… qui se faufilerait dans les craquelures… dans les fissures invisibles qui séparent un moment d’un autre. C’était le sentiment que peut-être, par un jour de beau temps, le monde bien rangé d’Ici pourrait tout simplement s’effondrer.
Sous la surface des choses, en-dessous de leur peau, se cache quelque chose que nul ne connaît. Le rôle de la peau, c’est de tout envelopper et de ne rien laisser passer
Et si Là était Ici depuis le début ? Et si Là n’était pas un lieu mais une force du chaos et du désordre présente partout, tapie derrière les choses, maintenue à distance par l’ordre et le rangement, une sorte de lave qui chercherait une brèche pour sortir. Et si elle avait trouvé cette brèche, Dave ? Et si cette brèche c’était vous ?